samedi 31 juillet 2021

LONGUE, TRES LONGUE VACCINATION (témoignage)

 

Les pouvoirs publics incitent à la vaccination mais l'organisation est si déplorable que les candidats ne peuvent pas s'inscrire.. En cause les sites qui sont totalement inadaptés aux navigateurs un peu anciens et aux systèmes d'exploitations genre Windows XP, ou même Apple Mavericks si on essaie de passer par Safari. Or si les jeunes ont des appareils récents, les plus âgés non ! Alors la priorité des autorités c'était de permettre à tous ces exclus de se connecter quand même!


TEMOIGNAGE

Puisque tout le monde en parle, le premier réflexe est d'aller voir Doctolib ou Vitemadose. J'ai essayé mais je me suis heurté sur vitemadose à une page générale d'information mais sans accès possible vers une liste de centres de vaccination pourtant mentionnée.... Doctolib affiche une liste de professionnels où se vacciner mais pas de centres dédiés... Il est vrai que les deux me disent que mon navigateur obsolète n'est pas compatible avec le site.... Que faire alors???

Fort heureusement il existe en France la presse quotidienne et c'est sur internet, en recherchant par son nom un centre éphémère de vaccination dont j'avais entendu parler, que j'ai trouvé un article le concernant avec le numéro de téléphone dédié pour s'inscrire. J'appelle et aussitôt on me fixe un rendez-vous 15 jours plus tard à 20h40 et en même temps le rendez-vous pour la deuxième dose. Super, et bien plus efficace que tous les sites internets vite saturés et bloqués (même quand vous avez le bon système d'exploitation et le bon navigateur)!


Arrive la veille du rendez-vous et le sms par téléphone qui vous demande de prendre connaissance sur Doctolib des informations concernant le protocole. Nous y voilà!

Comme sur mon PC ça ne marche pas me voilà sur l'Apple, mais Safari est éjecté par le site et je tente Firefox (du moins la vieille version compatible avec l'ordi) Coup de bol j'accède au site, mais nouvelle douche froide: pour lire les informations il faut ouvrir un compte. MAIS POURQUOI TANT DE HAINE, alors que je demande seulement les infos?

Eh oui nous sommes en France et c'est le pays de la con-plification administrative. Chaque volonté de simplifier complique davantage, et le résultat est une usine à gaz qui ne satisfait que les créateurs de ce très inutile système, au grand dam des utilisateurs qui, eux, recherchent rapidité et efficacité...

Alors je me plie aux exigences, je renseigne le formulaire, j'attends ( un bon moment) le sms avec le code d'accès, mais cela ne suffit pas, il faut ensuite valider par un lien adressé par mail.... qui tarde, qui tarde, et pour cause il est passé en Spam.... Finalement je peux actionner le lien!

Alors ça y est, tu vas les donner tes informations?

TOUT çA POUR çA ! Car les information sont très banales et basiques, alors pourquoi tout ce cirque d'ouverture de compte? En fait c'est uniquement pour que vous puissiez en cas de besoin décaler ou même annuler le rendez-vous. Les reportages télé ont montré qu'il y avait toujours des absents dans les centres de vaccination, prouvant que la possibilité d'annulation ou de décalage n'est pas utilisée.... C'est logique s'il s'agit d'un empêchement de dernière minute comme un accident de voiture, mais il est vrai que peu de gens ont la correction de prévenir s'ils ont un problème. Finalement ouvrir un compte dans cette perspective est idiot d'autant que lorsqu'on s'inscrit (avec les réelles difficultés à le faire) c'est vraiment pour venir et pas pour annuler ou décaler .Quant à l'annulation et au décalage, le numéro dédié à l'inscription peut parfaitement enregistrer les modifications éventuelles puisque l'opératrice est devant son ordinateur... En revanche laisser les informations importantes en accès libre serait une mesure pertinente et judicieuse. C'est ce que font d'autres pays et d'ailleurs c'est par leurs documents (bien mieux faits que les documents français) que j'ai appris ce que je voulais savoir.

Pourquoi une prise de doliprane, quand et comment, ou quels sont les effets secondaires ou contre indications vaccin par vaccin, y-a-t-il un intérêt à être à jeun ou pas etc...? Le document canadien pdf de 7 pages, en libre accès, était si clair et si pertinent que je l'ai téléchargé après en avoir pris connaissance. Et c'est dans l'interview d'un médecin marocain que j'ai eu la réponse sur la prise de repas ou non avant la vaccination. Nous ne sommes pas en période de Ramadan mais pour les musulmans la question d'être à jeun ou pas se pose. Vu le nombre de musulmans en France je pense que les autorités auraient pu évoquer le sujet... Le biologiste a déclaré:

«En plus à jeun, le vaccin ne va pas solliciter l’estomac et les enzymes corporelles et donc le risque de réactions allergiques devient encore plus faible.»

Du coup j'ai décidé de me rendre à jeun au rendez-vous, puisque la vaccination est très rapide et que par précaution on n'attend que 15 minutes après l'injection avant de partir, et j'ai décidé de prendre le doliprane après la vaccination seulement, et non pas avant et après.


Arrive enfin le jour dit. Comme nous n'avons pas dîné j'espère que nous serons rentrés dans les 30 minutes pour manger tranquillement.

Je me présente à 20h30 pour un rendez-vous à 20h 40 et il y a hall. Au bout de 10 minutes quelqu'un s'approche pour savoir qui doit recevoir du moderna. Je m'approche car c'est le vaccin que je dois recevoir. Il précise alors en deuxième dose. Pour moi ce n'est que la première. Je demande s'il appelle les gens inscrits en précisant que j'ai rendez-vous à 20h40. Il répond oui, et nous engage à entrer car il commence à faire frisquet dehors. Nous entrons tous. Tant mieux car ainsi on entendra l'appel des noms.

Après 15 minutes une dame et moi sommes appelés. On nous installe sur une des trois tables (une par cabine de vaccination) et nous remplissons le questionnaire général et médical, puis nous signons le document par lequel nous acceptons la vaccination et les risques inhérents au vaccin Pfizer. Nous remplissons les deux feuilles et attendons. Il est déjà 21h15.

La dame qui m'accompagne passe avant moi au bureau vers 21h25 mais elle a déjà eu le covid et son cas prend du temps... Le médecin prescripteur s'absente un bon moment... C'était pour la bonne cause car il manquait des doses et, le moderna étant épuisé, il fallait passer au Pfizer donc tout préparer. La dame est toujours devant le bureau du médecin et attend. Bientôt 22h et enfin elle entre en cabine d'injection. Je suis appelé par le médecin vers 22h10.

Contôle des informations, carte vitale et d'identité, commentaires sur le questionnaire... Tout est OK Le passe sanitaire est imprimé et je reçois également les ordonnances pour les deux injections, avec précision que mon deuxième rendez-vous est décalé d'une semaine.

J'entre dans la cabine, une infirmière arrive quelques minutes plus tard, me pique dans le bras gauche et je sors vacciné à 22h25. Pour une vaccination rapide c'est loupé car en tout il aura fallu compter deux heures d'horloge !

Après 15 minutes je pars, il est 22h40, ma femme crève de faim. Nous dînons finalement vers 23h!


Il reste à espérer que les autres centres fonctionnent plus rapidement que celui qui m'a accueilli, sinon il y a encore du boulot pour atteindre organisation, efficacité et rapidité optimales !


Une heure après un rapide repas, le doliprane, bien que je ne ressente ni douleur ni gêne quelconque, ni fièvre. En fait on sent à peine la piqûre qui fait moins mal qu'un piquant de ronce ou d'ajonc dans le doigt. La seule sensation est une petite lourdeur dans le bras comme si j'avais cogné un montant de porte. Mais mon gros problème a été ensuite de dormir. Je suis incapable de dire si c'est en raison de l'action du vaccin ou de celle du doliprane. En effet je ne prends jamais de médicaments (eh oui je suis un homme bio, à consommer sans modération!), et je crois n'avoir jamais pris un doliprane de ma vie. La sensation était curieuse, un genre de fourmillement léger, un peu comme quand vous êtes couché sur le dos et que vous sentez quelque chose qui ressemblerait à un passage de courant électrique très faible dans le ventre, ou quelque chose qui vous effleure la peau, vous avez alors envie de bouger: c'est plus agaçant qu'autre chose mais vous bougez. En ce qui me concerne cette sensation était générale dans les bras, le torse, et ma femme s'est même inquiétée de me voir tourner et virer sans arrêt. Au bout de deux ou trois heures cela s'est calmé mais Doliprane ou vaccin je n'ai pas la réponse... Cela dit , comme le vaccin n'est protecteur que 7 jours après l'injection je suppose qu'il agit lentement et que si ces fourmillements ont cessé il faut voir là une action du doliprane... Du coup je n'en prendrai pas après la deuxième injection.


Je terminerai par un grand merci aux bénévoles qui gèrent l'accueil dans ces centres éphémères, fournissent les formulaires, stylos, chaises, désinfectent les sièges en salle d'attente, s'occupent d'une partie de l'intendance et rendent l'opération possible.


Si vous devez vous vacciner, n'hésitez pas à lire les conseils de médecins étrangers ( interview sur radio Maroc à propos de la vaccination à jeun) et les documents précis du Canada (pdf de 7 pages avec toutes les données sur les vaccins et informations de base), car en France rien de tel n'existe (en accès facile pour tous). Et en pratique le jour dit, prévoyez quand même deux bonnes heures au cas où vous tomberiez sur un centre ralenti par les interruptions (administrative, coupure pour changement de vaccin etc... Etc...). Si tout se passe normalement pour vous le délai devrait être d'une heure maximum. Bonne chance!

lundi 12 juillet 2021

PENALTY RATé, POURQUOI ?

 

Aucun joueur n'est à l'abri d'un loupé! Il arrive que le tir passe au dessus ou à côté ou prenne le poteau, mais quand le tir est cadré le gardien a quand même le droit d'avoir un peu de réussite. Ce n'est pas anodin car des titres se jouent sur cette phase de jeu et l'Angleterre vient d'en faire l'amère expérience...!

Alors que fait donc le staff français, car selon moi c'est quand même beaucoup de sa faute si la France a perdu. En effet je n'ai jamais entendu parler de préparation spécifique à cette épreuve des tirs au but. En même temps c'est la logique, chaque entraîneur cherche à gagner le match pendant le temps réglementaire, ou à défaut pendant les prolongations, il axe l'entraînement des joueurs sur les mouvements collectifs, les coups de pieds arrêtés, la tactique employée adaptée à l'adversaire rencontré........ Mais au football, préparer les joueurs à tout c'est aussi travailler l'inenvisageable, donc les tirs au but, de même qu'en politique on dit que gouverner c'est prévoir.


Cet exercice du penalty est au départ un problème mathématique puisqu'il s'agit de faire entrer un ballon dans le but en dépit du gardien qui veut l'intercepter. Les données du problème sont les suivantes:

Le ballon fait 22 cm de diamètre, sa vitesse peut dépasser 100 kmh et atteindre 150 kmh (record à 175 kmh). Si la vitesse du ballon est par exemple de 108 kmh cela correspond à 30mètres par seconde.

Il y a 11 mètres entre le point de penalty et la ligne de but, la cage fait 7,32m de large et 2,44m de haut, le gardien est sur la ligne de but. Le théorème de Pythagore nous permet de calculer que la distance entre le point de penalty et un poteau du but est proche de 11,60m et qu' il y a 11,24m entre le point de penalty et la barre transversale. Entre les lucarnes et le point de penalty il y a 11,85m alors qu'entre le milieu de la ligne de but et la lucarne il y a 4,40m.

A la vitesse de 30m par seconde le ballon met 3,66 dixièmes de seconde pour faire 11m, mais 3,86 dixièmes pour aller à l'un des poteaux, et 3,93 dixièmes pour aller dans la lucarne.

La dernière donnée est celle du temps de la réaction humaine, elle est de l'ordre de 2/10 de seconde.

Un gardien qui attend la frappe réagit donc 2/10 après le coup de pied, temps pendant lequel son cerveau a analysé le contexte et commande les gestes pour aller au bon endroit. L'exécution de son geste se fait, au mieux, à la vitesse d'un champion sprinter (10m par seconde) il a donc besoin de 2,73 dixièmes de plus pour atteindre un des poteaux. Total nécessaire 4,73 dixièmes. Or le ballon passe la ligne à 3,86 dixièmes et il est donc forcément battu (de 0,87 dixième). En plus, étant face au tireur il ne peut pas démarrer vers l'avant comme un sprinter mais doit se déplacer latéralement donc il est ralenti. La taille du gardien joue aussi et il a toujours la possibilité d'allonger son corps par les bras tendus car cette action (incluse dans le geste principal) est très rapide, entre 1 et 2 centièmes de seconde chez un boxeur, mais si cela permet de gagner de précieux décimètres, ça ne suffit pas pour rattraper tout le temps perdu au départ.

Quant à la lucarne, si le gardien peut parcourir théoriquement les 4,40m en 4,4 dixièmes il faut savoir que la vitesse ascensionnelle d'un sportif est de 3 à 4m par seconde or le fait de devoir sauter à 2,44m en diagonale ralentit encore son intervention. Manifestement il est quasiment impossible d'arrêter un tir ( à 108 kmh ou plus) dans la lucarne. Alors forcément pour compenser sa vitesse d'exécution faible par rapport à celle du ballon, le gardien doit anticiper le geste du tireur ( position au départ, attitude, orientation des pieds, du buste etc...) et décider avant la frappe des gestes défensifs qu'il déclenche au moment du tir, sans réellement savoir où va partir le ballon . Si son choix a été le bon, il peut toucher ou même arrêter le ballon. Cette spéculation psychologique peut être aidée par la connaissance des habitudes des tireurs, mais rien ne dit qu'elles ne seront pas changées au dernier moment. C'est donc une peu du pile ou face pour le gardien !

Je ne comprends pas qu'une fédération ne prépare pas cette phase de jeu, assez rare mais malgré tout très possible à l'issue de certains matches (on l'a vu cette année dans l'Euro de Football). Pourquoi ne fait-on pas travailler les sélectionnés lors de séances spécifiques?

Pour les tireurs, en leur transmettre une carte spécifique à chaque gardien adverse, sur laquelle figurent les zones inatteignables par le gardien si le tir est à 108 kmh ou plus. Et consistant aussi à les faire s'exercer sur des tirs précis dans ces zones, afin d'approcher les 100% de réussite dans le placement du ballon. Et surtout, chose très importante, apprendre à tirer au dessus de 108 kmh pour mettre toutes les chances de leur côté. Au vu des tirs manqués par les anglais, il est flagrant que la vitesse du ballon était insuffisante. Le gros avantage de ces séances serait de donner confiance aux tireurs et d'effacer toute intervention du psychologique qui pourrait perturber le geste. Il s'agirait en effet pour eux d'un geste purement technique or ce sont des pros et normalement ils devraient maîtriser et ne plus stresser...... D'ailleurs j'ai le souvenir d'un jeu télé où le candidat devait tirer dans un but sur lequel on avait tendu du papier divisé en de nombreuses cases. Il devait placer ses10 tirs dans les cases indiquées et faire mieux qu'un pro qui jouait après lui. On pourrait parfaitement imaginer cet exercice pour les pros en confectionnant des «cartes» de cases liées gardien du prochain adversaire.

Pour le gardien, la copie de vidéos des joueurs adverses avant le tir de chaque penalty l'aiderait grandement: selon la position du tireur et de son élan avant tir, il pourrait alors opérer le choix défensif le plus approprié. Côté entraînement concret, les joueurs de sa propre équipe pourraient le préparer en reproduisant les frappes des tireurs adverses pour qu'il s'y habitue et les assimile. Une autre possibilité serait de préparer un gardien spécifiquement à cette épreuve et à le faire rentrer juste avant la fin des prolongations.

Mais il y a aussi une solution qui ferait gagner du temps et du terrain au gardien c'est de réagir vers l'avant légèrement en diagonale et pas complètement sur le côté. La ligne du but et le ballon formant un triangle, le fait d'avancer ferme l'angle et les 60 à 70cm gagnés en latéral par rapport au poteau peuvent suffire à arrêter un tir bien placé dans le coin. De même en avançant on réduit l'espace sous la barre transversale. Autre exercice à pratiquer en cas de plongeon, laisser traîner une jambe au sol car dans ce cas un tir pile en face peut être arrêté par cette jambe (sinon le ballon passe tout droit sous le gardien). On pourrait aussi faire travailler aux gardiens la télépathie, la précognition ou l'intuition, mais là on sort du domaine sportif et même si des exercices existent pour développer ces capacités, je doute que les fédérations investissent sur ce terrain mental...


La Fédération fait-elle une formation sur les tirs au but? Si oui ce serait top secret, mais quand même je pense qu'à un moment quelconque il y aurait des fuites dans les médias ! Or rien de tel n'a été évoqué et j'en conclus à une carence dans la préparation de l'équipe. Je comprends bien que pour les dirigeants préparer les tirs au but ce serait du temps perdu et en même temps reconnaître une incapacité à gagner normalement, mais enfin il y a eu trop de qualifications et de titres perdus bêtement et je pense qu'il y a matière à progresser dans ce domaine.