Coups de gueule surtout, coups de coeur peut-être, quelques délires ou des choses drôles, forcément !
jeudi 2 février 2023
DES RETRAITES......... AUX VERITES PAS FACILES A ADMETTRE !
Ce n'est un secret pour personne, les femmes sont moins payées que les hommes, elles ont des carrières irrégulières du fait des naissances d'enfants et donc elles sont pénalisées en arrivant en retraite. Pour redresser les anomalies le législateur a décidé de prendre des mesures comme par exemple celle de donner des trimestres gratuits pour la naissance d'un enfant, évitant ainsi à la mère de travailler plus longtemps pour obtenir ses trimestres.
Cela part d'un bon sentiment mais si le nombre de trimestres est le paramètre qui permet le taux plein, les femmes auront toujours une retraite inférieure à celle des hommes puisque leur salaire est inférieur.
Cette disposition qui semble pertinente aujourd'hui peut évoluer vers un privilège le jour où le salaire des femmes sera identique à celui des hommes à poste égal. En effet imaginez une femme qui décide d'adopter deux enfants (au lieu d'enfanter) et qui à l'âge de la retraite affiche une carrière complète plus 8 trimestres gratuits... Elle partira avec une surcote et une meilleure retraite qu'un homme... Sauf si la loi permet aussi aux hommes d'avoir des trimestres gratuits en adoptant... Ce qui pour l'instant n'est pas dans les tuyaux. Mais une chose est certaine quoi qu'il arrive, à l'avenir cette disposition ne sera jamais supprimée! C'est ainsi que dans tous les régimes, des mesures conjoncturelles à effet ponctuel ont été conservées dans le temps, et contre toute logique, générant des privilèges ou parfois des injustices criantes rendant impossible le départ en retraite. La perle sur ce dernier point concerne les travailleurs indépendants: en cas de déficit ou revenu nul, la personne est déjà pénalisée par un revenu zéro mais en plus on lui supprime ses trimestres. Dans un élan de générosité le législateur a ensuite décidé de lui faire payer un minimum contributif d'environ 800€ par an afin d'obtenir un trimestre par an... La belle affaire! Le sexagénaire qui vivote et à qui il manque par exemple 24 trimestres devra donc travailler jusqu'à 84 ans pour avoir le taux plein et une pension ridicule car parmi ses meilleures années il y aura probablement des années à zéro revenu et à 1 seul trimestre. L'incohérence de la loi est manifeste car pour les agriculteurs dans le même cas (eux non plus ne peuvent pas arrêter de travailler du jour au lendemain) ce sont 4 trimestres qui sont ajoutés par année blanche et pas un... Cherchez l'erreur!
La première question qui vient à l'esprit au sujet des femmes est «pourquoi le législateur cherche-t-il sans arrêt des complications alors qu'il suffisait de voter une loi d'égalité des salaires?».
On se le demande ou alors c'est parce que le parlement craint que les salaires des hommes ne soient revus à la baisse et alignés sur ceux des femmes.... Allez savoir !
La législation française est une compilation de textes comportant des compensations ponctuelles, toujours pertinentes et nécessaires à l'époque du vote, mais qui ont été assimilées à des acquis sociaux et conservées en l'état alors que quelques décennies plus tard elles ne se justifient absolument plus.
Ainsi on se moquait des fonctionnaires après guerre pour leur rémunération presque ridicule par rapport à un salaire du privé. Le législateur soucieux de recruter a remédié à cela en instituant la sécurité de l'emploi (pas de licenciement possible sauf faute gravissime), en décidant une progression constante du salaire à l'ancienneté durant la carrière, en offrant une retraite calculée sur les 6 derniers mois (à l'époque pour le privé c'était sur les 10 meilleures années). Sur ce dernier point l'habitude a même été prise de faire monter en grade le fonctionnaire six mois avant son départ pour qu'il puisse partir avec une plus forte retraite.
Les employés du privé rigolaient bien de tout cela, du moins pendant les 30 glorieuses, mais ensuite ils ont ri jaune car les avantages des fonctionnaires sont devenus des privilèges lorsque les traitements ont rejoint le niveau des salaires du privé et lorsque les conditions du départ en retraite ont été durcies pour le privé (calcul sur 25 années au lieu de 10). On pouvait avoir fait 10 superbes années dans le privé mais avec les changements fréquents de postes (et parfois des rémunérations en baisse) , le calcul sur 25 ans noyait les 10 bonnes années dans la masse , et les retraites sont passées sous le niveau de celles des fonctionnaires. Ce n'est pas pour autant que l'on a modifié le statut des fonctionnaires ni que l'on a modifié favorablement le statut du privé... On a même fait le contraire!
La fonction publique est devenue une sorte de jungle et un monde à part dont la puissance permet de faire pression très efficacement sur l'exécutif pour obtenir de nouveaux privilèges hors de portée des salariés du privé. Sans la fonction publique pas d'action possible pour l'Etat et pour les 5,61 millions de personnes soit 20% de la population active, l'exercice du chantage au boulot fonctionne toujours parfaitement quitte à prendre la population en otage.
Fait aggravant, l'exécutif se compose d'élus et de personnes nommées par ces derniers. Bien évidemment les élus passent mais les fonctionnaires restent.... Et en définitive ce sont eux qui font la loi et qui opposent leur inertie proverbiale à toute décision ministérielle surtout si elle leur déplaît. L'Etat est donc, à cause de cela, très loin d'un fonctionnement démocratique puisque c'est ce groupe de personnes, en première ligne pour faire respecter les textes votés, qui fait un peu la pluie et le beau temps dans le Pays selon sa volonté de s'opposer ou d'appliquer.... C'est l'exacte définition de l'Ochlocratie que notre cher président situait, par erreur, exclusivement chez les gilets jaunes.....Mais non cher Président, l'Ochlocratie est en fait l'exercice d'une pression par un groupe pour obtenir un avantage exclusif.... Outre la quasi dictature des lobbies, celle des fonctionnaires est aussi une réalité dans le pays. Difficile de prétendre avec cette réalité que la France est une démocratie, non, c'est une Ochlocratie!
Les régimes spéciaux sont la plaie de la France. Les privilèges accordés à une certaine époque, justifiés par le contexte d'alors, ne se justifient plus aujourd'hui puisque les causes ont disparu... Ce n'est pas pour autant qu'on les a supprimés.... Les métiers de conducteur de locomotive et de chauffeur qui étaient très pénibles et éprouvants physiquement à l'époque de la vapeur n'ont rien à voir avec la conduite d'une machine en 2023. Il ne reste en commun aux conducteurs des deux époques que l'éloignement du domicile mais ce n'est pas à mon sens une justification pour un départ à un âge précoce. Car dans l'hôtellerie-restauration où le personnel travaille toujours lorsque les autres s'amusent, les employés n'ont pas de vie de famille leur vie durant, pourtant ce n'est pas reconnu comme une pénibilité et ils partent en retraite à 62ans et bientôt à 64 ans.
Au pays des droits de l'homme, de la très théorique égalité, on ne trouve que des lois dérogatoires et des textes accordant des privilèges aux uns ou aux autres, ce traitement systématique des « mesures à la tête du client» fait quant même désordre dans le pays qui entend se poser en modèle ou en fondateur. Bien que la monarchie ait disparu, notre république a remis en service les détestables pratiques des privilèges de classe (souvent pour acheter la paix sociale mais au détriment de la collectivité, un peu comme le Roi vendait des charges exclusives et assorties de privilèges lorsqu'il avait besoin de fonds). Malheureusement au XXIème siècle ce sont toujours les mêmes qui sont choyés et toujours les mêmes qui trinquent d'où les inégalités croissantes entre les français!
Hélas la mentalité désastreuse des français qui appellent de leurs vœux le changement, à condition que cela ne concerne que les autres et surtout pas eux, a pour résultat une considérable inertie qui en définitive s'oppose à tout changement.... Le fameux «changement dans la continuité».
Pour en revenir aux retraites et à une réforme. Le premier projet de système par points était un système équitable qui restaurait le principe constitutionnel d'égalité entre tous les citoyens (principe bafoué et violé jusqu'ici), car les points supprimaient les régimes spéciaux. Mais c'est précisément parce que le nouveau calcul était identique pour tous que l'opposition s'est manifestée. Le fonctionnaire avec sa nouvelle retraite calculée sur l'ensemble de sa carrière (dont les faibles rémunérations du départ) voyait fondre sa pension de 30% et plus: inacceptable! Chaque privilégié d'un régime spécial était touché, mais également le régime général. Les inégalités quelles qu'elles soient ne sont que des symptômes d'une cause plus profonde. Vouloir légiférer en uniformisant les symptômes est donc une hérésie puisque les causes ne sont pas traitées... Inévitablement cela échoue.....
Le gouvernement n'a donc pas pu faire passer le texte et j'ose espérer qu'il a compris que s'attaquer aux causes nécessitait, avant de penser à la retraite, de rectifier au préalable les disparités salariales inégalitaires pratiquées ans le pays: d'un côté des gens surpayés sans justification aucune, et des gens sous payés (dont les fameux indispensables cités pendant la période Covid). Je ne suis pas certain que tous ont compris que ce préalable est une condition indispensable à remplir avant d'envisager quoi que ce soit sur les retraites.
Ayant loupé le coche de LA REFORME à faire nos gouvernants ont pondu cette aberration du départ à 64ans avec 43 annuités, financièrement inutile comme je l'ai montré dans l'article précédent (cela ne fait que reporter le problème à plus tard), puisque l'effet de cette mesure difficile à vivre pour tous, n'a de double impact (pour les caisses)que pendant 2 ans. Quitte à faire un ajustement paramétrique autant majorer les cotisations (à impact illimité). J'ai mentionné 1% mais pour avoir 10 milliards (somme censée manquer) on devrait pouvoir passer avec 0,5% du fait des autres apports possibles ( j'ai estimé le chiffre potentiel à plus de 25 milliards). Ce n'est pas précisé dans l'article précédent mais je le fais ici, si les rééquilibrages des salaires hommes femmes et ceux entre les métiers se réalisent, mécaniquement les cotisations vont augmenter. La marge de manœuvre est donc très importante et notre régime de répartition peut donc être viable encore longtemps même si le rapport actifs-retraités évolue défavorablement.
J'ai quand même une autre mesure à proposer qui permettrait d'absorber largement la hausse des cotisations, celle consistant à baisser la facture d'énergie de plus de 60% pour tous (augmentant le pouvoir d'achat bien au delà du coût de la majoration de cotisation ). C'est parfaitement possible car techniquement au point mais il manque la volonté politique d'encourager l'auto-production . Aucun gouvernement n'a envie de perdre la main sur l'énergie et de renoncer à un réseau centralisé... Aucun gouvernement n'a envie de favoriser l'énergie non électrique car il perdrait son influence sur les citoyens devenus indépendants, il ne pourrait plus le prendre en otage comme c'est le cas aujourd'hui. Le tout électrique n'est pas l'évidence et les boulangers équipés d'un four à bois sont toujours opérationnels. De la même façon choisir l'électrique quand une autre énergie est disponible et moins chère ou gratuite (à vie) est une aberration... Pourtant c'est ce que l'Etat nous impose... Et la population obtempère.... Mais non les gars, réveillez-vous!
En Ukraine on voit la limite de la centralisation à outrance de l'énergie. Tout est coupé quand une centrale est détruite.. A croire que les exemples d'autonomie des gens obtenue grâce à Internet et à la téléphonie mobile n'ont pas suffi à enfoncer le clou dans la tête de nos chefs. La dispersion des sources empêche leur neutralisation globale tandis que la centralisation à outrance facilite la paralysie d'une zone énorme par une seule attaque. En clair devenez autonome et fuyez les réseaux pour faire de grosses économies....
Et pour la retraite il faut obtenir que nos parlementaires deviennent objectifs, et qu'ils résolvent les problèmes de salaires car ce sont ces derniers qui déterminent la retraite et pas l'inverse. Je pense que c'est loin d'être gagné... mais qui ne tente rien n'a rien !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire