samedi 3 septembre 2016

CHERCHE PRESIDENT ..... DESESPEREMENT !

Voici en quelque sorte la suite de l'article précédent «Démocrates où êtes vous ?»
Décevants les experts de C dans l'air hier soir 2/09/16. Constatant le rejet des partis et de la classe politique, ils ont analysé les causes, parmi lesquelles;
le verrouillage des partis qui empêche le renouvellement ,
la difficulté de se présenter hors parti ( le financement public est attribué exclusivement aux partis et sous conditions favorisant ceux déjà en place),
l'absence totale d'idées et de programmes pendant l'exercice du pouvoir,
le décalage énorme avec les souhaits de la population parce que les militants disparaissent (de moins en moins d'engagement personnel. (87000 PS, 230000 LR, 57000 FN, 70000 Communistes. Même phénomène que dans les syndicats). Il faut dire que l'idée nouvelle de démocratie participative a suscité de nombreuses adhésions au PS avec Royal mais ces nouveaux ont été éjectés à tous les niveaux (verrouillage) par les cadres en place que ce soit local, cantonal, régional donc écoeurés ils se sont désengagés.
La fracture entre opinion et élus ne cesse de s'agrandir et le rejet des partis devient quasi unanime.
Raison pour laquelle de nombreux politiques se lancent hors primaire comme Macron: sans carte de parti, jeune, à l'écoute, novateur, et toujours positif, donc populaire. Mais les experts sont très prudents sur son avenir et pensent qu'il échouera sans un parti derrière lui.
En réaction à l'immobilisme des partis, des mouvements citoyens se sont créés un peu partout, même en France, et ont travaillé pour faire des propositions, mais sans partis pour les porter et sans leaders pour les incarner ! Podemos en Espagne Syriza en Grèce et d'autres mouvements ont fini par devenir des partis, mais qui très vite sont rentrés dans le système ( cas de la Grèce) les pays ne pouvant plus être totalement indépendants de structures supra nationales.
L'apport d'internet donne un élan important à tout ce foisonnement d'idées mais les internautes ne sont pas des militants ne sont pas sur le terrain et n'auront jamais auprès des électeurs l'impact du contact direct des militants et même des candidats. Pour les experts ce travail de fond des militants, donc des partis, est incontournable.

Brice Teinturier a rappelé que même avec 8% des français favorables aux partis les partis sont indispensables pour faire émerger les leaders et les élus d'une démocratie représentative qu'il qualifie de seule démocratie possible. Cette idée étant partagée par les autres experts.
Mais ils se trompent ! C'est pourquoi leur prestation m'a déçu, cela n'a rien à voir avec leur compétence, je suis déçu par leur conformisme, leur immobilisme, qui bien entendu a une cause !
Car, tout comme nos politiques qui essaient de triturer le modèle économique et social dans tous les sens, rien de positif n'en sort ce qui est normal: si vous mettez des ingrédients dans un bocal fermé, vous avez beau les mettre dans un ordre différent, faire des associations avant de les introduire, différer l'introduction d'un élément, ou même l'introduire en plusieurs fois, le résultat du même mélange est toujours le même car rien de nouveau n'est apporté. Au bout du compte rien ne change même si en cours de manipulation des évolutions nouvelles semblent se manifester. Il y a donc de l'énergie gaspillée, et des efforts importants, voire de la souffrance, imposés à la population pour rien !
De même que les politiques n'envisagent pas l'introduction d'éléments nouveaux, de même les experts sont bloqués dans le carcan intellectuel qu'ils s'imposent. C'est ce refus de remise en cause du système ou la certitude qu'on ne peut pas faire autrement qu'aujourd'hui qui dirige leur pensée. A leur décharge un passé de scolarité quasi dogmatique ( on vous enseigne des choses en les présentant comme universelles et quasi absolues.... Qu'il est inconvenant de remettre en question); mais également l'exercice d'un métier de façon prolongée finit par donner à votre mental la conviction qu'effectivement c'est comme ça et vous refusez d'imaginer autre chose: Une sorte de pensée unique gangrène le cerveau de tous les intervenants et des élites qui décrètent que rien d'autre que ce qu'ils proposent n'est possible.

Je peux aisément démontrer que c'est faux par des exemples concrets.
En agriculture on nous a affirmé qu'il fallait changer de modèle (années 60) et passer à de l'extensif, travailler en grand pour faire des économies d'échelle, que ce soit dans les champs ou dans les élevages, tout mécaniser pour économiser sur la main d'oeuvre, booster les récoltes à coups d'engrais et protéger les récoltes par de massifs traitements. Les résultats étant là les technocrates ont crié victoire, à la grande satisfaction des chimistes, et autres semenciers, banquiers ou centrales d'achats qui seuls s'enrichissaient...
Aujourd'hui on constate que les rendements n'augmentent plus et pire que les sols fertiles se dégradent. Des têtus ont alors ressorti des idées neuves de retour au bio , de culture sans labour, de permaculture et autres qui, sans le moindre apport d'engrais, sans mécanisation, sans traitements chimiques obtiennent des rendements 10 fois supérieurs aux meilleurs rendements de cette agriculture dépassée (chimique, mécaniquie, et grandes unités).
Culturellement le plus difficile est de renoncer au labour: les agriculteurs ont pratiqué cela depuis la nuit des temps et ont du mal à admettre que c'est contre productif ! De plus pour ce changement il faut compter 5 ans pour reconstituer un sol autonome et capable de défendre la récolte tout en multipliant le rendement . Et 5 ans c'est long: comment vire et tenir pendant ce temps !
Organisation et méthode progressive aident à passer ce cap mais ensuite tout «roule» !
Un conformisme ambiant et un refus du changement a mené aux idées neuves mais cela ne s'est fait que sous la pression de crises convergentes (de productivité, financières et économiques). Les limites du système ont été atteintes ! Le même phénomène affecte la politique qui en arrive au bout du système d'où ma proposition de simplification et renouvellement.

Contrairement aux pensées des experts, je soutiens que les partis ne sont pas indispensables, ils sont même nocifs puisqu'ils mènent naturellement aux carrières individuelles et longues des dirigeants par verrouillage de l'accès qui empêche le renouvellement, de même que le libéralisme économique mène aux monopoles qui détruisent les concurrents nouveaux, de même que l'agriculture productiviste conduit à l'impasse qui vient d'être citée (aggravée par la situation de monopole des semenciers, des chimistes et des distributeurs).
Les reportages de C dans l'air ont mis en évidence le foisonnement d'idées jaillissant des initiatives populaires, hors des partis. Mais les dinosaures en place qui protègent leur carrière et raisonnent avec les idées dépassées, datant de l'époque de leur entrée dans la politique, sont complètement en décalage avec la vie quotidienne actuelle, ils sont donc totalement inefficaces dans l'exercice du pouvoir, d'autant qu'ils se fient à des conseillers technocrates souffrant du même mal que les experts de C dans l'air, et qu'ils sont ainsi orientés vers des solutions inappropriées et très préjudiciables.

Je m'avance même jusqu'à dire que nos élus nationaux sont quasi inutiles en illustrant cela par un exemple:
Quand vous êtes malade, vous consultez un médecin et vous prenez le médicament prescrit. Mais vous ne prenez pas ce médicament tous les jours une fois la maladie passée, cela ne servirait à rien !
Pour la gestion de notre pays c'est pareil: si vous prenez la durée de la transition entre deux présidents, rien ne se passe et le pays fonctionne tout à fait normalement puisqu'il est doté d'une fonction publique instituée pour cela. La Belgique est restée des mois et des mois sans gouvernement et fonctionnait même mieux sans cette autorité. J'appelle cela la phase de bonne santé du Pays !
En revanche s'il se produit un événement exceptionnel (cas de la maladie ponctuelle nécessitant un médicament), événement extérieur au Pays, ou une crise intérieure qui dépasse le cadre de la fonction publique, ou une catastrophe climatique etc... Là le Pays a besoin d'un médicament, d'une gestion particulière de crise et ce médicament c'est le politique qui intervient, soit par le vote d'une loi, soit par décision d'un ministre soit par décision du Président.

Nous devons donc continuer à élire un Président au suffrage universel non pas pour diriger le Pays mais seulement pour intervenir en cas de crise et arbitrer (déclaration de guerre, mise en place de mesures spéciales de secours après une catastrophe, rapports internationaux avec les autres Pays et l'Europe etc...). A un échelon inférieur les fonctionnaires savent gérer, mais en cas de besoin si le plus haut fonctionnaire est dans le doute c'est alors un éventuel ministre qui doit arbitrer ou le Président lui-même. L'important dans ce type d'organisation est de définir les compétences de chacun, et de déterminer comment les uns et les autres doivent être désignés. Personnellement je penche pour l'élection du Président et des ministres. Mais s'agissant essentiellement d'arbitres il n'est pas question de cabinets de gestion importants car ils n'interviendront pas, la gestion directe confiée aux fonctionnaires .
L'arbitrage se faisant en référence aux lois, celles-ci doivent être votées par des députés. Mais ces députés représentant le peuple doivent voter des textes sans les proposer. Les propositions ne peuvent venir que du peuple, c'est cela la démocratie ! Et la chambre n'a que le pouvoir de valider les textes proposés, après leur mise en forme par des rédacteurs professionnels assermentés et fonctionnaires, ou de les rejeter. Les textes adoptés étant immédiatement en vigueur et devenant une référence à la fois pour les ministres, la Justice, et cela va de soi les fonctionnaires sur le terrain.
Dans le cadre de cette démocratie participative les idées viennent du peuple via des structures participatives comme les mouvements citoyens déjà cités, mais les citoyens peuvent présenter des projets individuels et à ce titre le Président et les Ministres ont le droit de s'exprimer soit par écrit pour des propositions, soit publiquement pour exprimer en tant qu'arbitres leur sentiment sur un texte qui doit être présenté au vote des représentants. Le président sera toutefois à contribution car du fait de ses rapports à l'étranger et en particulier avec l'Europe, c'est lui qui proposera à la chambre des représentants les textes européens à transcrire en droit Français.
Le gros du travail de rédaction implique de regrouper les propositions équivalentes et proches les unes des autres, et les fonctionnaires chargés de cette tâche ont donc un travail considérable, en volume car les propositions sont nombreuses, mais aussi en qualité de rédaction pour synthétiser au mieux et de façon claire les propositions de lois.
Dans ces conditions la chambre des représentants n'a aucun besoin de sessions longues, car le vote se fait avec débat, certes, mais sans possibilités d'amender le texte. La seule possibilité étant d'indiquer les modifications souhaitables, en motivant l'avis de rejet (sans obligation de le faire, mais procéder ainsi est signe que le texte a une certaine pertinence) afin que les initiateurs du projet opèrent le changement avant une nouvelle présentation, ou renoncent au projet.
Une telle chambre se réunirait en fonction du nombre de textes à voter, par exemple une fois tous les trimestres pour une session d'une semaine. De ce fait les élus ne sont rémunérés que pour une durée d'un mois par an, ce qui génère de significatives économies pour l'Etat.

Pour son démarrage une telle organisation reprendrait bien entendu les lois actuelles mais je fais le pari que nombre d'entre elles seraient abrogées rapidement. Il va également de soi que les bases comme la déclaration des droits de l'homme ne pourraient pas être remises en cause de même que l'abolition de la peine de mort et quelques textes fondamentaux.
Il est à prévoir que tous les poussiéreux codes divers seraient profondément simplifiés et remis au goût du jour. La population étant ainsi mise à contribution pour faire les lois , l'instabilité actuelle, notamment fiscale disparaîtrait, et il en résulterait une confiance accrue de la population et des entreprises dans la progression du pays. Optimisme qui ferait de nouveau revenir des étrangers et il est quasiment certain que la France retrouvait la place économique qu'elle mérite et que les actions de ses gouvernements passés lui ont fait perdre progressivement.

Dans ce projet il reste à définir la durée des mandats: je suggère des mandats courts pour la chambre des représentants sans possibilité de renouveler plus d'une fois dans la vie d'un élu. Par exemple deux ans. Quant au Président la durée de 5 ans me paraît correcte toujours sans renouvellement possible plus d'une fois dans sa vie. Election au suffrage universel.
Les ministres également élus au suffrage universel le sont pour deux ans avec un seul renouvellement possible au cours de leur vie. A mon sens entre 12 et 15 ministres suffisent.
Les représentants sont élus de la même façon, mais au niveau départemental, avec au minimum un élu par département, davantage selon le nombre d'habitants du département, et étant entendu que le nombre total de représentants est limité à 301 élus pour le Pays.
Je n'entre pas davantage dans le détail mais tout est prévu pour répondre aux objections sur le fonctionnement et en particulier supprimer tout risque de conflit interne qui puisse bloquer le système (destitutions possibles des élus, reddition de compte etc...).
Cela dit ce projet n'est pour moi qu'une transition pour ne pas dépayser les citoyens et conserver quelques repères auxquels ils sont habitués. Disons que dans mon esprit cela équivaut au passage de l'agriculture productiviste et intensive sous engrais et traitements, à une agriculture raisonnée, le but étant de passer au biologique intégral. Je vois donc ce régime de transition pendant environ 10 ans avant de passer au régime définitif encore plus simple et plus en harmonie avec la vie des français.

Comment mettre cela en place?
On ne peut plus simple:
Un Président en poste pose une question au peuple par référendum pour proposer le changement. C'est le seul moyen car les élus refuseraient l'abandon de la constitution actuelle et les privilèges qu'ils en retirent. En soumettant par conséquent le projet de constitution de 6ème république ( texte intégral et pas le résumé que je viens de faire) assorti du mandat provisoire pour sa mise en place.. Si le pays répond oui le Président en question applique et organise les élections de la Chambre des 301 représentants, celle des Ministres et celle du nouveau Président.
Le poste de Président est primordial dans une telle organisation le Pays ne doit pas se tromper. Il est cependant probable que le dirigeant qui proposerait cela serait élu pour le premier mandat de la 6ème république (le provisoire ne comptant pas en tant que tel). Seul un homme d'envergure, qui serait en même temps le sauveur du Pays, pourrait faire une telle proposition, Il jouirait d'une aura considérable et pourrait ensuite conseiller d'autres Pays pour opérer un changement équivalent.

La question subsidiaire est tout de même: qui est capable de faire un tel pari ? Et si cet homme existe osera-t-il ?

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