dimanche 5 février 2023

RETRAITES: SIMULATIONS CHIFFREES........ ET EVIDENCE !

ardon aux lecteurs des deux derniers articles sur les retraites, j'ai en effet simplifié à l'extrême omettant certains points que je reprends ici de façon chiffrée. J'espère parvenir à clarifier dans l'esprit de tous ce que peuvent donner les modifications éventuelles de l'un ou l'autre des paramètres. J'aurais apprécié que les idoles de tous les partis expliquent clairement les tenants et les aboutissants dans ce projet afin que les français puissent juger en parfaite connaissance de cause au lieu de se fier aveuglement à des orateurs fakers ( adeptes de la pratique des fake news) qui zappent en permanence les faits essentiels et disent n'importe quoi pour rallier l'opinion à leur cause. Comme il s'agit ici de montrer, en gros, le fonctionnement du système par répartition en prenant un exemple non réel mais très parlant quand même. Je pose au départ un système en équilibre avec un nombre identique de retraités et d'actifs, avec les cotisations intégralement utilisées pour payer les retraites. Il est considéré que chaque année un million d'actifs prennent leur retraite et qu'un million de jeunes actifs entrent sur le marché du travail. Pour simplifier je prends 30 millions d'actifs ( en France on nous annonce 28,2 à 28,89 millions d'actifs) je pose qu'ils cotisent annuellement une valeur de 10 et que le total récolté de 300 millions sert à payer les retraites des 30 millions de seniors qui ne travaillent plus. Le régime est équilibré pour l'année considérée et même tant que le nombre d'actifs est égal au nombre de retraités. Que se passe-t-il en cas de baisse des naissances... En fin de l'année considérée les actifs baissent de 1 million suite au départ en retraite et il devient nécessaire de payer 310 millions (300 millions comme l'année passée plus 1 million de retraités qui encaissent 10 chacun). Comme il y a moins de naissances, s' il n'entre sur le marché du travail que 800000 jeunes, le total des cotisations représente 29,8 x 10 soit 298 millions pour payer 310 millions. Le régime est donc en déficit de 12 millions. L'année d'après il entre encore 800000 jeunes et toujours 1 million partent en retraite. On a donc 32 millions de retraités 31 millions plus 1 alors que les actifs sont 29,8 millions moins 1 million en retraite plus 800000 jeunes, soit 29,6 millions qui rapportent 296 millions alors qu'il faut payer 320 millions. Cette fois le déficit est de 24 millions etc.... Et le déficit grandit d'année en année. Certes je ne prends pas en compte les décès, qui font baisser les sommes utilisées pour payer les retraites, mais les décès sont moins nombreux que les jeunes arrivant au travail. Cette prise en compte réduirait en partie le déficit mais pas totalement. Le phénomène infernal se prolonge donc et il devient nécessaire d'agir pour sauver le système. Le gouvernement a choisi de rallonger la durée de cotisation et de retarder de 2 ans l'âge de départ. Le décalage prévu est progressif mais je prends l'exemple d'une application immédiate pour permettre de mieux visualiser Je reprends le schéma précédent de 30 millions d'actifs et de cotisants avec la baisse de natalité donc 1 million de départs et 800000 jeunes au travail (c'est ce dernier point que je n'ai pas intégré dans les articles précédents). La première année de la réforme on trouve donc 30 millions de retraités puisque le décalage décidé empêche 1 million de partir et il y a quand même 800000 jeunes qui arrivent. Ce sont 30,8 millions qui cotisent pour 308 millions alors qu'il n'y a que 300 millions à payer. Benefice 8 millions. La deuxième année toujours 30 millions de retraités puisque 1 million sont encore bloqués pour partir et encore 800000 jeunes qui arrivent. D'où toujours 300 millions à payer et les cotisations de 31,6 millions d'actifs qui donnent 316 millions. Bénéfice pour les caisses 16 millions. La troisième année cette fois le premier million d'actifs bloqués part en retraite, on a donc 31 millions de retraités qui nécessitent 310 millions et avec les 800000 nouveaux, ce sont 31,4 millions qui cotisent ( 31,6 millions, moins 1 million de départs, plus 800000 jeunes). Donc cotisation 314 millions et 4 millions de bénéfice pour les caisses de retraite. La quatrième année on reprend le rythme normal des départs après les deux ans de décalage. Les retraités sont maintenant 32 millions nécessitant 320 millions et les actifs passent de 31,4 millions à 31,2 millions ( 31,4 millions, moins1 million de départs, plus 800000 jeunes) cotisant pour 312 millions. Comme il faut payer 320 millions le déficit de l'année est de 8 millions. Les caisses doivent piocher dans les économies et consomment cette année là les bénéfices de la première année de réforme. La cinquième année marque le retour à l'équilibre puisqu'il y aura 33 millions de retraités (330 millions à payer), et 31 millions d'actifs qui cotiseront pour 310 millions. Les 20 millions de déficit de l'année seront compensés par les économies des années 2 et 3 (16 millions plus 4).Dès la sixième année on retombera dans le problème de déficit. Alors oui, je n'ai pas tenu compte des décès qui font baisser les retraites à payer, mais disons que ce n'est qu'un frein au phénomène et que ce qui est décrit ici est inéluctable. Cela peut cependant s'inverser à terme si d'aventure le taux de natalité augmente fortement. Dans ce cas on voit petit à petit le nombre d'actifs augmenter au fur et à mesure que le nombre des retraités baisse ( déjà vu pendant les 30 glorieuses). Si la natalité est une condition nécessaire, elle n'est pas suffisante pour que le régime des retraites soit bénéficiaire ou équilibré. Vous vous doutez bien que si les jeunes qui arrivent sur le marché du travail n'ont pas d'emploi ils ne cotisent pas …. Donc le régime de retraite repose sur un marché de l'emploi fortement demandeur.... Or nous avons 3 millions de chômeurs! Je sais que beaucoup ne vont pas apprécier mais on peut remédier au défaut de natalité par l'immigration car tous ces nouveaux arrivants vont immédiatement travailler et cotiser, donc permettre au régime de retraite de durer. Mais comme expliqué plus loin cela aussi est une mesure temporaire qui solutionne très partiellement le problème.... Le gouvernement a rejeté l'idée de baisser les pensions car c'est évident, si vous diminuez les retraites à payer vous compensez en partie une baisse du nombre de cotisants. Mais cela a déjà été fait par augmentation de la CSG sur les «fortes retraites». Ce qui me permet de commenter en disant que si les retraites sont fortes au dessus de 2000€, comment qualifier les retraites EDF dont la moyenne est au dessus de 2900€??? Le gouvernement a aussi rejeté l'idée de majorer les cotisations en décrétant que les français n'en voulaient pas en raison de la baisse du pouvoir d'achat qui en résulterait. Mais examinons quand même ce cas. Toujours en partant de l'équilibre mais sans appliquer le retard de 2 ans pour le départ en retraite. Première année. En fin d'année zéro 30 millions de cotisants et 30 millions de retraités. On considère 1 million de retraités en plus donc 29 millions d'actifs plus les 800000 jeunes arrivés. On a donc 29,8 millions de cotisants mais au lieu de cotiser 10 ils cotisent 11. Donc les cotisants paient 327,8 millions alors que les pensions restent à 10 par personne, ce qui pour les 31 millions de retraités coûte 310 millions. Les caisses font un bénéfice de 17,8 millions. La deuxième année encore 1 million de départs en retraite et 800000 jeunes qui arrivent au travail. Les actifs passent à 29,6 millions qui cotisent pour 325,6 millions alors que les pensions toujours à 10 par personne coûtent 320 millions pour les 32 millions de retraités. Pour les caisses bénéfice 5,6 millions. La troisième année mêmes départs et mêmes arrivées d'où 33 millions de retraités au coût de 330 millions et 29,4 millions de cotisants qui génèrent 323,4 millions. Les caisses sont cette année en déficit de 6,4 millions mais utilisent les réserves de 1ère et 2ème année totalisant 23,4 millions ( 17,8 + 5,6 millions). Il leur restera 17 millions de réserve. La quatrième année, les réserves sont consommées car il faut payer 340 millions de retraites tandis que les 29,2 millions d'actifs dégagent seulement 321,2 millions, donc déficit de 18,8 millions pour 17 millions de réserves. La cinquième année le déficit grimpe à 31 millions. En effet 350 millions de retraites sont à payer mais en face 319 millions seulement. PRÉCISION CHIFFRÉE. En prenant comme hypothèse une cotisation de 11 au lieu de 10 vous comprenez que la part salariale augmente de 10%. Sachant que les cotisations (part salariale) sont de 6,90% plus 0,4% pour les salaires déplafonnés donc total 7,30% au maximum. L'exemple donné mis en pratique donnerait une cotisation ( j'arrondis) de 7,60% et 8,1% pour la retraite principale (donc majorations de 0,70% et 0,8%, inférieures à celle de 1% parfois entendue dans les médias). Il va de soi que la part patronale serait également à majorer. PERENNITE DU SYSTEME On voit que dans les deux choix possibles (Durée de cotisation plus âge de départ retardé, ou hausse des cotisations), on ne peut pas vraiment parler de réforme mais d'ajustement temporaire. Le répit est de courte durée au pire 5 ans mais probablement 10 à12 ans comme après l'ajustement de 2010 qui a permis aux caisses de tenir jusqu'en 2022. Il faut voir là, comme déjà dit, l'impact du frein constitué par les décès des retraités (baisse du volume à payer) et les arrivées de travailleurs en plus grand nombre (hausse des cotisations) quand la lutte contre le chômage porte ses fruits. La meilleure façon de prolonger le système par répartition serait de supprimer totalement le chômage et la marge est de 3 millions.... mais notre économie a-t-elle la capacité de créer autant d'emplois??? De plus ce ne serait pas suffisant et l'immigration semble sur le papier la seule issue pour revenir à un rapport de quatre actifs pour un retraité. Mais la traduction en chiffres montre l'utopie de la chose car avec 16 millions de retraités il faudrait 64 millions d'actifs (pour presque 30 millions en 2023) ce qui correspondrait à peu de chose près au doublement de la population du pays. Challenger impossible à relever en quelques années seulement LA SOLUTION Ce serait un autre système que la répartition ou la répartition plus un système d'appoint. Plusieurs pistes existent, sans recourir à la capitalisation, mais il faut une volonté politique. Malheureusement, non seulement elle est totalement absente mais personne dans nos élites n'a admis que le régime de répartition actuel est sur se fin et que réforme signifie changement radical. Gouverner c'est prévoir dit-on....... A condition de poser le bon diagnostic donc de voir la réalité. J'ai une solution qui consisterait à basculer en douceur et progressivement d'un réseau électrique national (coûteux pour les usagers) à une autoproduction individuelle (quasi gratuite) où chaque foyer équipé paierait une redevance de 50% de sa facture énergétique du passé pour alimenter le fonds des retraites. Ce passage signifie à terme la disparition des opérateurs sauf un ou deux (pour maintenir l'alimentation des gros consommateurs et celles de certains particuliers pour 3KW maxi) mais signifie également la création de millions d'emplois pour fabriquer les équipements nécessaires et les installer.... Donc plein de nouveaux cotisants en plus de la redevance. Cela dit le gouvernement est quand même gonflé de proposer une solution qu'il sait efficace pour une durée limitée alors qu'il demande aux jeunes de parier sur une efficacité dans 43 ans qui n'existera jamais... C'est criminel d'agir ainsi. Je vois d'ici les politiques de 2066 rire quand on viendra leur dire «Mais j'ai voté la réforme Macron en 2023 et elle me garantissait une retraite préservée en 2066». Personne n'a proposé aux français le choix entre une hausse du taux et le départ à 64 ans. Grave erreur de démocratie d'autant que je suis persuadé que les français, sachant la durée limitée d'efficacité quel que soit la mesure votée, préfèrent une hausse de cotisation plus facile à accepter malgré l'inflation, à un sacrifice fort qui serait un pari plus qu'aléatoire sur l'avenir. Je regrette qu'aucun dirigeant n'ait fait l'effort pédagogique de poser le problème de façon transparente, obligeant les gens à faire des recherches sur internet dans les statistiques INSEE ou sur les sites .Gouv pour illustrer par leur travail personnel le fonctionnement du système en place et les simulations jouant sur les paramètres. Ce sont tous des «fakers», au comportement inadmissible qui prouve qu'on ne peut faire confiance à aucun politique et que la solution est vraiment la démocratie directe. Cerise sur le gâteau, et conséquence soigneusement tue de la loi envisagée..... Les pensions vont baisser car avec les crises à répétition et les incertitudes économiques il deviendra de plus en plus difficile de passer 100% de sa vie active au travail. Donc nécessairement il manquera des annuités même en attendant l'âge de 67 ans (pour le taux plein). La décote pour manque de trimestres fera mécaniquement baisser les pensions. Il est bien lointain le temps où les politiques devaient garantir leur vie durant les conséquences des décisions prises pendant leur mandat. Tout citoyen victime pouvait demander réparation... Cette disposition a été la première à être supprimée, d'ailleurs seuls les athéniens l'ont appliquée Nos politiques modernes sont donc irresponsables et en cas de problème font tout pour noyer le poisson. Ils trouvent toujours un brave soldat qui joue le rôle de fusible à leur place, et détournent ensuite des fonds publics pour rémunérer ce brave homme en fonctionnaire hors cadre... C'est donc la collectivité qui paie fiscalement les bavures financières des dirigeants.... Lamentable ! Autre évidence et j'en finis, la France gaspille 160 milliards de plus que l'Allemagne pour faire fonctionner le pays, si cet énorme gaspillage était stoppé, nous disposerions de ces 160 milliards pour payer les retraites. Actuellement la France consacre 331,6 milliards pour les retraites on pourrait facilement en prendre 100 de plus et il en resterait 60 pour réaliser le passage énergétique décrit un peu plus haut. MAIS J'OUBLIAIS....... NOUS SOMMES EN FRANCE...... AH OUI, MERDE, C'EST VRAI !

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