jeudi 11 juin 2015

On dit "ETAT pour l'EMPLOI"; On met "Des Freins partout" !

Comment favoriser l'emploi, quels emplois pour demain ?
Les experts invités sur ce thème, à C dans l'air, ont mis l'accent sur la peur des petites entreprises, et l'exemple donné dans le reportage fait froid dans le dos:
Une employée prise en flagrant délit de vol de marchandises, de confection pour son compte personnel pendant ses heures de travail ( elle revendait ensuite les pièces dans des braderies ), a été licenciée pour faute grave.
La faute grave a été validée en première instance, mais en Appel la Cour a considéré que la faute ne méritait ni la qualification de grave ni le licenciement.
Habituellement c'est la première instance qui donne raison au Salarié, même contre toute logique, les choses étant redressées en Appel. Pas de chance cette fois !
Cela dit je pense que la Cour de Cassation aurait renvoyé l'affaire devant une autre Cour d'Appel mais je comprends que l'entreprise ait renoncé vu le coût de la procédure. En effet pour aller en Cassation il faut avoir exécuté le jugement d'Appel contesté. Cela ne changeait donc rien aux difficultés financières de l'entreprise et il aurait fallu trouver encore au moins 10000 Euros pour poursuivre (pas possible dans l'exemple) …!
Dans cette affaire la salariée indélicate a gagné, mais je pense qu'elle a peu de chances de se faire embaucher quelque part, et c'est normal (elle ne mérite pas de travailler en entreprise ), avec une telle casserole dans son CV ( difficile de ne pas mentionner ce travail, car elle avait 22 ans d'ancienneté je crois) !
J'ai connu une affaire de vol jugée dès la première instance contre l'entreprise ( puis confirmée en appel). Je peux en parler car les faits remontent aux années 70. Un employé mettait les chèques de clients à son ordre personnel. Pris en flagrant délit il a déclaré qu'en fait il ne volait rien car il remplaçait les chèques par des espèces déposées en caisse. Cette manipulation s'accompagnant évidemment de tickets non tapés sur la caisse enregistreuse ( c'était dans un Bar-Restaurant-Crêperie). De façon intelligente le salarié limitait ces actes (d'abord parce que certains clients demandaient un ticket, d'autre part car les paiements par chèque, sans ordre, n'étaient pas nombreux) , et puis un ticket «oublié» sur une grande quantité passe inaperçu !
Etrange défense que de dire, je prends les chèques mais je mets des espèces à la place : faut-il en conclure que l'employé venait travailler avec un matelas de billets dans ses poches ?
Toujours est-il que le patron a été obligé de le reprendre après avoir réglé des dommages intérêts... Vous imaginez l'ambiance au travail: devoir accepter de reprendre un voleur, et le voleur fort de son impunité qui s'en est donné à coeur-joie !
Nous sommes en crise et tout le monde rêve de se faire embaucher mais, de façon complètement incohérente, les employés qui connaissent certaines indélicatesses se taisent et ne cherchent pas à lutter contre.... Finalement ils en sont des complices passifs (car sans en profiter) et aussi les victimes, car lorsque l'entreprise dépose son Bilan ils perdent définitivement leur emploi !
Cela prouve que l'entreprise est vue comme une bouée de sauvetage, une bienfaitrice, quand on cherche désespérément du travail et qu'une fois dans les lieux on considère que c'est une bête malfaisante qui vous exploite : il serait donc normal de la piller !

Les grandes entreprises sont rarement victimes car elles ont les moyens de se sortir de pièges, quitte à sortir de la légalité, à faire pression, ou à monter des traquenards et j'ai des exemples, en voici un:
un chef de rayon surgelés, parmi les meilleurs du groupe de distribution, est licencié pour faute: il a suffi de mettre en rayon, à son insu, quelques produits périmés qu'il a lui même retirés des vitrines, et de faire passer les services vétérinaires pour un contrôle. Avec le PV des inspecteurs le licenciement est immédiat ! C'est dégueulasse, mais c'est courant et je ne vais pas vous indiquer toutes les ficelles. Dans un tel cas on fait en plus comprendre au salarié que si d'aventure il envisage une action en justice, le téléphone est un outil rapide et qu'il ne travaillera plus jamais dans la distribution.

Les syndicats se comportent également de la même manière mais entre grands on se neutralise
L'exemple a fait polémique mais lorsque l'usine de pneus d'Amiens a été en négociation avec Titan, le PDG américain a déclaré que les français travaillaient très bien le matin, avec une excellente productivité, mais que l'après midi c'était le décrochage, plus personne ne travaillait.
Ce à quoi la CGT aurait répondu «ici c'est comme ça». Bien entendu si de futurs salariés me disent à moi patron «on doit être payés mais l'après midi on arrête de bosser» il est évident que je ne vais pas investir dans un pays étranger où les syndicats considèrent normal d'être payés sans travailler .
Montebourg, ministre à l'époque, a vivement critiqué les syndicats ( pour cela non, il ne pouvait pas officiellement) sur les entraves aux négociations et à l'arrivée d'un repreneur.
Les grands conflits arrivent toujours à se régler: les indemnités laissent quelquefois rêveur; mais il y a de l'argent, et à défaut de reclassement, les chômeurs avec de l'ancienneté ont de quoi tenir plusieurs années...

Dans des entreprises petites qui n'ont pas de moyens, la moindre affaire peut mettre l'entreprise en péril. J'ai connu (années 80) une petite entreprise de bâtiment de 50 salariés ( avec un délégué CGT). Conflit et grève avec des exigences exorbitantes de la CGT . Le patron ne pouvait pas accepter car cela signifiait un dépôt de bilan à brève échéance. Les négociations ont échoué car les dirigeants régionaux de la CGT, contre l'avis des salariés locaux, ont voulu faire un exemple et prouver que la CGT ne recule pas ! Avec la grève les clients ont lâché l'entreprise. La CGT a gagné car elle n'a pas cédé ( Bravo ! ), les 50 salariés se sont retrouvés sans emploi, et le patron a subi de grosses pertes en devant liquider complètement son entreprise...
Dans les Très petites entreprises l'emploi devient un risque de dépôt de bilan ce que nos élites refusent de voir. En admettant la réalité du terrain et en légiférant sur cette réalité et non sur du virtuel, le gouvernement pourrait faire baisser instantanément le chômage de 500000 personnes (en simplifiant la règle du jeu pour redonner confiance à tous les acteurs). Mais voilà nous sommes en France ! On privilégie le système même s'il est absurde, donc les règles, au détriment de l'intérêt de l'individu, simplement sous prétexte qu'on ne peut pas revenir sur les lois !
j'ai personnellement eu jusqu'à 5 salariés mais aujourd'hui j'ai fait le choix d'être seul car le coût du travail est prohibitif pour une durée d'emploi limitée, et on n'est pas certain en plus de trouver quelqu'un de compétent et de moralement fiable. Embaucher un nul à ce prix là met l'affaire en péril alors non ! Etre seul permet de baisser les prix pour gagner des clients (en acceptant de se rémunérer en dessous du Smic horaire). La plus grosse erreur de l'Europe a été de supprimer dans l'hôtellerie la rémunération au pourcentage, avantageuse pour le salarié et pour l'entreprise. (tant au niveau de la rémunération qu'au niveau de la flexibilité de l'horaire). Je reconnais avoir été dans l'illégalité car mes employés travaillaient au maximum hôtelier de 48 h de présence par semaine, ça c'était légal, mais sur 4 jours par semaine, ça c'était interdit ! Ils étaient d'accord pour dire que tant qu'à travailler autant le faire à fond et le rythme par quinzaine était 2 jours de travail 2 jours de congés, 3 jours de travail 2 jours de congés, 3 jours de travail, 2 jours de congés ( donc 8 jours travaillés sur 14 avec une semaine à 5 jours et une à 3 jours ).J'y trouvais mon compte et eux aussi !

Pour résoudre le problème de l'emploi dans certaines entreprises il faudrait que les syndicats et les grands patrons changent d'attitude. Pour moi tous sont également responsables!
1/ les syndicats qui en protégeant les salariés et en voulant verrouiller les avantages acquis (totalement sans motifs aujourd'hui) empêchent la création d'emplois (cherté du système des statuts, carcan de règles contraignantes, privilèges financiers ahurissants dans certaines entreprises ex-publiques).
Les syndicats qui dans leurs décisions prud'hommales banalisent les vols et détournements, ce qui revient à les justifier. On l'a vu avec SEA FRANCE et maintenant avec la SNCM. Où les salariés vendent pour leur propre compte les produits à bord (sans parler des trafics illégaux et des vols purs et simples de matériel et denrées) empêchant l'entreprise de faire rentrer assez de recettes.
L'arme de la grève étant brandie si les dirigeants prennent des sanctions ou envisagent de mettre en place des contrôles !
Les syndicats qui visent à des «sanctuaires» où ils peuvent dicter leur loi. C'est le cas de la CGT du livre qui a quand même tabassé des chômeurs distribuant Rue 89 ou Metro, parce que ces journaux imprimaient sans passer par eux. Ils voulaient juste défendre leur monopole quitte à empêcher de pauvres gars de travailler. Un syndicat qui empêche l'emploi: pas un gag, une réalité !
L'exemple des dockers est également édifiant et le monopole va là encore plus loin (c'est notoire à Marseille) . On s'approche des comportements mafieux ! Et les dirigeants du syndicat ne font rien et ne disent rien ( comme les communistes français se taisaient quand l'URSS réprimait les populations de Tchecoslovaquie ou d'ailleurs) !
Je veux bien admettre que certaines entreprises sont dirigées par des voyous ce n'est pas une raison pour que les syndicats fassent pareil !

2/ Les entreprises qui en ne jouant pas leur rôle de gestionnaire ou de contrôleur laissent partir l'entreprise dans le mur. Les entreprises maritimes citées sont des filiales de la SNCF, alors on se dit peut-être de part et d'autre (syndicats et dirigeants) que tout cela continuera indéfiniment car il y a de l'argent derrière. Alors je dis que les dirigeants qui laissent tout aller pour continuer à toucher leur grosse rémunération sans vouloir se créer des problèmes de gestion et de contrôle, n'agissent pas en responsables mais en fonctionnaires de bas étage !
En effet en gérant de façon responsable et cohérente ils pourraient développer la rentabilité donc déboucher sur une extension: ouverture de lignes nouvelles, investissement dans des navires, donc création d'emplois.
Leur passivité est inadmissible !
Les entreprises qui cherchant à pérenniser une rente, bloquent toute initiative concurrente novatrice qui créerait des emplois. Mais on peut reprocher cela aussi au gouvernement et aux élites politiques de tous partis.
Les pétroliers qui ont un monopole de fait se battent par tous moyens pour empêcher d'autres sources d'énergie de les concurrencer , sauf celles qui n'ont aucune chance à leurs yeux..Tous les brevets dangereux sont ainsi achetés et soigneusement enterrés. Les lessiviers pratiquent l'omerta et ont bloqué le marché à la machine à laver le linge à ultrasons ( mise au point par un russe en 1986) et on comprend pourquoi ! Ce procédé à ultrasons est employé quotidiennement sous une autre forme par les opticiens, les bijoutiers, les industriels , les dentistes (détartrage), les blocs opératoires des hôpitaux ( nettoyage des instruments chirurgicaux). Le procédé est efficace (le meilleur), rapide, dérisoire en coût énergétique et bien moins polluant que la lessive. En figeant l'activité on empêche l'arrivée de nouvelles entreprises et l'emploi !
Les entreprises qui en voulant faire mettre en place une interdiction d'enquête aux journalistes, sous prétexte de secret des affaires, veulent mettre la dernière touche à leur main-mise économique, pour accéder à l'impunité totale et mettre en échec les Etats que par ailleurs elles contrôlent par le biais des subventions officielles et frauduleuses aux candidats, puis par les campagnes de lobbying auprès de députés largement récompensés pour les votes en faveur de mesures précises (on leur fournit même des projets ou des propositions de lois toutes prêtes).
Tout cela contribue à figer l'économie, pour empêcher une vie libérale de marché au profit de monopoles (seul l'argent compte, on se fout de l'intérêt des populations). Bien entendu on empêche ainsi des créateurs de se lancer et de participer au développement de l'emploi.
Et comme l'Etat et les syndicats en rajoutent chacun une couche, la crise dure et dure !
Seul le courage politique d'élus et de dirigeants peut faire changer les choses: Je sais je suis utopique en parlant de dirigeants politiquement courageux !

Pour terminer sur un conseil aux entreprises victimes de vols comme dans les exemples cités en début d'article:
Ne licenciez pas, du moins pas tout de suite ! Si le vol est certain et si vous avez des témoins, portez plainte ! En France le pénal prime sur le civil et le social. Une condamnation pénale (inscrite de plus dans le casier du fautif) vous permettra ensuite de le licencier.
Vous pouvez même demander la collaboration de la police pour piéger le voleur. Je connais ainsi une affaire de vol dans les vestiaires (voleur piégé par des billets marqués); une autre par un banquier, volant dans des sacs de monnaie au détriment de clients ( tricher de quelques centaines de francs sur des livraisons de sacs de pièces est facile). Il a été piégé par un comptage devant témoins avant le dépôt des sacs ; qui donnait un résultat différent après son propre comptage en banque et son «prélèvement» ).
Vous pouvez aussi piéger des salariés en Etat d'ébriété, mais c'est de plus en plus rare que cela se produise( On boit beaucoup moins de nos jours en entreprise par rapport aux années 70-80 ).
Les Prud'hommes on l'a vu se fichent complètement de la moralité des salariés et un délit du salarié, même avéré, ne sera ni validé ni inscrit dans le casier judiciaire, l'entreprise est victime et c'est elle qui est en fait pénalisée.
Je suis étonné de ce laxisme car en principe un juge, digne de ce nom , transmet immédiatement à la juridiction compétente un délit dont il a connaissance. Cette complicité de fait ne peut qu'encourager les délinquants.
On va dire que c'est un choix démocratique, mais sachez que ce n'est pas le mien !




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