mardi 16 avril 2019

PARALLELE INATTENDU ENTRE LA FRANCE ET NOTRE-DAME

Emmanuel Macron ne s'est pas exprimé sur le grand débat en raison de l'incendie de Notre Dame. Je profite de ce différé pour une comparaison ….. Qui permet de poser des questions!

Je compare en effet le Pays et ses institutions à ce Monument..... Après l'incendie, la structure a tenu mais les dégâts sont considérables.... De même après l'incendie allumé par les Gilets Jaunes, les structures ont tenu, mais le Président, flèche de nos institutions, résistera-t-il mieux que ne l'a fait la flèche de la cathédrale? Car si le grand débat a maîtrisé l'incendie, que va-t-il se passer ensuite?
Tout dépend de ce que va dire Emmanuel Macron et ce ne sera pas facile pour lui puisque le Grand Débat n'en était pas un.
Il a été d'abord un défouloir qui exprimait le ras-le-bol sur un tas de sujets: pouvoir d'achat en baisse avec explosion des prix (surtout ceux pour lesquels les pouvoirs publics ont leur mot à dire comme énergie, carburant etc...), impact négatif de la hausse de la CSG, mesures très mal perçues comme baisse de 5€ des APL, loi alimentation qui provoque la hausse des prix (sans retour aux producteurs), interdiction de faire des promos (revenant à une hausse des prix), injustice fiscale, inefficacité crasse des élus (d'où le rejet de toute forme de représentation), souci de l'écologie et peur de l'avenir, demande de services publics...
Il a été pour beaucoup l'occasion du remake des «Cahiers de Doléances» d'avant la Révolution, sur des mesures précises, mais il est difficile à la fois de baisser des impôts, et d'augmenter les services publics ... Toutes les demandes positives (plus de services et moins d'impôts) butent en effet sur leur financement .
Des solutions ciblées ont été proposées mais ces idées se heurtent toujours à la réalité des chiffres. Rétablir l'ISF rapporterait au mieux 3 ou 4 milliards mais cette somme est notoirement insuffisante pour tout faire: la France est dans la dèche et veut même vendre Aéroports de Paris pour 10 milliards, rien que pour combler notre retard en recherches dans le numérique et l'intelligence artificielle.... Alors croire que les quelques milliards de l'ISF vont soudainement mettre les français aux anges avec tous les services publics présents dans le moindre hameau isolé, est une vue de l'esprit...... Dans un pays au PIB relativement stable dès qu'on avantage à un endroit, nécessairement on pénalise à un autre. La marge de manœuvre pour ce type de mesures se situe à un très faible pourcentage. Ces mesures peuvent catalyser une dynamique présente mais en aucun cas être la solution d'un problème.
Quant au RIC, symbole du rejet de la représentativité, il serait trop lourd comme procédure et à organiser concrètement, et l'argument de l'ochlocratie va certainement ressortir.
Dans un Pays où tout va mal, l'organisation déplorable et catastrophique mise en place a été développée et complexifiée, officiellement sous prétexte de simplifier: on a créé des régions plus grandes en conservant en double tous les postes, aujourd'hui on parle de créer des conseillers territoriaux, alors qu'on a déjà des parlements régionaux et des conseils départementaux.... L'Etat a délégué des compétences aux régions et départements, sans l'argent nécessaire pour agir, et baissé les dotations aux communes. Malgré tout l'argent manque alors où est-il?... Plus grave cette décentralisation apparente s'accompagne d'une centralisation locale encore plus dévastatrice car les communautés de Communes créent des «baronnies». Les petites communes deviennent les parents pauvres, perdent des compétences et le travail qu'elles faisaient ne l'est plus par la communauté débordée, et là encore des postes sont en double ou en triple. C'est la porte ouverte au gaspillage de fonds publics par des investissements à tour de bras dans des bâtiments communautaires supplémentaires alors que toutes les communes sont équipées de Mairies et Salles. Une débauche d'investissements a lieu dans des dépenses plutôt inutiles mais on ne nous montre à la TV que la poignée de communes (pas plus d'une dizaine en France) qui fait vraiment le boulot et prend des mesures efficaces pour le bien-être de la population. De la gestion communautaire des terres, au pari de l'énergie citoyenne (Côtes d'Armor), du village aux maisons écologiques (Ille et Vilaine) aux villages luttant contre le chômage par création d' entreprises à but d'emploi etc.... Dix efficaces sur 36000 c'est ridicule même si cela fait naître l'espoir: d'autres pourront copier, de nouvelles initiatives apparaîtront.... Mais comme on dit «Y'a du boulot!»
Le pays souffre de cette organisation dont le seul but a été à chaque fois de ménager les susceptibilités des élus, et jamais de penser à l'intérêt général. Comme quoi en politique on parvient à tout prix à préserver les postes inutiles, sans même chercher à former les dirigeants à une nouvelle façon de gérer le pays: l'élection est une chose mais la compétence en gestion en est une autre. Cette représentativité est la pire des choses pour la démocratie, d'où la décadence avérée au fil du temps. Les politiques n'ont pas vu le ridicule de leurs discours sur le changement (préconisé pour la population) alors qu'ils sont les plus farouches défenseurs de l'immobilisme (en ce qui les concerne).... C'est l'éternel recommencement du «faites ce que je dis mais pas ce que je fais».
Très peu de contributions ont présenté une vision globale des choses et des solutions. Personnellement j'ai la conviction d'avoir fait ce travail de cohérence et ce que je présente tient la route. La grande difficulté est de passer de l'organisation actuelle vers ce que je préconise. Paradoxalement le problème n'est pas au niveau des institutions mais au niveau financier, car la transition pour les financements sociaux prendrait plusieurs années. Que faire pendant ce temps pour les problèmes du quotidien, là est le souci même si j'ai une solution!

Alors que va dire Mr Macron? Mystère! S'il parvient à faire une synthèse de toutes les contradiction je dis chapeau. Mais c'est impossible de satisfaire une demande et son contraire. Ménager la chèvre et le chou en abordant les sujets brûlants (exprimant le ras-le-bol des français) est une façon de répondre à la majorité, mais il n'a pas de solutions autres que de poursuivre ses réformes, ou de les stopper pour faire plaisir. Or remettre le Pays dans une dette accrue (baisse massive des impôts sans recettes de compensations) le mènerait vers de grandes difficultés (en Europe, à l'international) que ce soit en politique et en économie...

Je pense que la solution de fond pour satisfaire les français est l'annonce d'une mesure phare qui répond à toutes les attentes (c'est d'ailleurs ce que j'ai proposé dans ma contribution). Il s'agit de pérenniser le grand débat en l'organisant différemment (dès lors plus besoin du RIC). Un grand débat permanent permettant à chaque citoyen de proposer une loi, un texte, une mesure, à condition qu'elle soit cohérente, d'alerter sur une anomalie ou un dysfonctionnement. Chaque contribution étant déposée à l'Assemblée via les députés, les récoltant dans leurs permanences, puis examinées par des commissions chargées de trier les propositions et de remettre en forme les textes intéressants avant de les soumettre à un vote. Ce serait un pas décisif vers ce que l'on appelle la démocratie participative, et une premier étape vers la démocratie directe (A terme les élus ne serviraient qu'à remettre en forme les textes des citoyens, le vote décisif revenant au peuple directement. Le gouvernement se chargeant d'appliquer les lois dictées par le peuple et sous son contrôle permanent. Cela n'est qu'une description sommaire, en plus on peut facilement tout encadrer pour éviter l'Ochlocratie et les demandes fantaisistes, on peut facilement donner les compétences selon le sujet traité à différents groupes d'élaboration des textes, et on peut aussi facilement contrôler grâce à la règle de transparence, essentielle en démocratie mais très peu usitée. La même pratique au niveau local générerait dans le Pays des milliards d'économies....)
La deuxième solution, financière cette fois pour gérer la transition sociale consiste à faire venir l'argent de l'extérieur au lieu de taxer les français. On a déjà commencé avec la taxe des GAFA. Sachez que les fonds de pension américains, actionnaires de nos entreprises, font la même chose puisqu'ils gèrent nos entreprises pour payer les retraites de leurs compatriotes (au détriment de l'emploi chez nous quand le bénéfice n'est pas au niveau escompté). J'ai un plan imparable au niveau de l'énergie pour faire venir en masse les entreprises chez nous et l'argent ainsi récolté permettrait la transition entre le nouveau régime social et l'actuel. Je ne parle pas en l'air car on a vu que le gaz et le pétrole de schiste ont fait baisser le coût de l'énergie, pas de beaucoup mais assez pour provoquer des délocalisations massives d'entreprises aux USA. Mon plan ferait baisser le coût du KW électrique en France à quelques centimes.... Imaginez l'arrivée massive qui en résulterait (donc la disparition du chômage).... Le phénomène durerait assez longtemps pour faire la transition sociale, car inévitablement les autres copieraient. C'est pour cette raison que je n'en parle pas car nous sommes assez nuls en France sur l'innovation: généralement on invente, les décisionnaires n'y croient pas, et finalement on rachète à prix d'or à l'étranger, 10 ou 20 ans après, ce qui aurait fait la fortune du pays.
Je pense que ma contribution est passée à la trappe, et que malheureusement rien de ce que je viens d'écrire ne sera repris (même effleuré) par le Président.
Alors les paris sont ouverts sur la teneur du discours.... Rendez vous devant votre TV pour écouter Emmanuel Macron!