Exemple typique chez
Ruquier d'un politique qui se saborde par ses propos et qui perd
toute chance d'obtenir des voix à la primaire de Gauche.
Benoit Hamon qui semblait
de taille à faire des propositions cohérentes s'est d'un coup
fourvoyé en mettant sur le tapis le projet de revenu universel à
1000€ par citoyen !
C'est quand même lui qui
a fait voter la première loi pro-consommateurs avec la possibilité
d'action de groupe en Justice, certes très limités ces recours,
mais la brèche est ouverte ! Nous avons affaire à un ancien
ministre, comment peut-il soutenir un projet si irréaliste ( je
parle bien entendu des montants) ?
Il a fallu lui poser
plusieurs fois la question du financement à laquelle il refusait de
répondre pour finalement dire qu'il fallait prendre aux riches en
soulageant les classes moyennes durement matraquées fiscalement. Et
Vlan, il se tire une balle dans le pied !
Ce seul passage de
l'émission suffit à réduire à néant sa crédibilité! On dirait
qu'il n'a jamais consulté la moindre statistique nationale, qu'il
est un candide qui découvre !
C'est si gros qu'on
peut même se poser la question de savoir si sa candidature ne serait
pas une manoeuvre téléguidée, pour faire chuter certains candidats
de la primaire de gauche au profit d'un autre ….! Si c'est cela,
l'avenir nous le dira !
Mais revenons au
sujet et à l'idée du financement!
1/ Les riches ne
sont pas assez nombreux pour que l'on puisse envisager de les taxer à
la fois pour réduire les impôts de la classe moyenne en même
temps que pour payer le revenu universel.
Quelques clics de
recherche sur internet permettent de le vérifier !
Si on considère que la
richesse se définit par la présence dans la tranche des 10% de
français ayant les plus gros revenus, alors le seuil est à 5000€
pour un couple. Et il y aurait alors 2,2 millions de riches en
France. Si la barre est placée à 7000€ il y a encore moins de
monde (700000 personnes). Rappel: le revenu médian est à
2400€ mensuels (50% des français gagnent plus et 50% gagnent
moins). On est considéré dans la classe moyenne aisée
à partir de 2400€ mensuels. Attention il s'agit de revenu
disponible, c'est à dire du revenu net après déduction des
cotisations sociales de l'impôt sur le revenu, de la CSG-CRDS, des
impôts locaux et auquel on ajoute les prestations sociales et
allocations diverses.
Si enfin on met la barre au niveau des revenus des grands
dirigeants, footballeurs, Artistes connus etc..., il y a très très
peu de monde et, en dépit de revenus très élevés, cela ne
suffirait absolument pas à financer le projet. Songez que pour
50000 personnes qui gagneraient en moyenne 500000€ chacune par an,
cela ne fait jamais que 25 milliards de revenus en tout. On ne peut
pas raisonnablement envisager de leur prendre plus de la moitié
c'est à dire 12,5 milliards ! C'est moins de 5% du budget actuel de
la France !
2/ Il y a 65000000 de
français
Donner un revenu
universel de 1000€ par mois à chacun, enfants compris, cela
représente 65 milliards par mois et pour un an 12 fois plus, soit
780 milliards !
En taxant les riches à
12,5 milliards on est très loin du compte ! Le projet annoncé
publiquement et très sérieusement par Benoit Hamon est donc
totalement farfelu !
3/ l'objection de Yann
Moix est parfaitement valable car si un couple avec bébé
encaissait 3000€ par mois, pourquoi irait-il travailler ? Et si
dans l'absolu personne ne travaillait où prendrait-on l'argent du
financement ? Il est en effet prouvé économiquement que le travail,
et plus généralement l'activité, est la seule façon de générer
des richesses.
4/ on sait que le
budget de l'Etat est de 300 milliards environ, imaginez ce que
devrait être la pression fiscale pour dégager en plus les 780
milliards du Revenu universel !
Il est totalement
irrationnel de penser à une chose pareille et en plus de la dire,
surtout pour un ancien ministre et candidat à la présidentielle !
Benoit Hamon se grille tout seul par de tels propos et sa
justification est assez fumeuse: le travail étant à la baisse, il
va falloir descendre à 30h par semaine pour le partager et compenser
par le revenu universel. Tout cela est très confus. La seule
solution serait de disposer d'un moyen de financement externe, qui ne
changerait pas d'un euro les flux financiers actuels de la gestion
du pays. Mais qui ? Ou quel organisme étranger, pourrait accepter
de donner une telle manne financière, et pourquoi le ferait-il ?
Nous sommes dans de la science-fiction !
Bien entendu on pourrait
taxer les bénéfices d'entreprises : Aujourd'hui, pour les seules
entreprises cotées à la Bourse sur tous les marchés, et après
avoir acquitté l'impôt sur les sociétés, ces sociétés
disposent de 400 milliards (distribués ou non). Si on ajoutait la
totalité des entreprises en société de l'hexagone ( non cotées),
il faudrait prendre la totalité des bénéfices à tout le monde
pour, peut-être, atteindre les 780 milliards nécessaires.
Mais alors, comme faire
des bénéfices ne servirait à rien, plus personne ne chercherait à
en faire, et le financement tomberait dans une impasse. Mais avant
d'en arriver là, les entreprises fuiraient ce pays de fous !
Malgré
tout l'idée du revenu universel n'est pas si bête car il existe
déjà, enfin presque: à l'état d'embryon. Il faut alors le
concevoir comme un garde-fou «social» qui empêcherait toute
personne de sombrer dans la misère, qui dépannerait en cas de
besoin, mais qui ne permettrait pas de s'abstenir de participer à
l'effort national par une activité utile.
L'Unédic encaisse
et verse en effet chaque année environ 35 milliards ( mais les presque 6 millions de fonctionnaires de l'Etat ne cotisent pas à l'assurance chômage) .
La CAF: de
l'allocation de rentrée scolaire en passant par l'APL, le RSA, APA,
AAH, et les allocations familiales et autres.... Verse 70
milliards .
En tout 105 milliards
sont distribués.
La sécurité Sociale
paie aussi entre 6 et
7 milliards d'Indemnités
Journalières. Je ne les intègre pas dans le calcul qui suit mais on
le pourrait .
Autre
précision: dans un souci d'égalité de
tous il devient évident que les fonctionnaires verraient les
traitements amputés des cotisations Unedic du privé; il n'y a pas
de raison qu'ils ne cotisent pas comme tout le monde alors qu'ils
vont bénéficier de l'allocation! Cela change à la hausse les
chiffres que j'annonce mais n'altère pas le raisonnement. Disons
que ces sommes serviraient de réserve, tout comme les IJ de la sécu !
Imaginons de fusionner
toutes les recettes des organismes cités et de les répartir
également entre les 65000000 de français. Ce budget venant on
l'a vu des cotisations sociales et pas du budget de l'Etat, ne
représente que 1450€ par personne et par an.
Pour aller plus loin il
faudrait atteindre par exemple un niveau de 500€ par mois mais je
pense que c'est encore trop , donc pas réaliste Cela impliquerait
en effet de trouver 315 milliards ( j'ai pris un peu plus de la
moitié des 780 milliards pour avoir une réserve de sécurité.
C'est ce que font d'ailleurs les caisses de retraite qui placent de
la trésorerie). Cette somme est en gros l'équivalent du budget de
l'Etat. Le pari est d'y parvenir sans fiscaliser davantage, donc en
faisant rentrer de l'argent extérieur.
Le regroupement éviterait
la paperasse à foison, et supprimerait toutes les allocations et
indemnités d'aujourd'hui soumises à conditions. Ce serait une
magistrale simplification pratique, et forcément il n'y aurait plus de fraude ( sauf à s'inscrire plusieurs fois, mais ce serait vite repéré).On peut aussi envisager de ne pas verser directement l'argent aux plus riches en remplaçant l'allocation par une déduction sur leurs impôts.
Personnellement j'ai la
solution pour faire rentrer environ 100 milliards par an mais il
manquerait 215 milliards ! Impossible donc de parvenir aux 500€
mensuels par français !
Cependant, ces 100
milliards supplémentaires permettraient quand même de donner
environ 2800€ par français et par an. C'est à dire 5600€ à un
couple et 8400€ à un couple avec un enfant: quand même un sérieux
coup de pouce !
Il est probable que dans
ce cas les entreprises baisseraient un peu les salaires ( 1 à 2% en
moyenne peut-être) et cela les rendrait d'autant plus compétitives
à l'export, avec donc création d'une dynamique de progrès pour
toute l'économie, signifiant création d'activité et d'emplois, et
finalement de richesses..
Mais nos politiques,
embourbés dans un système en fin de vie, qu'ils font survivre à
coups de milliards et de souffrance populaire, bloqués par leurs
oeillères, bloqués par les lobbies qui les téléguident, n'ont pas
la volonté de changer quoi que ce soit, d'autant que le courage
politique n'est vraiment pas leur truc !
Je ne m'étends pas sur
les 100 milliards, même si j'en ai déjà parlé dans d'autres
articles, car pour y parvenir il faut être les premiers à faire
certaines choses, et je préférerais que ce soit la France,via une organisation d'Etat, qui en
profite et reverse l'argent dans le cadre d'un revenu universel, plutôt que comme
d'habitude des investisseurs américains ou autres qui
n'enrichiraient que leurs actionnaires.
Je m'en suis cependant
ouvert par courrier à Nicolas Sarkozy lorsqu'il était en poste (
il n'a pas répondu), puis à François Hollande ( qui m'a fait la
réponse de politesse standard).
D'autres que moi finiront
par avoir l'idée ou même y pensent en ce moment. C'est une
constante sur terre: plusieurs individus totalement dispersés ont
souvent la même idée mais on ne retient qu'un seul nom, si l'idée se concrétise !. Car,
avoir l'idée ne signifie pas qu'on va la communiquer aux autres !
Comme je sens que le
temps presse, je me résoudrai à la dévoiler dans un livre à
paraître, mais ce ne sera que pour augmenter le pouvoir d'achat des
individus qui le souhaiteront, et tant pis pour la collectivité, même
si l'idée de revenu universel est séduisante et me tient à coeur.
Je vais faire une ultime
tentative à l'Elysée vu le contexte délicat des présidentielles:
sait-on jamais quelque chose pourrait se déclencher ! Ma crainte
est cependant que cela se résume à quelques déclarations pour
gagner des voix et qu'il ne se passe rien ensuite !
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