mardi 31 décembre 2019

AH, SI MACRON POUVAIT PARLER DE CELA CE SOIR !

Avant que notre cher Président ne parle aux français, et après avoir pris un peu de recul pour analyser les choses, j'en arrive à la conclusion que le mouvement actuel est un gâchis complet, et en plus pour rien!
D'un côté les syndicats ont une réaction «primaire» puisqu'ils sont partis au quart de tour sans réfléchir, de l'autre le gouvernement a mal analyse et mal posé le problème, prouvant que les politiques sont incohérents, pour ne pas dire incompétents, et qu'ils ne savent pas gouverner puisque théoriquement «gouverner c'est prévoir».

Les retraites et la constellation de régimes spéciaux bourrés d'avantages particuliers (avantages que chacun évalue par rapport à son propre régime), ne sont en fait qu'un symptôme des inégalités que l'on peut constater dans le fonctionnement économique du Pays. Il est vrai que certains privilèges, justifiés il y a des décennies, ne le sont plus aujourd'hui et doivent disparaître. C'était donc le premier travail d'un gouvernement et il aurait eu sur ce point l'appui de l'opinion publique.
Une fois ce point résolu, oui, vouloir supprimer les autres privilèges pour mettre tout le monde sur un pied d'égalité est louable, mais ce faisant on met en évidence les inégalités économiques puisqu'elles ne sont plus compensées.
Avant de modifier le système de retraite il fallait donc aplanir les difficultés économiques au cours de la carrière de chacun. Immense travail et d'une ampleur considérable. En se lançant bille en tête sur les retraites, le gouvernement met la charrue avant les bœufs. Pour moi il aurait mieux fait de se limiter à la suppression des privilèges sans cause, et à l'amélioration des conditions économiques des catégories les plus désavantagées.
Quant aux syndicats, ils auraient pu dire «OK pour la réforme et la suppression des privilèges sans cause, mais pour les autres privilèges nous voulons que les nouvelles règles garantissent à tous les plus démunis une retraite identique ou meilleure que celle offerte par le système actuel, ce qui revient à jouer sur le paramètre «revenu d'activité».»
Il y avait là matière à négocier …. Un compromis était prévisible dans un délai assez bref !

Malheureusement syndicats et gouvernement se braquent, et comme personne ne veut perdre la face ou mettre le vrai problème sur la table, le risque est grand de voir en résultat de ce conflit un grand n'importe quoi et peut-être même l'entame d'une spirale de mécontentement durable très dommageable pour l'économie du Pays, et pour l'emploi en particulier car les entreprises ne travailleront plus ou mal, et perdront des clients....

Je reprends les exemples d'inégalités entre régimes, mais vous pouvez passer ces paragraphes que j'écris en italique (ce n'est pas une obligation).
A l'époque où le traitement d'un fonctionnaire était notoirement inférieur à un salaire du privé, on a accordé l'avantage d'une retraite calculée sur les 6 derniers mois de salaire (10 meilleures années dans le privé). Aujourd'hui, c'est l'inverse car les salaires du privé sont moins élevés que les traitements des fonctionnaires en fin de carrière. En cause la carrière unique du fonctionnaire où l'ancienneté joue à plein et les revenus augmentent constamment, tandis que la carrière dans le privé peut être hachée et dans ce cas l'ancienneté ne joue pas lorsqu'on change d'entreprise. De plus les salaires ne progressent plus, parfois ils régressent lors des changements d'entreprise ou de poste. Et qu'ont fait nos chefs: durci les conditions du privé avec une retraite sur les 25 meilleures années au lieu des 10 meilleures. Bien entendu, il fallait faire l'inverse, ou augmenter les salaires d'activité... Pas étonnant que les smicards considèrent les fonctionnaires comme privilégiés.
En agriculture la retraite est si faible que pour éviter des retraites à zéro, on a décidé de valider systématiquement 4 trimestres par an pour tous ceux qui payaient le minimum de cotisation, c'est à dire que la retraite à taux plein est acquise pour tous... Mais cela ne suffit pas à redresser le montant perçu ! Par comparaison les artisans et commerçants n'ont qu'un seul trimestre de validé (par an) pour la cotisation minimum. Vous imaginez aisément le ressenti d'un artisan ou commerçant en difficulté (qui ne peut pas faire autre chose) si pour quatre ans de travail dans ces conditions on lui valide quatre trimestres au lieu de 16... Forcément cela fera des dégâts au départ en retraite même si elle est à taux plein... Car 12 trimestres de moins sur 160 cela fait une belle décote, sans compter que l'artisan ou commerçant est parti au minimum à 65 ans pour avoir le taux plein (et dans l'exemple avec seulement 148 trimestres sur 160). Les professions libérales sont les mieux loties sur cette règle de validation car elles gagnent notoirement plus qu'un artisan ou commerçant et largement plus qu'un agriculteur, pourtant elles valident 3 trimestres par an pour le minimum cotisé. Cherchez l'erreur ! Pas étonnant encore une fois que tout le pays soit favorable à l'harmonisation des conditions.
Cela ramène inéluctablement au traitement des inégalités économiques, préalablement à toute intervention sur les retraites.

Le gouvernement qui annonçait «faire de la politique autrement» est aujourd'hui confronté à la pression de plusieurs groupes qui contestent la réforme.... Comme les précédents gouvernements il cède sur plusieurs points pour faire valider son texte, donc au passage il recrée des privilèges... Cet exécutif retombe dans le travers des anciennes politiques prouvant que quoi qu'on dise on ne fait pas de politique «autrement» ! En fait on pourrait mais personne ne le veut vraiment... Mais ça c'est un autre débat!

UNE REALITE ZAPPEE
La difficulté dont personne ne parle, est le fait qu'en raison des retraites ridicules, pour beaucoup de gens la seule solution est de trouver un travail (cumul emploi-retraite).... Ce sont donc les retraites les plus faibles qui sont concernées (et seulement s'ils ont la capacité physique de travailler, sinon ils n'ont qu'à crever)... Splendide législation car ces gens dans le besoin sont non seulement obligés de travailler mais en plus on leur pique de l'argent sur ce salaire d'appoint, je vous le donne en mille..... POUR PAYER LEUR PROPRE RETRAITE ! Car en effet ceux qui cumulent emploi retraite continuent à cotiser pour la retraite sans acquérir de droits supplémentaires. Ces 400000 personnes déclarées permettent de soulager les caisses de retraite de 14000000€ par mois (et j'ai évalué ce total avec un mi-temps par personne à 750€brut, et les taux actuels de cotisation). Si leurs retraites étaient plus conséquentes, ces personnes ne travailleraient pas, il y aurait 400000 mi-temps disponibles pour faire travailler autant de chômeurs...
En fait, si des jeunes travaillaient à la place des retraités, les cotisations de ces remplaçants permettraient d'augmenter les retraites les plus modestes de 40 €à 80€ par mois(à la louche) selon qu'il s'agit de temps partiel ou de temps plein. Cela n'a l'air de rien mais au plus bas de l'échelle un tel apport serait un plus significatif à défaut d'être la solution.

L'AGE PIVOT
L'autre problème qui soulève l'indignation est l'âge pivot de 64 ans. Tout cela parce que dans un système à points il n'y a pas de critère d'âge (pas de critère nombre de trimestres exigés pour matérialiser la durée).
TOUT DE MEME ce n'est pas compliqué de laisser les gens partir à l'âge légal, mettons 62 ans, s'ils en ont envie; ce n'est pas compliqué non plus de fixer un nombre de points minimum permettant le départ (un nombre à déterminer selon la catégorie)... Dans ce dernier cas chacun choisit son âge de départ, et il continue à travailler au delà (donc sans être retraité) seulement s'il veut améliorer sa retraite.
Imposer un âge est totalement incohérent et peut léser les personnes qui ont déjà 40 ans de travail à 55 ans (donc assez de points) , ou pénaliser ceux qui ont commencé à travailler à 30 ans (et pas assez de points)!
Ce total de points (qui pourrait, sous conditions, varier d'une profession à l'autre) rendrait le départ à taux plein possible sans l'obligation de se tuer au travail jusqu'à 64 ans. Si on modulait le critère Total de Points minimum (de la catégorie, et quel que soit l'âge) ou le critère âge de départ de 62 ans, la quasi totalité des cas particuliers pourrait être résolue.
Autre possibilité, celle de faire subir une éventuelle décote uniquement entre le départ réel (précoce) et l'âge légal, pour ceux qui ont le total légal de points, cette décote disparaissant dès l'âge légal atteint. Tout cela pourrait et devrait faire l'objet de négociations..... MAIS NON!

Les autres solutions se trouvent soit dans le financement extérieur déjà évoqué dans un article précédent soit dans l'Allocation Universelle à Vie (automatique) évoquée dans un article plus ancien... Soit dans les deux ! Mais je pense que la société n'est pas prête pour accepter l'allocation à vie, d'abord en raison d'une transition délicate entre nos régimes actuels et ce nouveau système, d'autre part en raison d'une mise sur le carreau de centaines de milliers de fonctionnaires, même si en compensation des emplois différents occuperaient encore plus de monde.

Un mot sur BLACK ROCK.
Attention méfiance, car on ne peut pas faire confiance à une telle entreprise. Ce monstre de la finance qui pèse 6000 Milliards de Dollars, vous promet monts et merveilles mais il fonctionne en plaçant l'argent dans les bourses mondiales via des participations dans de très grandes entreprises. Il n'y a, pour le souscripteur, aucune garantie de bonne fin encore moins de garantie d'Etat... Souvenez vous de la liquidation d'EMRON, aux USA, qui a laissé tous les souscripteurs sans le sou... Souvenez-vous des clients bernés par MADOFF...
Cela dit il existe de la capitalisation en France, AGIRC et ARRCO, Les compagnies d'Assurance par les contrats Vie ou Epargne Retraite, des fonds réservés aux fonctionnaires etc... Alors un peu de capitalisation, oui, mais en France et par des entreprises françaises qui bénéficient de la garantie de l'Etat en cas de coup dur, pas par des étrangers peu fiables !
L'autre danger de monstres comme Black Rock c'est qu'ils peuvent faire la pluie et le beau temps sur l'économie mondiale en orientant les entreprises et les bourses dans le sens qui les intéresse, mais ils peuvent aussi dicter leurs conditions à certains Etats (facile quand on pilote les plus grosses entreprises et que jouer sur l'emploi est possible). Mais ces colosses de la finance peuvent disparaître complètement à l'occasion d'une crise comme celle de 2008, ou une autre encore pire... Et toute votre retraite serait alors réduite à néant !

Rendez-vous devant Macron ce soir à 20h . Evoquera-t-il de façon satisfaisante une idée pour sortir de la crise ? Franchement j'en doute ! Mais que cela ne vous empêche pas de fêter dignement la fin de 2019 et le démarrage 2020 sur les chapeaux de roue. Bonne année !

vendredi 13 décembre 2019

RETRAITES : UN FAUX PROBLEME !

Conseil ajouté en bas d'article le 15 Décembre 2019 (caractères en rouge). 
 
En rédigeant les deux articles précédents je ne savais pas ce que vraiment la réforme pouvait être dans le détail. Seules les déclarations diverses de la presse, des syndicalistes, des politiques servaient de repères. J'avoue quand même que je n'ai pas vraiment fait des recherches sur internet pour approfondir ! Mais le discours du premier ministre, s'il a précisé certaines choses, n'a pas été suffisant et en fait c'est en tombant par hasard sur Antoine Bozio dans une émission que j'ai réellement su de quoi il retournait.
Antoine Bozio a co-écrit avec Thomas Piketty le livre «Pour un nouveau système de retraite» et ce sont les deux auteurs qui précisément ont, dans le but de promouvoir ce système nouveau, informé les membres du gouvernement et un tas de dirigeants concernés (syndicalistes inclus) au cours de réunions tenues il y a déjà pas mal de temps.
Il est évident que les choses auraient pu être claires dès le départ si tout avait été expliqué aux français en transparence... Mais non!

Analyser ce qui se passe dans le détail, poser en série la question POURQUOI ? Permet de comprendre que cette réforme des Retraites est un faux problème.
Pourquoi en effet avons nous des régimes spéciaux? Deux raisons:
1/ une première, normale, venant des pouvoirs publics qui accordaient des avantages en raison des circonstances économiques constatées ou exceptionnelles, ou encore de nécessité impérieuse.
2/ une deuxième, anormale. Se sentant forts et soutenus par les syndicats, les bénéficiaires ont pu par moments peser et faire plier les pouvoirs publics qui ont ainsi acheté la paix sociale en faisant payer à la collectivité les avantages (pas toujours justifiés) accordés à un groupe minoritaire.

Pourquoi ces comportements et ces choix ?
Plutôt que d'augmenter les traitements et salaires il était plus facile d'accorder des avantages sur la retraite et des avantages sociaux. Economie budgétaire immédiate et conséquences sur la retraite très lointaines donc pour un autre gouvernement que celui en place. Mais également souci de redresser la situations de professions en difficulté pour leur permettre d'augmenter leur retraite, notoirement inférieure (même avec les nouveaux avantages) à celle des autres catégories.
Pour les intéressés, prise en otage du public, chantage au blocage du pays pour faire plier le gouvernement et obtenir des avantages supérieurs à ceux dont bénéficiaient les travailleurs du Privé. Pour les élus il suffit de voter une loi à leur profit... Une constante depuis l'instauration de la République, mais une anomalie puisque théoriquement c'est au peuple de décider. Le fait de dire le peuple c'est nous est quand même abusif lorsqu'il s'agit de voter pour soi des privilèges.

Pourquoi pas d'autres solutions?
Pour la résolution d'un problème il est toujours plus facile de désigner un bouc émissaire (le symptôme) que de traiter les causes. Et les politiques ont l'art de refiler les problèmes aux gouvernants ultérieurs, tout en promettant à chaque élection qu'ils vont résoudre la question mais que l'opposition les en avait empêchés pendant le mandat écoulé. D'où la demande d'une majorité forte pour agir vite..... Depuis des décennies les dirigeants ont ainsi parlé du problème des retraites..... Mais jamais agi (ni pour cela ni pour autre chose, en fait!)
Pour les syndicats et fonctionnaires il est plus facile de se battre pour un groupe précis que pour l'intérêt général du pays (ce n'est d'ailleurs pas leur but). Le rapport de force permet au groupe de gagner ce que les individus seuls n'ont aucune chance d'obtenir. Pour que le deal soit acceptable on le labellise secteur public et les dirigeants politiques échappent ainsi à une modification législative dans le privé. D'autre part le fameux argument des avantages acquis, provoque des mobilisations dès que pointe l'idée de supprimer les avantages indus (pour cause de disparitions des raisons de l'octroi initial). Il résulte alors une accumulation de privilèges au point que même l'opinion publique accepte l'idée de supprimer les régimes spéciaux.

Que se passe-t-il donc?
Le gouvernement, par la bouche d'Edouard Philippe, pense compenser par des mesures spécifiques, les inégalités de carrière (disparité homme-femme par exemple), la pénibilité de certains métiers par rapport aux autres, les retraites dérisoires de certaines professions.... Il reconnaît ainsi que certains régimes aboutiraient sans ces avantages à des retraites notoirement insuffisantes.... Et nous touchons alors le fond du problème: si des français ont dans un régime unique, des retraites inférieures à celles des autres catégories c'est tout simplement parce que leur activité est , pour diverses raisons économiques et autres, sous rémunérée. La solution pour faire accepter le régime universel est donc de modifier les conditions économiques pour que chacun puisse être normalement rémunéré et avoir une retraite décente.
J'ai abordé ce sujet dans l'article précédent traitant du cas des agriculteurs, en évoquant des solutions. Mais le problème se pose aussi pour les enseignants, notoirement moins payés que ceux des autres pays européens, surtout les enseignants du primaire (c'est sur eux que repose la responsabilité d'apprendre à lire écrire et compter aux enfants, ce travail bien fait conditionnant la réussite scolaire dans le secondaire et le supérieur).

Prévoir de nouvelles dispositions spécifiques dans telle ou telle profession, après avoir supprimé tous les régimes spéciaux, revient pour le gouvernement à recréer de nouveaux régimes spéciaux. Apparemment les énarques sont fâchés avec la logique.... Mais en même temps ils ne veulent pas s'attaquer aux raisons économiques des sous-rémunérations qui risqueraient de soulever des questions qui fâchent, et de nécessiter des actions au niveau de la planète (en raison des imbrications économiques de tous les pays)... Tout cela est sinon impossible du moins proscrit, et la lâcheté politique fait le reste..... Il est bien plus facile de traiter des symptômes en affirmant que c'est la solution et de laisser, sans le dire, le traitement des causes réelles aux futurs gouvernants, c'est à dire de renvoyer ce travail... Aux Calendes grecques.

Le régime spécial des agriculteurs avait tenté, sans y parvenir, d'améliorer la retraite agricole en garantissant systématiquement à tous une retraite à taux plein (la cotisation minimale valide 4 trimestres chaque année), peine perdue puisque la cause est la rémunération réelle dérisoire. Quant aux enseignants, le fait de calculer la retraite sur les 6 derniers mois de salaire évitait de revaloriser les traitements de tous les profs pour que le régime normal leur garantisse la même retraite. Les dirigeants ont bien fui leurs responsabilités et trouvé une mesure de rafistolage.
On peut s'attendre à des dérapages, car revaloriser les profs de 20% dès 2022 va générer des réclamations des autres fonctionnaires voulant également bénéficier de la même revalorisation.... Bonjour les déficits si tous ces gens voient leur rémunération bondir de 20% et bonjour la hausse des impôts pour financer cela  !!

Je tiens le gouvernement et les syndicats (et manifestants) responsables solidairement du désastreux avenir du pays, l'un parce qu'il ne traite pas les causes, les autres parce qu'ils ne protègent que les intérêts de la minorité qu'ils représentent, et tous ces acteurs pour leur mépris de l'intérêt du pays.

Retour à la case départ et à la nécessité d'un financement extérieur qu'aucun gouvernement ne veut mettre en place tant qu'il en est encore temps. Et ça, c'est une chose qui m'exaspère !

QUITTE A MANIFESTER, FAITES LE UTILEMENT:  DEMANDEZ DES MESURES AUGMENTANT LES REVENUS CAR SI LES REVENUS AUGMENTENT LA RETRAITE SUIVRA QUEL QUE SOIT LE MODE DE CALCUL

P.S.
La suppression du paramètre durée du travail, avec le remplacement du nombre de trimestres cotisés et celui du revenu global, par l'unique critère des points, oblige le gouvernement à fixer un âge de départ arbitraire.  Cela pose des problèmes pour les gens à carrière longue qui vont travailler bien trop, mais il est impossible de fixer un nombre de points pour partir, puisque ce nombre est fonction du revenu et pas de la durée de travail. Je pense qu'il faudrait conserver le total cumulé des périodes de travail afin de déterminer soit une durée minimale requise avant le départ en retraite, soit l'âge légal.

mardi 10 décembre 2019

RETRAITES: PAS SI SIMPLE, LA PREUVE !

En matière de retraites, «LE» régime idéal pour tous doit gommer les discriminations des régimes spéciaux qui favorisent certains ou pénalisent d'autres..
Je vais prendre deux exemples opposés les agriculteurs et les militaires, mais vous allez voir que ces métiers qui sont en fait très proches sur un point crucial ont généré deux régimes totalement différents. Malheureusement les pouvoirs publics parfaitement au courant des situations n'ont jamais entrepris quoi que ce soit d'efficace pour remédier aux difficultés.

Retraite Agricole
Le régime agricole donnerait des retraites catastrophiques, s'il était calculé comme le régime général,. Le métier est en effet particulier ( avec un seul actif cotisant pour trois retraités) et l'exemple ci-dessous permet de mesurer la difficulté à faire glisser dans le même moule tous les régimes spéciaux.
Les agriculteurs indépendants sont les plus mal lotis, avec un régime par points conçu pour des retraites minimalistes et la prise en compte de revenus dérisoires. Les cotisations ne rapportent globalement que de 23 à 30 points par an pour la majorité des exploitants:
La cotisation est proportionnelle au revenu mais la minimale est la même pour tous ( si le revenu réel est inférieur au minimum de calcul) et égale en 2019 à 3,32% de 800 fois le Smic horaire soit 8024€, ce qui donne une cotisation de 266€ pour financer la partie forfaitaire de la retraite. Et il s'ajoute à cela une cotisation de 11,55% du revenu minimal, calculé cette fois sur 600 fois le Smic horaire, et cette cotisation obligatoire minimale ressort ainsi à 695€ par an. Le minimum annuel à payer est donc de 961€ (266€ + 695€). En contrepartie on accumule des points mais, et c'est compliqué, en fonction du revenu réel et pas du revenu cotisé. Si le revenu réel par an est entre 0 et 6018€ on cumule 23 points, si le revenu réel est entre 6019€ et 8024€ on peut atteindre 30 points pour 8024€. Et de 8025 à 16744€ on peut gagner entre 30 et 50 points. Pour vraiment gagner plus de points il faut un revenu annuel de 16745 à 40524€ ce qui peut rapporter entre 50 et 104 points (à la louche cela fait 320€ le point supplémentaire).
Or, ce n'est pas un scoop mais l'agriculture ne rapporte pas: les prix sont écrasés par les intermédiaires, parfois le prix mondial sur un marché donné fait perdre de l'argent (même si on travaille sans relâche), la météo peut faire de gros dégâts etc... En travaillant toute sa vie l'accumulation des aléas peut aboutir à 1200 points pour une retraite à taux plein et, à environ 4€ le point, c'est au maximum une retraite de 283,35€ pour la partie forfaitaire et environ 350€ pour la partie proportionnelle. Ce montant de 633,35€ étant à rapprocher de la retraite calculée selon le régime général sur les 25 meilleures années et qui, selon mes calculs, tutoierait les 250€ par mois . Car dans le régime général les trimestres sont fonction des cotisations payées (si vous ne gagnez rien vous ne cotisez pas et vous n'avez pas de trimestre validé) et les agriculteurs qui, même en travaillant peuvent perdre de l'argent, cotiseraient au minimum donc pour un seul trimestre et pas 4. Du coup les retraites même à taux plein (grâce à l'âge de départ) seraient toujours avec décote pour manque de trimestres.
Une refonte universelle alignant les régimes sur le privé (en pourcentage du revenu ou à points), signifierait que les agriculteurs seraient perdants plus qu'ils ne le sont aujourd'hui. Tous devraient donc bénéficier de l'ASPA.
Chaque activité ayant ses spécificités et ses avantages ou handicaps la première chose à faire paraît logiquement la remise en équité des régimes afin que partout, le fait de travailler, même sans revenus, soit reconnu et puisse valider les trimestres. Mais si toutes les caisses disparaissent au profit de la Carsat, à terme on pourrait établir un minimum de retraite mensuel pour tous (ce qui éviterait un tas de calculs d'apothicaire) par exemple à 1000€. Tout en laissant en place des caisses complémentaires par métiers ou branches versant des complémentaires en fonction de cotisations...
Sans qu'il s'agisse de capitalisation. Ce serait une façon de sauvegarder les réserves des métiers qui ont de grosses réserves (plus de trois actifs pour un retraité).
Lorsqu'on est salarié, fonctionnaire, profession libérale, artisan ou commerçant on gagne sa vie en travaillant et, s'il est vrai qu'il existe des disparités dans le revenu, on gagne bien plus que les agriculteurs.... L'alignement du régime de retraite des agriculteurs passe donc par une nouvelle organisation de ce métier afin de le rendre similaire aux autres activités en terme de rémunération.
Dans cet exemple cela impliquerait une totale refonte des marchés agricoles en les déconnectant du marché mondial (pour certaines productions) ce qui est quasi impossible tout comme il serait impossible (car interdit par l'Europe) de compenser un prix mondial trop bas par des subventions ! Peut-être serait-il possible de mettre en place à côté du prix du marché un prix de rémunération équitable, qui ne serait donc pas une subvention, et qui devrait être payé par le client final (en quelque sorte une solidarité nationale). Cela ne représenterait à mon avis qu'une somme très faible par article, mais le souci serait de la collecter et de la répartir....
S'il est simple de voter un régime universel, il est bien plus compliqué de faire en sorte que ce régime soit cohérent avec une retraite digne de ce nom. Cet exemple des agriculteurs prouve qu'une réforme peut quelquefois nécessiter un grand chambardement des habitudes et comportements dans le pays. Mais la situation dramatique des personnes qui nous nourrissent, résulte des dérapages chez tous les intermédiaires intervenant entre les producteurs et le client final. Vouloir réformer les retraites de façon équitable et cohérente suppose, rien que pour cette profession, une refonte en profondeur de notre société au niveau des comportements sociaux, économiques et commerciaux.
Paradoxe des paradoxes, quelqu'un qui n'a jamais travaillé de sa vie ou très peu, même s'il a aussi connu des problèmes de vie et de santé, est finalement bien mieux traité qu'un agriculteur qui lui a travaillé comme un forcené jusqu'à 65 ans ou plus. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut abandonner les plus démunis, mais qu'il faut quand même comprendre qu'il est urgent de s'intéresser aux problèmes de la seule profession qui nourrit le pays.

Les Militaires
De l'autre côté les militaires ne font pas nécessairement 25 ans de carrière puisque pour eux la retraite est possible après 15 ans. Il ont l'avantage de partir avec une retraite calculée sur les dernières soldes, au grade le plus haut atteint, soldes les plus élevées de leur carrière. Certes s'ils ne risquent rien en temps de paix, ils mettent leur vie en jeu si la France se trouve en conflit militaire quelque part dans le monde. Ce qui est étrange dans le monde moderne, c'est que les militaires sont de fait considérés comme incompétents après 25 ans de service, sinon pourquoi les mettrait-on en retraite? Mais paradoxalement on les incorpore dans la réserve avec l'obligation de faire des périodes de service, ce qui revient à admettre qu'ils sont encore performants.... Une Incohérence de plus!
Je rappelle que dans la Grèce antique où les conflits étaient fréquents, et les batailles très physiques, les citoyens étaient tenus de défendre leur cité et son territoire jusqu'à l'âge de 60 ans.
Cela dit, je vous laisse imaginer ce que donnerait le passage des militaires au régime général, avec assiette de calcul sur les 25 meilleures années (donc baisse significative de l'assiette de calcul), et départ à 60 ans (ce qui impliquerait de les faire travailler à un poste sans danger après la carrière de terrain). Le montant de la retraite serait en chute libre par rapport à celle qui leur est allouée aujourd'hui.


Si j'ai pris ces exemples c'est pour mettre l'accent sur un point commun entre les personnes concernées. Un militaire risque sa vie, oui c'est indubitable, mais en proportion le métier d'agriculteur tue davantage que le métier des armes si on rapporte les décès à la population active. Et si les décès des agriculteurs (et là je parle des suicides) sont si nombreux c'est parce que les conditions sont éprouvantes (harcèlement fiscal et bancaire, harcèlement et agressions de diverses associations radicalisées et d'une partie de l'opinion, harcèlement des fournisseurs, des intermédiaires, des distributeurs etc...). Ce métier est dans les faits le plus risqué dans notre pays, c'est celui qui tue le plus ! Mais aucun avantage ne vient compenser cela et surtout pas la retraite en place!

Vous le voyez, ce n'est pas simple de mettre en place un régime universel même si sur le papier tous les français sont d'accord pour introduire de la cohérence mais aussi de l'équité dans le système. On comprend les inquiétudes du français moyen dans un contexte où les parlementaires décident sans vraiment intégrer toutes les donnes d'un problème, et où probablement tous les régimes spéciaux seraient perdants (avec un régime par points pur et dur), le régime général n'impactant pas les millions de personnes qui s'y trouvent déjà !
En réalité les métiers évoluent et les carrières à vie vont disparaître au profit de carrières hachées, de boulots divers et variés (libéral, public, salarié du privé, et pourquoi pas artisan et commerçant). Le régime à points est donc adapté à cette façon moderne de travailler car on pourra parquer les mêmes points quelle que soit l'activité. De plus des métiers en excédent comme les avocats aujourd'hui (5 actifs pour un retraité) peuvent très bien se retrouver à terme dans la situation précaire des agriculteurs (1 actif cotisant pour 3 retraités) donc rien n'est figé. Il est probable que les métiers d'électronique et de technologie vont devenir excédentaires en actifs par rapport aux retraités. C'est inéluctable: les progrès et l'évolution des sociétés génèrent des modifications. Il faut donc adapter les systèmes sociaux à ces évolutions. Mais pour revenir à la réforme en cours, si le gouvernement refuse de modifier les conditions de rémunération du monde agricole (refonte économique d'ampleur, déjà évoquée plus haut), et s'il refuse l'idée de rémunération directe par les acheteurs finaux (complément de revenu non assimilable à des subventions), alors il faudrait envisager un régime par points partiellement indexé sur la rémunération, mais basé aussi sur le temps effectif de travail pour les métiers sous-rémunérés. Ce serait une façon de corriger les inégalités qui en fait découlent de notre système économique libéral et capitaliste. Mais aucun pays n'a de prise sur cela puisque les économies sont imbriquées les unes dans les autres et que souvent ce sont des événements extérieurs qui influent sur les paramètres intérieurs d'un pays (on l'a vu dans la crise financière de 2008).

D'où pour moi l'importance du financement extérieur, que pour l'instant aucun gouvernement ne veut utiliser.... C'est pourtant la solution sinon je ne vois pas comment l'exécutif va réussir le tour de force de voter le régime unique, face à des régimes spéciaux qui ne lâcheront rien sur leurs avantages (quitte à provoquer la faillite du pays)... Ou alors le régime unique avantagera tout le monde ce qui ferait exploser les déficits, et pleurer les retraités actuels lésés car privés des avancées... Mais dans cette hypothèse le besoin d'argent nous mène de nouveau à la case départ avec comme seul recours le financement extérieur!

jeudi 5 décembre 2019

RETRAITES: FAKE NEWS (de Tous) ET CONSEQUENCES

Pourquoi avoir présenté une sorte d'usine à gaz au lieu de faire la réforme attendue par tous? On peut se poser la question car les français sont majoritairement d'accord pour supprimer les régimes spéciaux qui s'apparentent à des privilèges et qui sont plus l'image d'une société de discrimination que celle d'une société où règne l'égalité devant la loi!
Les salariés du privé ( 19 millions environ actuellement) ont depuis longtemps été victimes des réformes.... Pour préserver les régimes spéciaux (grosso modo les 7 autres millions de personnes qui travaillent). C'est ce qui expliquerait que seuls les bénéficiaires des régimes spéciaux organisent l'opposition à la réforme. A cette occasion les syndicats démontrent leur caractère anti-démocratique puisqu'ils s'opposent à la mise en place de règles de justice sociale voulues par la majorité de la population. Comme vous le voyez j'insinue que les gens n'ont pas été vraiment informés de ce qui se prépare!
Les manifestants croient peut-être que la nouvelle loi va gommer la totalité de leur passé et qu'ils vont basculer pour toute leur carrière dans le nouveau régime. La réalité de cette idée serait un crime du gouvernement à leur égard, et les syndicats n'ont pas cherché à rétablir la vérité sur ce point! En fait ce qui est acquis est acquis et n'est jamais remis en question. En revanche, remplacer les inégalités par la mise en place d'un régime identique pour tous, est la garantie d'un avenir de justice sociale et d'équité.
La faute majeure du gouvernement est de ne jamais avoir présenté de propositions claires (au lieu des déclarations vagues et parfois contradictoires des différents intervenants), ce qui a permis aux syndicats et participants aux diverses réunions de concertation (depuis deux ans) de dévoiler quelques mesures, sorties de leur contexte, montées en épingle pour l'occasion. Répandre ces «fake News» (que ce soit le fait du gouvernement ou des syndicats) a suffi pour déclencher les mouvements aboutissant à cette grève du 5 Décembre... Et à la suite!
Et j'emploie à dessein le terme de Fake car l'opinion n'étant au courant, ni des tractations précises entre organismes institutionnels, ni même du contenu des documents faisant l'objet des négociations, elle si fie aux déclarations officielles des personnes en qui elle croit pouvoir (à tort donc) faire confiance. Tous les acteurs officiels sont donc coupables et responsables de la situation.
A croire que l'épisode des Gilets Jaunes n'a pas porté ses fruits.... Il est évident que ces manifestations ont été le reflet du ras le bol des gens devant l'accumulation de pensées «fake» instillées dans leur esprit par les Syndicats, Elus et Politiques de l'exécutif. Ils ont donc refusé toute idée de représentativité dans la gestion collective quelle qu'elle soit. Les faits confirment cela puisque les élus et représentants divers se sont efforcés de ne rien faire depuis près de 50 ans (et je suis gentil). Mais il y a chez ces «représentants» une circonstance aggravante: la règle de L' omerta. Le peuple étant considéré comme un ramassis d'incultes et d'imbéciles, il ne faut surtout pas tenter de l'informer, de lui expliquer les choses, il est juste là pour élire les gens «intelligents qui savent». . Cela doit cesser ! La base qui s'est détournée des politiques se détourne aussi des syndicats car elle ne supporte plus les mensonges, et se braque à juste raison contre le refus de transparence de tous ces acteurs. Je rends donc tous ces personnages toxiques responsables des événements en raison des mensonges permanents distillés dans leurs discours.. Leur seul intérêt dans ce comportement est en fait de se faire passer, aux yeux du public, pour des personnes «indispensables». Nous sommes très loin de l'intérêt général qui n'a manifestement jamais été leur but, donc très loin de la démocratie... Démocratie toujours citée mais jamais appliquée!
J'en veux pour preuve le Grand Débat National. Il a été analysé par des prestataires, mais la seule chose que l'on en connaît est le vague résumé de quelques minutes fait par le premier Ministre puis par le Président. ENCORE L'OMERTA.
Personnellement j'aurais aimé avoir entre les mains le texte intégral des revendications et suggestions (regroupées pour simplifier, et classées par thèmes), histoire de voir si tout a bien été pris en compte par nos «élites» et de vérifier si par hasard il n'y a pas eu une «discrimination» de fait visant à éliminer dans le tas les idées, consensuelles dans l'opinion mais qui heurtent la volonté de nos chefs, pour ne garder que ce qui correspondait aux projets de l'exécutif.

REVENONS AUX RETRAITES
J'ai vu à la TV un homme justifier sa présence à la manif en disant que son régime actuel lui permet une retraite à 60% de l'assiette de calcul, tandis que le régime général prévu ferait passer ce pourcentage à 50% de l'assiette de calcul.. Vous mesurez ainsi les dégâts de l'Omerta, des fake, et du refus de transparence de tout les dirigeants et représentants, tant Gouvernement que Syndicats, pour qu'il puisse croire à une chose pareille!
Le régime général reverse en effet 50% de l'assiette de calcul mais il est associé à une complémentaire qui, à la louche, représente 1/3 de la retraite principale (voire plus). Sauf erreur de ma part le tiers de 50% est proche de 17%. Alors 50 plus 17, soit 67%, est un nombre notoirement supérieur à 60%. L'argument du manifestant résulte donc bien d'une grossière erreur implantée dans son esprit par des orateurs mal intentionnés. Bien entendu le régime général se calcule sur les 25 meilleures années, mais en euros constants et revalorisés au jour du départ en retraite, tandis que la pension se calcule sur les 6 derniers mois de salaire. Je crois que l'écart de résultat serait faible entre les deux méthodes de calcul. Cela dit je n'ai pas fait le calcul.
Comme en France chaque modification de la loi ne remet jamais en cause les acquis, les pensionnés d'un régime spécial conserveraient leur statut actuel jusqu'à la date d'entrée en vigueur de la Loi nouvelle, et seule leur fin de carrière serait sous le statut des nouvelles règles: c'est ce qu'on appelle une carrière mixte. Pour le manifestant déjà cité la carrière impactée concernerait quelques années seulement. Modification très minime du montant final :aurait-il manifesté en sachant qu'il s'agissait d'une modification portant sur quelques euros??? On peut se poser la question!
Le gouvernement, roi de l'omerta et des fake (et il serait condamné par la loi qu'il va faire voter pour punir précisément les auteurs de fake News. Ce serait un Gag), a ajouté de l'incertitude et généré des inquiétudes en ne précisant pas ce qui allait se passer exactement, et surtout en annonçant le remplacement du pourcentage de la moyenne des revenus, par un système à points totalement flou.

Il est évident que les retraites mixtes vont générer des calculs nombreux pour ceux qui auront une carrière sous deux régimes, mais je pense que personne ne serait lésé. En guise de conclusion je vais noter ci-dessous quelques idées sur lesquelles la communication aurait dû porter

Je trouve que le gouvernement aurait pu
1/ Tranquilliser les bénéficiaires qui craignent que les réserves de leur caisse ne serve à financer le régime général, il fallait garantir que ces réserves financeraient la partie «régime spécial» des futurs retraités.
2/ Annoncer que la mise en place de la loi nouvelle n'avait pas pour vocation de supprimer les acquis et que le calcul selon le régime spécial serait maintenu pour les périodes antérieures à la date d'entrée en vigueur de la loi, le nouveau régime de calcul (plus la complémentaire) n'intervenant qu'après cette date
3/ Annoncer qu'une fois les régimes spéciaux simplifiés, on pourrait envisager le passage à un système par points après concertation de tous les partenaires.
4/ Utiliser le financement extérieur pour aider à la transition financière vers de meilleures retraites

A propos de ce financement, qui ne serait pas interne donc, j'ai successivement proposé à Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron de le mettre en place mais aucun d'eux n'a voulu s'y intéresser. Pourtant il me semble qu'une cinquantaine de milliards alimentant chaque année le budget des retraites ne serait pas à négliger... Les américains financent ainsi leurs retraites puisque les fonds de pension qui dirigent nos entreprises via leurs participations, utilisent les dividendes pour payer les retraites américaines (et au passage exigent des licenciements pour augmenter encore leurs revenus).... Mais dans l'antiquité Athènes a elle aussi fait vivre sa démocratie grâce aux financements extérieurs, et c'est la perte de ces ressources qui a généré de gros problèmes aux grecs de l'époque. Ce que je préconise touche à l'énergie mais les dirigeants français ( politiques comme économiques) manquent d'audace, d'initiative, et sont plutôt résistants au changement, préférant attendre et voir … C'est pourquoi notre pays régresse internationalement car il doit payer au prix fort à des étrangers, les bonnes idées de ses citoyens, idées dans lesquelles personne n'a cru La carte à puce inventée par Moreno en 1974 a failli disparaître car aucune banque n'en voulait... A méditer!.
Ce financement repose sur un profond changement de pratiques en matière d'énergie notamment par la disparition des «major companies» remplacées localement par des générateurs individuels.... Vous comprenez donc l'opposition à la fois des lobbies, toutes énergies confondues, et des élus qui sont aux ordres de ces grands groupes (et parfois à leur tête). Mais l'avantage des installations individuelles (quasi gratuites en frais de fonctionnement) est que l'on peut agir et les installer soi-même, puis aider des voisins à s'équiper, et faciliter ainsi de proche en proche une transition en douceur avec des pertes d'emplois très lentes et progressives dans les grandes entreprises, et sans dégâts économiques et financiers.
Mais voilà nous sommes en France, pays champion de la résistance au changement!