Comment favoriser
l'emploi, quels emplois pour demain ?
Les
experts invités sur ce thème, à C dans l'air, ont mis l'accent sur
la peur des petites entreprises, et l'exemple donné dans le
reportage fait froid dans le dos:
Une
employée prise en flagrant délit de vol de marchandises, de
confection pour son compte personnel pendant ses heures de travail (
elle revendait ensuite les pièces dans des braderies ), a été
licenciée pour faute grave.
La
faute grave a été validée en première instance, mais en Appel la
Cour a considéré que la faute ne méritait ni la qualification de
grave ni le licenciement.
Habituellement
c'est la première instance qui donne raison au Salarié, même
contre toute logique, les choses étant redressées en Appel. Pas de
chance cette fois !
Cela dit je pense que la Cour de Cassation aurait renvoyé l'affaire
devant une autre Cour d'Appel mais je comprends que l'entreprise ait
renoncé vu le coût de la procédure. En effet pour aller en
Cassation il faut avoir exécuté le jugement d'Appel contesté. Cela
ne changeait donc rien aux difficultés financières de l'entreprise
et il aurait fallu trouver encore au moins 10000 Euros pour
poursuivre (pas possible dans l'exemple) …!
Dans
cette affaire la salariée indélicate a gagné, mais je pense
qu'elle a peu de chances de se faire embaucher quelque part, et c'est
normal (elle ne mérite pas de travailler en entreprise ), avec une
telle casserole dans son CV ( difficile de ne pas mentionner ce
travail, car elle avait 22 ans d'ancienneté je crois) !
J'ai
connu une affaire de vol jugée dès la première instance contre
l'entreprise ( puis confirmée en appel). Je peux en parler car les
faits remontent aux années 70. Un employé mettait les chèques de
clients à son ordre personnel. Pris en flagrant délit il a déclaré
qu'en fait il ne volait rien car il remplaçait les chèques par des
espèces déposées en caisse. Cette manipulation s'accompagnant
évidemment de tickets non tapés sur la caisse enregistreuse (
c'était dans un Bar-Restaurant-Crêperie). De façon intelligente le
salarié limitait ces actes (d'abord parce que certains clients
demandaient un ticket, d'autre part car les paiements par chèque,
sans ordre, n'étaient pas nombreux) , et puis un ticket «oublié»
sur une grande quantité passe inaperçu !
Etrange
défense que de dire, je prends les chèques mais je mets des espèces
à la place : faut-il en conclure que l'employé venait travailler
avec un matelas de billets dans ses poches ?
Toujours
est-il que le patron a été obligé de le reprendre après avoir
réglé des dommages intérêts... Vous imaginez l'ambiance au
travail: devoir accepter de reprendre un voleur, et le voleur fort
de son impunité qui s'en est donné à coeur-joie !
Nous sommes en crise
et tout le monde rêve de se faire embaucher mais, de façon
complètement incohérente, les employés qui connaissent certaines
indélicatesses se taisent et ne cherchent pas à lutter contre....
Finalement ils en sont des complices passifs (car sans en profiter)
et aussi les victimes, car lorsque l'entreprise dépose son Bilan ils
perdent définitivement leur emploi !
Cela prouve que
l'entreprise est vue comme une bouée de sauvetage, une bienfaitrice,
quand on cherche désespérément du travail et qu'une fois dans les
lieux on considère que c'est une bête malfaisante qui vous exploite
: il serait donc normal de la piller !
Les
grandes entreprises sont rarement victimes car elles ont les moyens
de se sortir de pièges, quitte à sortir de la légalité, à faire
pression, ou à monter des traquenards et j'ai des exemples, en voici
un:
un
chef de rayon surgelés, parmi les meilleurs du groupe de
distribution, est licencié pour faute: il a suffi de mettre en
rayon, à son insu, quelques produits périmés qu'il a lui même
retirés des vitrines, et de faire passer les services vétérinaires
pour un contrôle. Avec le PV des inspecteurs le licenciement est
immédiat ! C'est dégueulasse, mais c'est courant et je ne vais pas
vous indiquer toutes les ficelles. Dans un tel cas on fait en plus
comprendre au salarié que si d'aventure il envisage une action en
justice, le téléphone est un outil rapide et qu'il ne travaillera
plus jamais dans la distribution.
Les syndicats se
comportent également de la même manière mais entre grands on se
neutralise
L'exemple
a fait polémique mais lorsque l'usine de pneus d'Amiens a été en
négociation avec Titan, le PDG américain a déclaré que les
français travaillaient très bien le matin, avec une excellente
productivité, mais que l'après midi c'était le décrochage, plus
personne ne travaillait.
Ce à
quoi la CGT aurait répondu «ici c'est comme ça». Bien entendu si
de futurs salariés me disent à moi patron «on doit être payés
mais l'après midi on arrête de bosser» il est évident que je ne
vais pas investir dans un pays étranger où les syndicats
considèrent normal d'être payés sans travailler .
Montebourg,
ministre à l'époque, a vivement critiqué les syndicats ( pour
cela non, il ne pouvait pas officiellement) sur les entraves aux
négociations et à l'arrivée d'un repreneur.
Les
grands conflits arrivent toujours à se régler: les indemnités
laissent quelquefois rêveur; mais il y a de l'argent, et à défaut
de reclassement, les chômeurs avec de l'ancienneté ont de quoi
tenir plusieurs années...
Dans
des entreprises petites qui n'ont pas de moyens, la moindre affaire
peut mettre l'entreprise en péril. J'ai connu (années 80) une
petite entreprise de bâtiment de 50 salariés ( avec un délégué
CGT). Conflit et grève avec des exigences exorbitantes de la CGT .
Le patron ne pouvait pas accepter car cela signifiait un dépôt de
bilan à brève échéance. Les négociations ont échoué car les
dirigeants régionaux de la CGT, contre l'avis des salariés locaux,
ont voulu faire un exemple et prouver que la CGT ne recule pas !
Avec la grève les clients ont lâché l'entreprise. La CGT a gagné
car elle n'a pas cédé ( Bravo ! ), les 50 salariés se sont
retrouvés sans emploi, et le patron a subi de grosses pertes en
devant liquider complètement son entreprise...
Dans
les Très petites entreprises l'emploi devient un risque de dépôt
de bilan ce que nos élites refusent de voir. En admettant la
réalité du terrain et en légiférant sur cette réalité et non
sur du virtuel, le gouvernement pourrait faire baisser instantanément
le chômage de 500000 personnes (en simplifiant la règle du jeu pour
redonner confiance à tous les acteurs). Mais voilà nous sommes en
France ! On privilégie le système même s'il est absurde, donc les
règles, au détriment de l'intérêt de l'individu, simplement sous
prétexte qu'on ne peut pas revenir sur les lois !
j'ai
personnellement eu jusqu'à 5 salariés mais aujourd'hui j'ai fait le
choix d'être seul car le coût du travail est prohibitif pour une
durée d'emploi limitée, et on n'est pas certain en plus de trouver
quelqu'un de compétent et de moralement fiable. Embaucher un nul à
ce prix là met l'affaire en péril alors non ! Etre seul permet de
baisser les prix pour gagner des clients (en acceptant de se
rémunérer en dessous du Smic horaire). La plus grosse erreur de
l'Europe a été de supprimer dans l'hôtellerie la rémunération au
pourcentage, avantageuse pour le salarié et pour l'entreprise. (tant
au niveau de la rémunération qu'au niveau de la flexibilité de
l'horaire). Je reconnais avoir été dans l'illégalité car mes
employés travaillaient au maximum hôtelier de 48 h de présence par
semaine, ça c'était légal, mais sur 4 jours par semaine, ça
c'était interdit ! Ils étaient d'accord pour dire que tant qu'à
travailler autant le faire à fond et le rythme par quinzaine était
2 jours de travail 2 jours de congés, 3 jours de travail 2 jours de
congés, 3 jours de travail, 2 jours de congés ( donc 8 jours
travaillés sur 14 avec une semaine à 5 jours et une à 3 jours
).J'y trouvais mon compte et eux aussi !
Pour
résoudre le problème de l'emploi dans certaines entreprises il
faudrait que les syndicats et les grands patrons changent d'attitude.
Pour moi tous sont également responsables!
1/
les syndicats qui en protégeant les salariés et en voulant
verrouiller les avantages acquis (totalement sans motifs aujourd'hui)
empêchent la création d'emplois (cherté du système des statuts,
carcan de règles contraignantes, privilèges financiers ahurissants
dans certaines entreprises ex-publiques).
Les
syndicats qui dans leurs décisions prud'hommales banalisent les
vols et détournements, ce qui revient à les justifier. On l'a vu
avec SEA FRANCE et maintenant avec la SNCM. Où les salariés vendent
pour leur propre compte les produits à bord (sans parler des trafics
illégaux et des vols purs et simples de matériel et denrées)
empêchant l'entreprise de faire rentrer assez de recettes.
L'arme
de la grève étant brandie si les dirigeants prennent des
sanctions ou envisagent de mettre en place des contrôles !
Les
syndicats qui visent à des «sanctuaires» où ils peuvent
dicter leur loi. C'est le cas de la CGT du livre qui a quand même
tabassé des chômeurs distribuant Rue 89 ou Metro, parce que ces
journaux imprimaient sans passer par eux. Ils voulaient juste
défendre leur monopole quitte à empêcher de pauvres gars de
travailler. Un syndicat qui empêche l'emploi: pas un gag, une
réalité !
L'exemple
des dockers est également édifiant et le monopole va là encore
plus loin (c'est notoire à Marseille) . On s'approche des
comportements mafieux ! Et les dirigeants du syndicat ne font rien et
ne disent rien ( comme les communistes français se taisaient quand
l'URSS réprimait les populations de Tchecoslovaquie ou d'ailleurs) !
Je
veux bien admettre que certaines entreprises sont dirigées par des
voyous ce n'est pas une raison pour que les syndicats fassent pareil
!
2/
Les entreprises qui en ne jouant pas leur rôle de gestionnaire
ou de contrôleur laissent partir l'entreprise dans le mur. Les
entreprises maritimes citées sont des filiales de la SNCF, alors on
se dit peut-être de part et d'autre (syndicats et dirigeants) que
tout cela continuera indéfiniment car il y a de l'argent derrière.
Alors je dis que les dirigeants qui laissent tout aller pour
continuer à toucher leur grosse rémunération sans vouloir se
créer des problèmes de gestion et de contrôle, n'agissent pas en
responsables mais en fonctionnaires de bas étage !
En
effet en gérant de façon responsable et cohérente ils pourraient
développer la rentabilité donc déboucher sur une extension:
ouverture de lignes nouvelles, investissement dans des navires, donc
création d'emplois.
Leur
passivité est inadmissible !
Les
entreprises qui cherchant à pérenniser une rente, bloquent
toute initiative concurrente novatrice qui créerait des emplois.
Mais on peut reprocher cela aussi au gouvernement et aux élites
politiques de tous partis.
Les
pétroliers qui ont un monopole de fait se battent par tous moyens
pour empêcher d'autres sources d'énergie de les concurrencer , sauf
celles qui n'ont aucune chance à leurs yeux..Tous les brevets
dangereux sont ainsi achetés et soigneusement enterrés. Les
lessiviers pratiquent l'omerta et ont bloqué le marché à la
machine à laver le linge à ultrasons ( mise au point par un russe
en 1986) et on comprend pourquoi ! Ce procédé à ultrasons est
employé quotidiennement sous une autre forme par les opticiens, les
bijoutiers, les industriels , les dentistes (détartrage), les blocs
opératoires des hôpitaux ( nettoyage des instruments chirurgicaux).
Le procédé est efficace (le meilleur), rapide, dérisoire en coût
énergétique et bien moins polluant que la lessive. En figeant
l'activité on empêche l'arrivée de nouvelles entreprises et
l'emploi !
Les
entreprises qui en voulant faire mettre en place une interdiction
d'enquête aux journalistes, sous prétexte de secret des affaires,
veulent mettre la dernière touche à leur main-mise économique,
pour accéder à l'impunité totale et mettre en échec les Etats
que par ailleurs elles contrôlent par le biais des subventions
officielles et frauduleuses aux candidats, puis par les campagnes de
lobbying auprès de députés largement récompensés pour les votes
en faveur de mesures précises (on leur fournit même des projets ou
des propositions de lois toutes prêtes).
Tout cela contribue à
figer l'économie, pour empêcher une vie libérale de marché au
profit de monopoles (seul l'argent compte, on se fout de l'intérêt
des populations). Bien entendu on empêche ainsi des créateurs de se
lancer et de participer au développement de l'emploi.
Et comme l'Etat et les
syndicats en rajoutent chacun une couche, la crise dure et dure !
Seul le courage
politique d'élus et de dirigeants peut faire changer les choses: Je
sais je suis utopique en parlant de dirigeants politiquement
courageux !
Pour
terminer sur un conseil aux entreprises victimes de vols comme dans
les exemples cités en début d'article:
Ne
licenciez pas, du moins pas tout de suite ! Si le vol est certain
et si vous avez des témoins, portez plainte ! En France le pénal
prime sur le civil et le social. Une condamnation pénale (inscrite
de plus dans le casier du fautif) vous permettra ensuite de le
licencier.
Vous
pouvez même demander la collaboration de la police pour piéger le
voleur. Je connais ainsi une affaire de vol dans les vestiaires
(voleur piégé par des billets marqués); une autre par un
banquier, volant dans des sacs de monnaie au détriment de clients (
tricher de quelques centaines de francs sur des livraisons de sacs de
pièces est facile). Il a été piégé par un comptage devant
témoins avant le dépôt des sacs ; qui donnait un résultat
différent après son propre comptage en banque et son «prélèvement»
).
Vous
pouvez aussi piéger des salariés en Etat d'ébriété, mais c'est
de plus en plus rare que cela se produise( On boit beaucoup moins de
nos jours en entreprise par rapport aux années 70-80 ).
Les
Prud'hommes on l'a vu se fichent complètement de la moralité des
salariés et un délit du salarié, même avéré, ne sera ni
validé ni inscrit dans le casier judiciaire, l'entreprise est
victime et c'est elle qui est en fait pénalisée.
Je
suis étonné de ce laxisme car en principe un juge, digne de ce nom
, transmet immédiatement à la juridiction compétente un délit
dont il a connaissance. Cette complicité de fait ne peut
qu'encourager les délinquants.
On
va dire que c'est un choix démocratique, mais sachez que ce n'est
pas le mien !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire