Voici en quelque sorte
la suite de l'article précédent «Démocrates où êtes vous ?»
Décevants les experts de
C dans l'air hier soir 2/09/16. Constatant le rejet des partis et de
la classe politique, ils ont analysé les causes, parmi lesquelles;
le verrouillage
des partis qui empêche le renouvellement ,
la difficulté de se
présenter hors parti ( le financement public est attribué
exclusivement aux partis et sous conditions favorisant ceux déjà en
place),
l'absence totale
d'idées et de programmes pendant l'exercice du pouvoir,
le décalage énorme
avec les souhaits de la population parce que les militants
disparaissent (de moins en moins d'engagement personnel. (87000 PS,
230000 LR, 57000 FN, 70000 Communistes. Même phénomène que dans
les syndicats). Il faut dire que l'idée nouvelle de démocratie
participative a suscité de nombreuses adhésions au PS avec Royal
mais ces nouveaux ont été éjectés à tous les niveaux
(verrouillage) par les cadres en place que ce soit local, cantonal,
régional donc écoeurés ils se sont désengagés.
La fracture entre
opinion et élus ne cesse de s'agrandir et le rejet des partis
devient quasi unanime.
Raison pour laquelle de
nombreux politiques se lancent hors primaire comme Macron: sans
carte de parti, jeune, à l'écoute, novateur, et toujours positif,
donc populaire. Mais les experts sont très prudents sur son avenir
et pensent qu'il échouera sans un parti derrière lui.
En réaction à
l'immobilisme des partis, des mouvements citoyens se sont créés un
peu partout, même en France, et ont travaillé pour faire des
propositions, mais sans partis pour les porter et sans leaders pour
les incarner ! Podemos en Espagne Syriza en Grèce et d'autres
mouvements ont fini par devenir des partis, mais qui très vite sont
rentrés dans le système ( cas de la Grèce) les pays ne pouvant
plus être totalement indépendants de structures supra nationales.
L'apport d'internet donne
un élan important à tout ce foisonnement d'idées mais les
internautes ne sont pas des militants ne sont pas sur le terrain et
n'auront jamais auprès des électeurs l'impact du contact direct
des militants et même des candidats. Pour les experts ce travail
de fond des militants, donc des partis, est incontournable.
Brice Teinturier a
rappelé que même avec 8% des français favorables aux partis les
partis sont indispensables pour faire émerger les leaders et les
élus d'une démocratie représentative qu'il qualifie de seule
démocratie possible. Cette idée étant partagée par les autres
experts.
Mais ils se
trompent ! C'est pourquoi leur prestation m'a déçu, cela n'a
rien à voir avec leur compétence, je suis déçu par leur
conformisme, leur immobilisme, qui bien entendu a une cause !
Car, tout comme nos
politiques qui essaient de triturer le modèle économique et social
dans tous les sens, rien de positif n'en sort ce qui est normal:
si vous mettez des ingrédients dans un bocal fermé, vous avez beau
les mettre dans un ordre différent, faire des associations avant de
les introduire, différer l'introduction d'un élément, ou même
l'introduire en plusieurs fois, le résultat du même mélange est
toujours le même car rien de nouveau n'est apporté. Au bout du
compte rien ne change même si en cours de manipulation des
évolutions nouvelles semblent se manifester. Il y a donc de
l'énergie gaspillée, et des efforts importants, voire de la
souffrance, imposés à la population pour rien !
De même que les
politiques n'envisagent pas l'introduction d'éléments nouveaux, de
même les experts sont bloqués dans le carcan intellectuel qu'ils
s'imposent. C'est ce refus de remise en cause du système ou la
certitude qu'on ne peut pas faire autrement qu'aujourd'hui qui
dirige leur pensée. A leur décharge un passé de scolarité quasi
dogmatique ( on vous enseigne des choses en les présentant comme
universelles et quasi absolues.... Qu'il est inconvenant de remettre
en question); mais également l'exercice d'un métier de façon
prolongée finit par donner à votre mental la conviction
qu'effectivement c'est comme ça et vous refusez d'imaginer autre
chose: Une sorte de pensée unique gangrène le cerveau de tous les
intervenants et des élites qui décrètent que rien d'autre que ce
qu'ils proposent n'est possible.
Je peux
aisément démontrer que c'est faux par des exemples concrets.
En agriculture on nous a
affirmé qu'il fallait changer de modèle (années 60) et passer à
de l'extensif, travailler en grand pour faire des économies
d'échelle, que ce soit dans les champs ou dans les élevages, tout
mécaniser pour économiser sur la main d'oeuvre, booster les
récoltes à coups d'engrais et protéger les récoltes par de
massifs traitements. Les résultats étant là les technocrates ont
crié victoire, à la grande satisfaction des chimistes, et autres
semenciers, banquiers ou centrales d'achats qui seuls
s'enrichissaient...
Aujourd'hui on constate
que les rendements n'augmentent plus et pire que les sols fertiles se
dégradent. Des têtus ont alors ressorti des idées neuves de retour
au bio , de culture sans labour, de permaculture et autres qui, sans
le moindre apport d'engrais, sans mécanisation, sans traitements
chimiques obtiennent des rendements 10 fois supérieurs aux meilleurs
rendements de cette agriculture dépassée (chimique, mécaniquie, et
grandes unités).
Culturellement le plus
difficile est de renoncer au labour: les agriculteurs ont pratiqué
cela depuis la nuit des temps et ont du mal à admettre que c'est
contre productif ! De plus pour ce changement il faut compter 5 ans
pour reconstituer un sol autonome et capable de défendre la récolte
tout en multipliant le rendement . Et 5 ans c'est long: comment vire
et tenir pendant ce temps !
Organisation et méthode
progressive aident à passer ce cap mais ensuite tout «roule» !
Un conformisme ambiant
et un refus du changement a mené aux idées neuves mais cela ne
s'est fait que sous la pression de crises convergentes (de
productivité, financières et économiques). Les limites du système
ont été atteintes ! Le même phénomène affecte la politique qui
en arrive au bout du système d'où ma proposition de simplification
et renouvellement.
Contrairement aux
pensées des experts, je soutiens que les partis ne sont pas
indispensables, ils sont même nocifs puisqu'ils mènent
naturellement aux carrières individuelles et longues des dirigeants
par verrouillage de l'accès qui empêche le renouvellement, de même
que le libéralisme économique mène aux monopoles qui détruisent
les concurrents nouveaux, de même que l'agriculture productiviste
conduit à l'impasse qui vient d'être citée (aggravée par la
situation de monopole des semenciers, des chimistes et des
distributeurs).
Les reportages de C dans
l'air ont mis en évidence le foisonnement d'idées jaillissant des
initiatives populaires, hors des partis. Mais les dinosaures en place
qui protègent leur carrière et raisonnent avec les idées
dépassées, datant de l'époque de leur entrée dans la politique,
sont complètement en décalage avec la vie quotidienne actuelle, ils
sont donc totalement inefficaces dans l'exercice du pouvoir,
d'autant qu'ils se fient à des conseillers technocrates souffrant du
même mal que les experts de C dans l'air, et qu'ils sont ainsi
orientés vers des solutions inappropriées et très préjudiciables.
Je m'avance même
jusqu'à dire que nos élus nationaux sont quasi inutiles en
illustrant cela par un exemple:
Quand vous êtes malade,
vous consultez un médecin et vous prenez le médicament prescrit.
Mais vous ne prenez pas ce médicament tous les jours une fois la
maladie passée, cela ne servirait à rien !
Pour la gestion de notre
pays c'est pareil: si vous prenez la durée de la transition entre
deux présidents, rien ne se passe et le pays fonctionne tout à fait
normalement puisqu'il est doté d'une fonction publique instituée
pour cela. La Belgique est restée des mois et des mois sans
gouvernement et fonctionnait même mieux sans cette autorité.
J'appelle cela la phase de bonne santé du Pays !
En revanche s'il se
produit un événement exceptionnel (cas de la maladie ponctuelle
nécessitant un médicament), événement extérieur au Pays, ou une
crise intérieure qui dépasse le cadre de la fonction publique, ou
une catastrophe climatique etc... Là le Pays a besoin d'un
médicament, d'une gestion particulière de crise et ce médicament
c'est le politique qui intervient, soit par le vote d'une loi, soit
par décision d'un ministre soit par décision du Président.
Nous devons donc
continuer à élire un Président au suffrage universel non pas pour
diriger le Pays mais seulement pour intervenir en cas de crise et
arbitrer (déclaration de guerre, mise en place de mesures spéciales
de secours après une catastrophe, rapports internationaux avec les
autres Pays et l'Europe etc...). A un échelon inférieur les
fonctionnaires savent gérer, mais en cas de besoin si le plus haut
fonctionnaire est dans le doute c'est alors un éventuel ministre
qui doit arbitrer ou le Président lui-même. L'important dans ce
type d'organisation est de définir les compétences de chacun, et de
déterminer comment les uns et les autres doivent être désignés.
Personnellement je penche pour l'élection du Président et des
ministres. Mais s'agissant essentiellement d'arbitres il n'est pas
question de cabinets de gestion importants car ils n'interviendront
pas, la gestion directe confiée aux fonctionnaires .
L'arbitrage se faisant en
référence aux lois, celles-ci doivent être votées par des
députés. Mais ces députés représentant le peuple doivent voter
des textes sans les proposer. Les propositions ne peuvent venir que
du peuple, c'est cela la démocratie ! Et la chambre n'a que le
pouvoir de valider les textes proposés, après leur mise en forme
par des rédacteurs professionnels assermentés et fonctionnaires, ou
de les rejeter. Les textes adoptés étant immédiatement en vigueur
et devenant une référence à la fois pour les ministres, la
Justice, et cela va de soi les fonctionnaires sur le terrain.
Dans le cadre de cette
démocratie participative les idées viennent du peuple via des
structures participatives comme les mouvements citoyens déjà cités,
mais les citoyens peuvent présenter des projets individuels et à ce
titre le Président et les Ministres ont le droit de s'exprimer soit
par écrit pour des propositions, soit publiquement pour exprimer en
tant qu'arbitres leur sentiment sur un texte qui doit être présenté
au vote des représentants. Le président sera toutefois à
contribution car du fait de ses rapports à l'étranger et en
particulier avec l'Europe, c'est lui qui proposera à la chambre des
représentants les textes européens à transcrire en droit Français.
Le gros du travail de
rédaction implique de regrouper les propositions équivalentes et
proches les unes des autres, et les fonctionnaires chargés de cette
tâche ont donc un travail considérable, en volume car les
propositions sont nombreuses, mais aussi en qualité de rédaction
pour synthétiser au mieux et de façon claire les propositions de
lois.
Dans ces conditions la
chambre des représentants n'a aucun besoin de sessions longues, car
le vote se fait avec débat, certes, mais sans possibilités
d'amender le texte. La seule possibilité étant d'indiquer les
modifications souhaitables, en motivant l'avis de rejet (sans
obligation de le faire, mais procéder ainsi est signe que le texte a
une certaine pertinence) afin que les initiateurs du projet opèrent
le changement avant une nouvelle présentation, ou renoncent au
projet.
Une telle chambre se
réunirait en fonction du nombre de textes à voter, par exemple une
fois tous les trimestres pour une session d'une semaine. De ce fait
les élus ne sont rémunérés que pour une durée d'un mois par an,
ce qui génère de significatives économies pour l'Etat.
Pour son démarrage une
telle organisation reprendrait bien entendu les lois actuelles mais
je fais le pari que nombre d'entre elles seraient abrogées
rapidement. Il va également de soi que les bases comme la
déclaration des droits de l'homme ne pourraient pas être remises en
cause de même que l'abolition de la peine de mort et quelques textes
fondamentaux.
Il est à prévoir que
tous les poussiéreux codes divers seraient profondément simplifiés
et remis au goût du jour. La population étant ainsi mise à
contribution pour faire les lois , l'instabilité actuelle, notamment
fiscale disparaîtrait, et il en résulterait une confiance accrue de
la population et des entreprises dans la progression du pays.
Optimisme qui ferait de nouveau revenir des étrangers et il est
quasiment certain que la France retrouvait la place économique
qu'elle mérite et que les actions de ses gouvernements passés lui
ont fait perdre progressivement.
Dans ce projet il reste à
définir la durée des mandats: je suggère des mandats courts pour
la chambre des représentants sans possibilité de renouveler plus
d'une fois dans la vie d'un élu. Par exemple deux ans. Quant au
Président la durée de 5 ans me paraît correcte toujours sans
renouvellement possible plus d'une fois dans sa vie. Election au
suffrage universel.
Les ministres également
élus au suffrage universel le sont pour deux ans avec un seul
renouvellement possible au cours de leur vie. A mon sens entre 12 et
15 ministres suffisent.
Les représentants sont
élus de la même façon, mais au niveau départemental, avec au
minimum un élu par département, davantage selon le nombre
d'habitants du département, et étant entendu que le nombre total de
représentants est limité à 301 élus pour le Pays.
Je n'entre pas davantage
dans le détail mais tout est prévu pour répondre aux objections
sur le fonctionnement et en particulier supprimer tout risque de
conflit interne qui puisse bloquer le système (destitutions
possibles des élus, reddition de compte etc...).
Cela dit ce projet n'est
pour moi qu'une transition pour ne pas dépayser les citoyens et
conserver quelques repères auxquels ils sont habitués. Disons que
dans mon esprit cela équivaut au passage de l'agriculture
productiviste et intensive sous engrais et traitements, à une
agriculture raisonnée, le but étant de passer au biologique
intégral. Je vois donc ce régime de transition pendant environ 10
ans avant de passer au régime définitif encore plus simple et plus
en harmonie avec la vie des français.
Comment mettre cela en
place?
On ne peut plus
simple:
Un Président en poste
pose une question au peuple par référendum pour proposer le
changement. C'est le seul moyen car les élus refuseraient l'abandon
de la constitution actuelle et les privilèges qu'ils en retirent.
En soumettant par conséquent le projet de constitution de 6ème
république ( texte intégral et pas le résumé que je viens de
faire) assorti du mandat provisoire pour sa mise en place.. Si le
pays répond oui le Président en question applique et organise les
élections de la Chambre des 301 représentants, celle des Ministres
et celle du nouveau Président.
Le poste de Président
est primordial dans une telle organisation le Pays ne doit pas se
tromper. Il est cependant probable que le dirigeant qui proposerait
cela serait élu pour le premier mandat de la 6ème république (le
provisoire ne comptant pas en tant que tel). Seul un homme
d'envergure, qui serait en même temps le sauveur du Pays, pourrait
faire une telle proposition, Il jouirait d'une aura considérable et
pourrait ensuite conseiller d'autres Pays pour opérer un changement
équivalent.
La question
subsidiaire est tout de même: qui est capable de faire un tel pari
? Et si cet homme existe osera-t-il ?
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