dimanche 28 mai 2017

DE FERRAND...... A LA FUTURE LOI !

Amalgame semble être le mot d'ordre dans la presse, chez les candidats, et même dans le public : on assimile en effet les faits reprochés à François Fillon et ceux imputés à Richard Ferrand. Vous remuez le tout et vous en sortez des demandes de démission dans un contexte de vote d'une loi de moralisation!
Une remarque quand même: Ferrand n'était pas député en 2011, les faits concernant les Mutuelles de Bretagne se situaient donc dans la sphère privée !
Pas grand chose à dire sur les faits ,d'un côté des années de gros salaires pour un travail de Pénélope pour l'instant non décrit, de l'autre 4 à 5 mois de travail réel pour le fils Ferrand, dans la circonscription, et payé au Smic.
Que les parents qui n'ont jamais fait bosser leur progéniture , que ce soit pour de l'argent de poche, des missions ponctuelles, ou du travail de remplacement... Souvent peu ou mal payé, lui jettent la première pierre !
Pour les Mutuelles de Bretagne, même si le montage paraît biscornu, peut-on sérieusement reprocher à une structure associative ou privée de choisir après appel d'offres le projet le moins coûteux ?
Pour que les choses soient claires et nettes, il faudrait préciser l'écart entre l'offre retenue et celle venant immédiatement après: histoire de vérifier si l'offre orésentée et retenue résultait d'une fuite de la direction permettant le positionnement au prix le plus bas, ou d'une offre cohérente vraiment chiffrée sans avantage informatif.
D'ailleurs le comité de consultation des offres dans l'entreprise Mutuelles de Bretagne devrait livrer ses informations sur l'opération en cause pour clarifier le débat. Curieusement personne ne propose cela et aucun journaliste ne soulève la question !

A en croire la plupart des polémistes et même une partie du public, l'entreprise brestoise se devait de rejeter l'offre la moins chère puisqu'elle provenait de l'épouse du directeur général. Ben voyons !Autrement dit il fallait choisir un projet plus cher quitte à faire payer ce choix aux sociétaires par la hausse des cotisations ! Les conseilleurs prouvent une fois de plus qu'ils ne sont pas les payeurs ( pour ne pas dire qu'ils ont de la merde dans les neurones). Ils n'ont donc rien compris au souci des collectifs dont le but est de faire baisser le coût de fonctionnement et de rendre ainsi service aux adhérents.

Tant que toutes les informations ne sont pas clairement données on ne peut pas accuser gratuitement quelqu'un. Personnellement, et si Ferrand n'a rien à cacher, je me demande pourquoi il ne dit pas les choses en toute transparence car en se taisant il alimente la rumeur contre lui ! Quant à ceux qui demandent son départ après avoir soutenu Fillon, la décence commanderait qu'ils se taisent !

Je veux bien admettre que les électeurs en ont assez des abus des élus, mais reprocher à un élu des faits relevant de sa vie professionnelle, avant son élection en tant que député, paraît quand même pour le moins excessif !
Car se pose alors la question de savoir comment définir les limites pour être certain qu'un quidam, ne faisant pas de politique aujourd'hui, se révèle irréprochable s'il se présente 10 ans plus tard !
Moraliser signifierait donc que chaque français soit concerné, mais dans le pays de cocagne du «faites ce que je dis mais pas ce que je fais» la moindre loi allant dans ce sens verrait une levée de boucliers du peuple, criant à l'atteinte aux libertés ... Des manifestations s'organiseraient, pires encore qu'au moment de la loi sur le Mariage pour tous !

Ne perdons pas de vue que dans un appel d'offres il peut y avoir une fuite, commise ou subie à son insu par le lanceur de l'offre, qui donne un avantage à l'un des candidats, mais très souvent il y a entente des candidats entre eux. Ils s'arrangent pour être à tour de rôle le moins cher mais en pratiquant des prix ( d'entente donc) bien largement au dessus des prix normaux . Un business lucratif qui s'épanouit tant dans le public que dans le privé. En cause l'inefficacité des complexes procédures qui s'appuient sur des considération virtuelles et non sur la réalité (du terrain et de l'âme humaine). Résultat des procédures à n'en plus finir qui gênent réellement le fonctionnement des collectivités territoriales et surtout qui génèrent un gaspillage de fonds publics au lieu de préserver cet argent.
Quant aux gros contrats internationaux: tout le monde le sait la corruption règne ! Vous y croyez vous à l'annulation par la France du contrat de vente de sous marins au Brésil sous prétexte que ce contrat est lié à la corruption ?
Lol ! Autant dire à Trump, par exemple, désolé on vous refile le contrat parce que nous avons triché pour l'obtenir, faites bosser vos gars aux USA, nous on va mettre au chômage les 5000 ouvriers qui devaient fabriquer ces sous marins, ça leur apprendra !
Pour aller encore plus loin imaginez que l'on interdise purement et simplement à chaque français de faire travailler des membres de sa famille. Autant que le Pays mette la clef sous la porte !
Ainsi un député n'aurait pas le droit de faire travailler sa propre épouse ou ses enfants et en cas d'infraction son exclusion de l'assemblée serait automatique. Là applaudissements du public !
La transposition de ce texte pour les français interdirait à un commerçant de faire travailler son épouse, ses enfants ou ses cousins. En cas d'infraction mise en liquidation de l'entreprise.
Ce serait la révolution dans le pays!
Dans les commerces qui manipulent des espèces et des chèques on préfère faire confiance à sa femme ou à ses enfants qu'à un étranger, ce qui est légitime. Vu la complexité des formalités d'embauche, employer sa femme ou ses enfants dans une entreprise individuelle ne pose aucun problème: la présence d'un conjoint collaborateur est quasiment un usage et aucun client ne trouve cela choquant
Dans une entreprise agricole, travailler en famille est un gage d'efficacité on se répartit les tâches le soir pendant le repas, ou le matin avant d'aller aux champs si la météo a bougé au dernier moment. Et puis la famille n'est pas avare de son temps: elle ne connait pas les heures supplémentaires !
Il faut rappeler que beaucoup de petites entreprises ne tiennent le coup que parce que leurs dirigeants ne comptent pas leur temps (en clair ne sont même pas au niveau du Smic, loin de là !), par conséquent si du jour au lendemain elles devaient embaucher des étrangers payés normalement, ce serait la faillite assurée à bref délai.

Mais même pour les élus, avoir un assistant de sa famille ( je parle bien entendu de travail effectif) est quand même sécurisant car on fait confiance à quelqu'un de sa famille pour le respect des instructions données, là où un assistant, fan de son député mais aussi idéologue converti, peut faire parler son idéologie personnelle en éludant la parole du patron-député !
Et un membre de la famille fera peut-être plus facilement des démarches ou visites de politesse, là où un assistant se retrancherait derrière son statut ou les termes de son contrat au sens strict.

La Loi en préparation est encore une belle connerie: certes un député n'embauchera ni sa femme, ni ses enfants, ni ses frères ou soeurs....Et après ? Les députés sont malins, et certains font déjà bosser la femme d'un de leurs collègues ou ses enfants, ou alors les élus ne se marieront pas.... Dans de pareils cas, elle servira à quoi la Loi, hein ? A part à nous faire rire !
De plus, empêcher quelqu'un de travailler parce qu'il est le parent du patron est en fait une discrimination, une violation du principe d'égalité. En principe le conseil constitutionnel devrait rejeter le texte.
Voter une loi pour faire changer la mentalité des gens est totalement utopique: on change les gens ou plutôt on les modèle par l'éducation pas par la Loi !
Ce qu'il faudrait faire, c'est empêcher le mauvais usage de l'argent public. La cause est donc l'argent et en supprimant la cause on supprime les dérapages constatés, c'est aussi simple que cela !
Il suffit donc de supprimer l'agent versé actuellement aux élus et de tout faire gérer en direct par l'assemblée: les contrats de travail des assistants, le statut de l'assistant, proposer à l'élu soit de choisir parmi des listes de personnes volontaires (et compétentes), soit de désigner des collaborateurs, ou pourquoi pas les deux. Ainsi pas un Euro ne serait versé à l'élu et seraient résolus le problème du travail fictif, et le gaspillage de fonds publics (des élus paient près de 4800€ à un collaborateur privilégié, et 1500€. aux autres).. L'assemblée ferait donc des économies en limitant les collaborateurs à 3 par élu (permanent en circonscription, permanent à l'assemblée et un polyvalent), et en plafonnant les salaires à 2500€ ( il n'y aurait plus les salaires abusivement majorés pour les «copains»).
La généralisation de ce principe permettrait de remplacer les allocations controversées que sont l'IRFM et autres indemnités... Par la gratuité (paiement direct par l'assemblée). Quand le client d'une banque fait trop «chauffer la carte» on la lui retire ou on bloque les paiements. Il faut faire la même chose avec les députés et sénateurs: donner la gratuité (c'est déjà le cas pour les transports, les abonnements portables, internet etc...) avec des limites d'usage, et cesser de leur donner de l'argent à dépenses selon leur bon plaisir ! Quand on soumet quelqu'un en permanence à la tentation de l'argent facile, tôt ou tard il finit par craquer, surtout quand jamais on ne lui demande de comptes !
Alors, même équipement informatique à chacun, gratuité des transports, gratuité des collaborateurs, gratuité du bureau et du lit à l'assemblée, gratuité des fournitures de bureau, des frais de courrier du téléphone, mais location prix coûtant de la permanence de circonscription (qui serait propriété de l'assemblée et passerait d'un député à l'autre selon les élections)... Plus besoin de verser en plus du salaire les15000€ comme aujourd'hui (c'est de l'argent de poche déguisé et défiscalisé, moins les salaires des assistants ) le salaire de 8000€ suffira amplement !

Il est frappant de voir la propension française à pondre des textes totalement déconnectés de la réalité, et dont les effets sont inverses à ceux recherchés (on a même entendu un député dire que les problèmes disparaitraient si les députés étaient correctement payés: 270000€ annuels sont insuffisants... Alors il veut combien le Monsieur 400000€ ??? ). Il est trop simple de déterminer la cause d'un problème pour ensuite supprimer ce problème en supprimant la cause !
Cela dit la raison de ces pratiques incohérentes tient au fait que les élus décident directement de leur propre salaire et des indemnités qu'ils s'auto-attribuent... Tout cela parce que théoriquement ils représentent le peuple . Ben voyons être juge et partie c'est très pratique!
Si c'est au patron de décider, ce serait donc au peuple de voter par référendum les salaires et indemnités des élus et je pense que ma proposition de gratuité décrite ci-dessus avec un salaire très convenable, passerait sans problème !




vendredi 12 mai 2017

DEMOCRATIE DE PARODIE..... MAIS ESPOIR !

En vérité je vous le dis, Démocratie de parodie !
En effet on nous assène des pourcentages à faire rêver mais qui sont faux ! Pourquoi sont-ils faux? Parce que le corps électoral n'est pas la référence dans les résultats, et on sait en outre que le corps électoral de près de 47,6 millions de personnes ne fait que 73,2% des 65 millions de français.
Si vous faites le calcul en pourcentage des inscrits, candidat par candidat, et c'est vrai que le gouvernement le détaille, le chiffre est nettement plus bas que le pourcentage des exprimés qui seul fait l'objet des commentaires: Au premier tour Macron tombe ainsi de 24,01% à 18,19%; Le Pen passe de 21,30% à 16,14%, performances peu glorieuses !
En clair les 16,3 millions d'électeurs cumulés qui ont propulsé ces deux candidats au 2ème tour représentent un gros tiers du corps électoral, et à peine ¼ de la population totale. En matière de décision démocratique on peut faire mieux pour se rapprocher de la règle du vote qui est de 50% des voix plus une!

Je suis d'accord sur une définition du corps électoral écartant du vote une partie de la population pour des raisons de bon sens ( bébés, enfants, personnes n'ayant plus leur tête, délinquants etc..). Mais je conteste les règles du scrutin qui de fait interdisent à la démocratie de s'exercer.
Pourquoi deux qualifiés seulement au 2ème tour alors que quatre candidats ont passé le barre de 12,5% des inscrits, seuil retenu aux législatives pour pouvoir se maintenir ?
Pour obliger les électeurs à adhérer à un camp ou à un autre de façon très arbitraire :on est à chaque fois non pas dans un vote d'adhésion mais dans un vote d'élimination, le but étant d'éliminer un des candidats pour faire passer le «moins pire»! Conséquence une abstention de plus de 12 millions de personnes au 2ème tour : pourquoi se forcer à voter pour des gens dont on ne veut pas ?
Un deuxième tour à quatre n'aurait pas nécessairement donné le résultat d'aujourd'hui et en particulier l'abstention eût été ridiculement faible !.
35467172 votes représentants 74,56% des inscrits ont été validés, et Macron obtient 20753798 voix soit 43,63% des inscrits difficile de crier à la démocratie avec moins de 50% et une voix. Pour atteindre ce seuil il lui a manqué 3030577 voix !
A cette première entorse démocratique s'en ajoute une autre qui consiste à interdire aux personnes qui se déplacent spécialement pour voter, l'accès à la qualification de suffrage exprimé pour les votes blancs ou nuls. En clair la liberté de vote est interdite, vous n'avez pas le droit de donner votre avis si vous êtes en désaccord avec les candidats en lice.... Plus totalitaire que démocratique ! Contraire en plus à la devise de Liberté du pays dont on nous bassine à longueur de temps... Le vote libre n'est pas toléré! Résultat 4069256 votes éliminés des suffrages exprimés : C'est une honte !
Je l'ai déjà dit dans un article précédent, les politiques considèrent les français comme des cons, plusieurs dirigeants d'importance l'ayant publiquement déclaré. Pour cette raison ils réservent le droit de voter blanc à ceux qui sont considérés comme intelligents c'est à dire les grands électeurs opérant dans l'élection sénatoriale. Dans toutes les autres élections ce sont les cons qui votent, et comme les candidats ont peur des réactions parfois imprévues des cons, ils ont préféré instituer des règles en leur faveur pour monopoliser le pouvoir plus facilement, plutôt que d'instituer une véritable démocratie qui aurait pu les éliminer dès le premier tour par des votes blancs.
Ce faisant ils oublient que les élus sont des éponges qui représentent la population et que par conséquent ils amplifient les traits des gens qui les élisent: si les électeurs sont des cons ils amplifient cette connerie par leur comportement une fois au pouvoir, ce sont donc de grands cons !
Trop c'est trop ! Voilà pourquoi notre parodie démocratique arrive en fin de cycle et voilà pourquoi la population qui en a assez de dirigeants qui déconnent, finit par se dire que ce ne serait pas pire si elle décidait elle-même ! D'où le succès des démarches consistant, au lieu d'imposer un programme-dogme, à demander à des militants de terrain ce qu'ils souhaitent pour en extraire une ligne d'action. Les politiques sont alors des catalyseurs au service de la base et non des décideurs qui imposent leur vision !
Initiée par Royal sous le nom de démocratie participative, arrangée à son profit personnel par Mélanchon, le procédé a crevé l'écran avec le mouvement en Marche de Macron. C'est l'une des raisons de son succès: pour la première fois un leader se déclare au service de la base.
Après sa victoire on verra s'il s'est agi d'une manoeuvre électorale ou si réellement la méthode se généralise dans l'action gouvernementale à venir !
Si tel est le cas on peut s'attendre à une modification importante du statut des élus avec retour à la cohérence, à la transparence, et à une moralisation indispensable.
Mais en vérité pour vraiment aller plus loin il faudrait aboutir à la démocratie directe avec compétences définies pour l'assemblée générale des électeurs, des instances administratives et de contrôle aux membres tirés au sort parmi les personnes compétentes, des magistrats de l'exécutif élus ou tirés au sort parmi le collège des compétents, mais responsables à vie de leurs actes (la fameuse reddition de compte inséparable de la démocratie, mais que les élus successifs se sont ingéniés à supprimer au fil des républiques).


Une seule constitution, la première en fait, celle de 1793, est inspirée d'un tel modèle et s'en approche un petit peu, mais elle n'a jamais été appliquée et ses détracteurs la démolissent. Cela dit, même si en pratique elle aurait pu générer des difficultés de fonctionnement, il faut la considérer plutôt dans son esprit, et à ce niveau elle est plus moderne que la nôtre. Celle de 1958 est très loin de la véritable démocratie et il faudrait à chaque présidentielle un nouveau Macron qui ferait un pas supplémentaire dans le bon sens par de profonds changements successifs.... Dans 50 ans, soit 10 élections novatrices, on pourrait avoir une démocratie acceptable et digne de ce nom !  ESPOIR DONC .... POUR L'INSTANT !