mercredi 19 janvier 2022

PRIMAIRE POPULAIRE: pas nouveau mais à développer !

Cette idée n'est pas nouvelle puisqu'elle nous renvoie aux principes du modèle athénien, en revanche elle est totalement nouvelle dans sa mise en œuvre au 21ème siècle. En effet quoi de plus démocratique que de choisir un représentant en direct, on pourrait d'ailleurs parler davantage de cooptation collective publique. L'idéal dans ce cas est que chacun des citoyens s'exprime et que chacun désigne par sa voix la personne qui lui paraît la plus compétente pour le poste à pourvoir (même en l'absence de candidature). Cela existe d'ailleurs en France dans les communes de moins de 1000 habitants où il est possible aux municipales de rayer des noms sur une liste ou d'ajouter le nom d'une personne non candidate (celle-ci, une fois élue, pouvant accepter ou refuser la fonction). Mais dans ce type de choix la difficulté concerne la notoriété. On ne peut juger en effet que les personnes que l'on connaît bien. C'est facile au niveau d'une petite commune, bien plus difficile au niveau d'un pays. Notre système répond au problème sur la notoriété puisque les candidats s'expriment de multiples façons ce qui leur permet de se faire connaître des électeurs. Cependant cela soulève deux autres problèmes de taille, la sincérité des propos, et la mise en œuvre des promesses après l'élection. Or la plupart du temps on constate que les promesses ne sont pas tenues et que donc les propos étaient mensongers.... Et lorsque les candidats vous expliquent ensuite que des conditions particulières ont bloqué leurs actions (comprenez que, selon eux, ce n'est jamais de leur faute), ils ajoutent l'incompétence aux mensonges car en effet la moindre des choses lorsque l'on brigue un poste est de se renseigner au préalable sur le fonctionnement de l'institution, le cadre législatif, et les interdits de fait (résultant d'accords internationaux, de traités, de conventions qui sont supérieurs et s'imposent à toute législation interne), bref de savoir si concrètement rien ne s'oppose à la réalisation des promesses. Ne pas faire ce travail préalable relève donc de l'incompétence! Concrètement d'ailleurs les candidats sont imposés aux votants dans le cadre de notre système qui de ce fait devient plus pifométrique que cohérent. Souvent, aucun postulant ne répond aux critères de satisfaction des électeurs et on assiste à une abstention massive ou à des votes blancs. Si par exemple vous aviez à la fois, Hitler, Staline, et Pol Pot comme candidats, difficile de choisir sauf pour des fanatiques, alors pour qui voteriez vous ?. L'idée de faire une primaire de la gauche est donc, dans l'idéal, le moyen de plébisciter le meilleur représentant de certaines valeurs, et le champion capable de faire progresser la société dans la «bonne direction», selon la conviction des votants. Gros bémol toutefois quand le public rassemblé pour cette désignation est ridiculement faible en nombre, ce qui est le cas avec environ 300000 personnes sur un corps électoral de plus de 47 millions. On peut donc douter de la légitimité du vainqueur, même si le collège est ici plus important que les votants de la primaire écologiste ou de celle des LR. Malgré tout c'est une indication sur la pertinence du candidat au plan national, choix que confirmeront ou infirmeront les sondages successifs à venir. C'est donc mieux que rien! Ce que je trouve intéressant c'est la réaction des candidats qui ont demandé leur retrait de la liste, alors que s'ils gagnent ils seront les premiers à claironner qu'ils ont été légitimés par un choix populaire. En fait ces gens sont anti-démocratiques car ils refusent l'idée qu'un autre candidat moins crédité qu'eux par les sondages en intentions de vote, soit en réalité plus rassembleur qu'eux au plan national pour cette élection, avec un probable meilleur score en Avril. Ils préfèrent imposer leur candidature sur la base d'intentions de vote estimées par les sondeurs, même en sachant que jamais ils n'arriveront au seuil du deuxième tour. Par conséquent ils font passer leur intérêt personnel (obtenir plus de 5% des voix et conforter le statut de «petit» leader d'opinion, pour ensuite embrayer sur les législatives) avant l'intérêt collectif des défenseurs des idées de gauche. Il ne faut surtout pas voter pour ces anti-démocrates. Si par hasard l'un d'eux était désigné par la primaire populaire comme candidat, on pourrait soupçonner le collège d'avoir voté utile pour un candidat déjà crédité d'un certain pourcentage et de vouloir booster ses performances en Avril par l'appui du mouvement. En revanche si un candidat relativement peu connu était désigné, rien ne dit que l'appui de la primaire populaire suffirait à le propulser dans les sondages, et rien ne dit qu'il ferait un bon score en Avril, surtout si les autres candidats de la liste de base se maintiennent. Evidemment si tous les candidats de gauche se retiraient et soutenaient le vainqueur de la primaire populaire, ce candidat unique aurait la quasi-certitude d'être au second tour. Ce serait un peu le remake de la victoire de Macron: attrait de la nouveauté, meilleur indice de confiance que les vieux routards de la politique ( devenus non crédibles au fil des années et des décennies de discours contredits par leurs actes), programme clair et lisible. Mais il faut impérativement que le candidat soit bon orateur, sans langue de bois, charismatique, transparent sur son parcours (en appuyant la communication sur ce point pour lutter contre le déficit de notoriété).... Verdict de cet essai début Février ! Système de désignation à développer donc, car il va dans le sens d'une vraie démocratie en attendant la seule démocratie incontestable: la démocratie directe !