Pourquoi avoir présenté
une sorte d'usine à gaz au lieu de faire la réforme attendue par
tous? On peut se poser la question car les français sont
majoritairement d'accord pour supprimer les régimes spéciaux qui
s'apparentent à des privilèges et qui sont plus l'image d'une
société de discrimination que celle d'une société où règne
l'égalité devant la loi!
Les salariés du privé (
19 millions environ actuellement) ont depuis longtemps été victimes
des réformes.... Pour préserver les régimes spéciaux (grosso modo
les 7 autres millions de personnes qui travaillent). C'est ce qui
expliquerait que seuls les bénéficiaires des régimes spéciaux
organisent l'opposition à la réforme. A cette occasion les
syndicats démontrent leur caractère anti-démocratique puisqu'ils
s'opposent à la mise en place de règles de justice sociale voulues
par la majorité de la population. Comme vous le voyez j'insinue que
les gens n'ont pas été vraiment informés de ce qui se prépare!
Les manifestants croient
peut-être que la nouvelle loi va gommer la totalité de leur passé
et qu'ils vont basculer pour toute leur carrière dans le nouveau
régime. La réalité de cette idée serait un crime du
gouvernement à leur égard, et les syndicats n'ont pas cherché à
rétablir la vérité sur ce point! En
fait ce qui est acquis est acquis et n'est jamais remis en
question. En revanche, remplacer les inégalités par la mise en
place d'un régime identique pour tous, est la garantie d'un avenir
de justice sociale et d'équité.
La faute majeure du
gouvernement est de ne jamais avoir présenté de propositions
claires (au lieu des déclarations vagues et parfois contradictoires
des différents intervenants), ce qui a permis aux syndicats et
participants aux diverses réunions de concertation (depuis deux ans)
de dévoiler quelques mesures, sorties de leur contexte, montées en
épingle pour l'occasion. Répandre ces «fake News» (que ce soit le
fait du gouvernement ou des syndicats) a suffi pour déclencher les
mouvements aboutissant à cette grève du 5 Décembre... Et à la
suite!
Et j'emploie à dessein
le terme de Fake car l'opinion n'étant au courant, ni des
tractations précises entre organismes institutionnels, ni même du
contenu des documents faisant l'objet des négociations, elle si fie
aux déclarations officielles des personnes en qui elle croit pouvoir
(à tort donc) faire confiance. Tous les acteurs officiels sont donc
coupables et responsables de la situation.
A croire que l'épisode
des Gilets Jaunes n'a pas porté ses fruits.... Il est évident que
ces manifestations ont été le reflet du ras le bol des gens devant
l'accumulation de pensées «fake» instillées dans leur esprit par
les Syndicats, Elus et Politiques de l'exécutif. Ils ont donc refusé
toute idée de représentativité dans la gestion collective quelle
qu'elle soit. Les faits confirment cela puisque les élus et
représentants divers se sont efforcés de ne rien faire depuis près
de 50 ans (et je suis gentil). Mais il y a chez ces
«représentants» une circonstance aggravante: la règle de L'
omerta. Le peuple étant considéré comme un ramassis d'incultes et
d'imbéciles, il ne faut surtout pas tenter de l'informer, de lui
expliquer les choses, il est juste là pour élire les gens
«intelligents qui savent». . Cela doit cesser ! La base qui
s'est détournée des politiques se détourne aussi des syndicats car
elle ne supporte plus les mensonges, et se braque à juste raison
contre le refus de transparence de tous ces acteurs. Je rends donc
tous ces personnages toxiques responsables des événements en raison
des mensonges permanents distillés dans leurs discours.. Leur seul
intérêt dans ce comportement est en fait de se faire passer, aux
yeux du public, pour des personnes «indispensables». Nous sommes
très loin de l'intérêt général qui n'a manifestement jamais été
leur but, donc très loin de la démocratie... Démocratie toujours
citée mais jamais appliquée!
J'en veux pour preuve le
Grand Débat National. Il a été analysé par des prestataires, mais
la seule chose que l'on en connaît est le vague résumé de
quelques minutes fait par le premier Ministre puis par le Président.
ENCORE L'OMERTA.
Personnellement j'aurais
aimé avoir entre les mains le texte intégral des revendications et
suggestions (regroupées pour simplifier, et classées par thèmes),
histoire de voir si tout a bien été pris en compte par nos «élites»
et de vérifier si par hasard il n'y a pas eu une «discrimination»
de fait visant à éliminer dans le tas les idées, consensuelles
dans l'opinion mais qui heurtent la volonté de nos chefs, pour ne
garder que ce qui correspondait aux projets de l'exécutif.
REVENONS AUX RETRAITES
J'ai vu à la TV un homme
justifier sa présence à la manif en disant que son régime actuel
lui permet une retraite à 60% de l'assiette de calcul, tandis que le
régime général prévu ferait passer ce pourcentage à 50% de
l'assiette de calcul.. Vous mesurez ainsi les dégâts de l'Omerta,
des fake, et du refus de transparence de tout les dirigeants et
représentants, tant Gouvernement que Syndicats, pour qu'il puisse
croire à une chose pareille!
Le régime général
reverse en effet 50% de l'assiette de calcul mais il est associé à
une complémentaire qui, à la louche, représente 1/3 de la retraite
principale (voire plus). Sauf erreur de ma part le tiers de 50%
est proche de 17%. Alors 50 plus 17, soit 67%, est un nombre
notoirement supérieur à 60%. L'argument du manifestant résulte
donc bien d'une grossière erreur implantée dans son esprit par des
orateurs mal intentionnés. Bien entendu le régime général se
calcule sur les 25 meilleures années, mais en euros constants et
revalorisés au jour du départ en retraite, tandis que la pension se
calcule sur les 6 derniers mois de salaire. Je crois que l'écart de
résultat serait faible entre les deux méthodes de calcul. Cela dit
je n'ai pas fait le calcul.
Comme en France chaque
modification de la loi ne remet jamais en cause les acquis, les
pensionnés d'un régime spécial conserveraient leur statut actuel
jusqu'à la date d'entrée en vigueur de la Loi nouvelle, et seule
leur fin de carrière serait sous le statut des nouvelles règles:
c'est ce qu'on appelle une carrière mixte. Pour le manifestant déjà
cité la carrière impactée concernerait quelques années seulement.
Modification très minime du montant final :aurait-il manifesté en
sachant qu'il s'agissait d'une modification portant sur quelques
euros??? On peut se poser la question!
Le gouvernement, roi
de l'omerta et des fake (et il serait condamné par la loi qu'il va
faire voter pour punir précisément les auteurs de fake News. Ce
serait un Gag), a ajouté de l'incertitude et généré des
inquiétudes en ne précisant pas ce qui allait se passer exactement,
et surtout en annonçant le remplacement du pourcentage de la moyenne
des revenus, par un système à points totalement flou.
Il est évident que les
retraites mixtes vont générer des calculs nombreux pour ceux qui
auront une carrière sous deux régimes, mais je pense que personne
ne serait lésé. En guise de conclusion je vais noter ci-dessous
quelques idées sur lesquelles la communication aurait dû porter
Je trouve que le
gouvernement aurait pu
1/ Tranquilliser les
bénéficiaires qui craignent que les réserves de leur caisse ne
serve à financer le régime général, il fallait garantir que ces
réserves financeraient la partie «régime spécial» des futurs
retraités.
2/ Annoncer que la
mise en place de la loi nouvelle n'avait pas pour vocation de
supprimer les acquis et que le calcul selon le régime spécial
serait maintenu pour les périodes antérieures à la date d'entrée
en vigueur de la loi, le nouveau régime de calcul (plus la
complémentaire) n'intervenant qu'après cette date
3/ Annoncer qu'une
fois les régimes spéciaux simplifiés, on pourrait envisager le
passage à un système par points après concertation de tous les
partenaires.
4/ Utiliser le
financement extérieur pour aider à la transition financière
vers de meilleures retraites
A propos de ce
financement, qui ne serait pas interne donc, j'ai successivement
proposé à Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron de
le mettre en place mais aucun d'eux n'a voulu s'y intéresser.
Pourtant il me semble qu'une cinquantaine de milliards alimentant
chaque année le budget des retraites ne serait pas à négliger...
Les américains financent ainsi leurs retraites puisque les fonds de
pension qui dirigent nos entreprises via leurs participations,
utilisent les dividendes pour payer les retraites américaines (et au
passage exigent des licenciements pour augmenter encore leurs
revenus).... Mais dans l'antiquité Athènes a elle aussi fait vivre
sa démocratie grâce aux financements extérieurs, et c'est la perte
de ces ressources qui a généré de gros problèmes aux grecs de
l'époque. Ce que je préconise touche à l'énergie mais les
dirigeants français ( politiques comme économiques) manquent
d'audace, d'initiative, et sont plutôt résistants au changement,
préférant attendre et voir … C'est pourquoi notre pays régresse
internationalement car il doit payer au prix fort à des étrangers,
les bonnes idées de ses citoyens, idées dans lesquelles personne
n'a cru La carte à puce inventée par Moreno en 1974 a failli
disparaître car aucune banque n'en voulait... A méditer!.
Ce financement repose sur
un profond changement de pratiques en matière d'énergie notamment
par la disparition des «major companies» remplacées localement
par des générateurs individuels.... Vous comprenez donc
l'opposition à la fois des lobbies, toutes énergies confondues, et
des élus qui sont aux ordres de ces grands groupes (et parfois à
leur tête). Mais l'avantage des installations individuelles (quasi
gratuites en frais de fonctionnement) est que l'on peut agir et les
installer soi-même, puis aider des voisins à s'équiper, et
faciliter ainsi de proche en proche une transition en douceur avec
des pertes d'emplois très lentes et progressives dans les grandes
entreprises, et sans dégâts économiques et financiers.
Mais voilà nous sommes
en France, pays champion de la résistance au changement!
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