jeudi 5 décembre 2019

RETRAITES: FAKE NEWS (de Tous) ET CONSEQUENCES

Pourquoi avoir présenté une sorte d'usine à gaz au lieu de faire la réforme attendue par tous? On peut se poser la question car les français sont majoritairement d'accord pour supprimer les régimes spéciaux qui s'apparentent à des privilèges et qui sont plus l'image d'une société de discrimination que celle d'une société où règne l'égalité devant la loi!
Les salariés du privé ( 19 millions environ actuellement) ont depuis longtemps été victimes des réformes.... Pour préserver les régimes spéciaux (grosso modo les 7 autres millions de personnes qui travaillent). C'est ce qui expliquerait que seuls les bénéficiaires des régimes spéciaux organisent l'opposition à la réforme. A cette occasion les syndicats démontrent leur caractère anti-démocratique puisqu'ils s'opposent à la mise en place de règles de justice sociale voulues par la majorité de la population. Comme vous le voyez j'insinue que les gens n'ont pas été vraiment informés de ce qui se prépare!
Les manifestants croient peut-être que la nouvelle loi va gommer la totalité de leur passé et qu'ils vont basculer pour toute leur carrière dans le nouveau régime. La réalité de cette idée serait un crime du gouvernement à leur égard, et les syndicats n'ont pas cherché à rétablir la vérité sur ce point! En fait ce qui est acquis est acquis et n'est jamais remis en question. En revanche, remplacer les inégalités par la mise en place d'un régime identique pour tous, est la garantie d'un avenir de justice sociale et d'équité.
La faute majeure du gouvernement est de ne jamais avoir présenté de propositions claires (au lieu des déclarations vagues et parfois contradictoires des différents intervenants), ce qui a permis aux syndicats et participants aux diverses réunions de concertation (depuis deux ans) de dévoiler quelques mesures, sorties de leur contexte, montées en épingle pour l'occasion. Répandre ces «fake News» (que ce soit le fait du gouvernement ou des syndicats) a suffi pour déclencher les mouvements aboutissant à cette grève du 5 Décembre... Et à la suite!
Et j'emploie à dessein le terme de Fake car l'opinion n'étant au courant, ni des tractations précises entre organismes institutionnels, ni même du contenu des documents faisant l'objet des négociations, elle si fie aux déclarations officielles des personnes en qui elle croit pouvoir (à tort donc) faire confiance. Tous les acteurs officiels sont donc coupables et responsables de la situation.
A croire que l'épisode des Gilets Jaunes n'a pas porté ses fruits.... Il est évident que ces manifestations ont été le reflet du ras le bol des gens devant l'accumulation de pensées «fake» instillées dans leur esprit par les Syndicats, Elus et Politiques de l'exécutif. Ils ont donc refusé toute idée de représentativité dans la gestion collective quelle qu'elle soit. Les faits confirment cela puisque les élus et représentants divers se sont efforcés de ne rien faire depuis près de 50 ans (et je suis gentil). Mais il y a chez ces «représentants» une circonstance aggravante: la règle de L' omerta. Le peuple étant considéré comme un ramassis d'incultes et d'imbéciles, il ne faut surtout pas tenter de l'informer, de lui expliquer les choses, il est juste là pour élire les gens «intelligents qui savent». . Cela doit cesser ! La base qui s'est détournée des politiques se détourne aussi des syndicats car elle ne supporte plus les mensonges, et se braque à juste raison contre le refus de transparence de tous ces acteurs. Je rends donc tous ces personnages toxiques responsables des événements en raison des mensonges permanents distillés dans leurs discours.. Leur seul intérêt dans ce comportement est en fait de se faire passer, aux yeux du public, pour des personnes «indispensables». Nous sommes très loin de l'intérêt général qui n'a manifestement jamais été leur but, donc très loin de la démocratie... Démocratie toujours citée mais jamais appliquée!
J'en veux pour preuve le Grand Débat National. Il a été analysé par des prestataires, mais la seule chose que l'on en connaît est le vague résumé de quelques minutes fait par le premier Ministre puis par le Président. ENCORE L'OMERTA.
Personnellement j'aurais aimé avoir entre les mains le texte intégral des revendications et suggestions (regroupées pour simplifier, et classées par thèmes), histoire de voir si tout a bien été pris en compte par nos «élites» et de vérifier si par hasard il n'y a pas eu une «discrimination» de fait visant à éliminer dans le tas les idées, consensuelles dans l'opinion mais qui heurtent la volonté de nos chefs, pour ne garder que ce qui correspondait aux projets de l'exécutif.

REVENONS AUX RETRAITES
J'ai vu à la TV un homme justifier sa présence à la manif en disant que son régime actuel lui permet une retraite à 60% de l'assiette de calcul, tandis que le régime général prévu ferait passer ce pourcentage à 50% de l'assiette de calcul.. Vous mesurez ainsi les dégâts de l'Omerta, des fake, et du refus de transparence de tout les dirigeants et représentants, tant Gouvernement que Syndicats, pour qu'il puisse croire à une chose pareille!
Le régime général reverse en effet 50% de l'assiette de calcul mais il est associé à une complémentaire qui, à la louche, représente 1/3 de la retraite principale (voire plus). Sauf erreur de ma part le tiers de 50% est proche de 17%. Alors 50 plus 17, soit 67%, est un nombre notoirement supérieur à 60%. L'argument du manifestant résulte donc bien d'une grossière erreur implantée dans son esprit par des orateurs mal intentionnés. Bien entendu le régime général se calcule sur les 25 meilleures années, mais en euros constants et revalorisés au jour du départ en retraite, tandis que la pension se calcule sur les 6 derniers mois de salaire. Je crois que l'écart de résultat serait faible entre les deux méthodes de calcul. Cela dit je n'ai pas fait le calcul.
Comme en France chaque modification de la loi ne remet jamais en cause les acquis, les pensionnés d'un régime spécial conserveraient leur statut actuel jusqu'à la date d'entrée en vigueur de la Loi nouvelle, et seule leur fin de carrière serait sous le statut des nouvelles règles: c'est ce qu'on appelle une carrière mixte. Pour le manifestant déjà cité la carrière impactée concernerait quelques années seulement. Modification très minime du montant final :aurait-il manifesté en sachant qu'il s'agissait d'une modification portant sur quelques euros??? On peut se poser la question!
Le gouvernement, roi de l'omerta et des fake (et il serait condamné par la loi qu'il va faire voter pour punir précisément les auteurs de fake News. Ce serait un Gag), a ajouté de l'incertitude et généré des inquiétudes en ne précisant pas ce qui allait se passer exactement, et surtout en annonçant le remplacement du pourcentage de la moyenne des revenus, par un système à points totalement flou.

Il est évident que les retraites mixtes vont générer des calculs nombreux pour ceux qui auront une carrière sous deux régimes, mais je pense que personne ne serait lésé. En guise de conclusion je vais noter ci-dessous quelques idées sur lesquelles la communication aurait dû porter

Je trouve que le gouvernement aurait pu
1/ Tranquilliser les bénéficiaires qui craignent que les réserves de leur caisse ne serve à financer le régime général, il fallait garantir que ces réserves financeraient la partie «régime spécial» des futurs retraités.
2/ Annoncer que la mise en place de la loi nouvelle n'avait pas pour vocation de supprimer les acquis et que le calcul selon le régime spécial serait maintenu pour les périodes antérieures à la date d'entrée en vigueur de la loi, le nouveau régime de calcul (plus la complémentaire) n'intervenant qu'après cette date
3/ Annoncer qu'une fois les régimes spéciaux simplifiés, on pourrait envisager le passage à un système par points après concertation de tous les partenaires.
4/ Utiliser le financement extérieur pour aider à la transition financière vers de meilleures retraites

A propos de ce financement, qui ne serait pas interne donc, j'ai successivement proposé à Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron de le mettre en place mais aucun d'eux n'a voulu s'y intéresser. Pourtant il me semble qu'une cinquantaine de milliards alimentant chaque année le budget des retraites ne serait pas à négliger... Les américains financent ainsi leurs retraites puisque les fonds de pension qui dirigent nos entreprises via leurs participations, utilisent les dividendes pour payer les retraites américaines (et au passage exigent des licenciements pour augmenter encore leurs revenus).... Mais dans l'antiquité Athènes a elle aussi fait vivre sa démocratie grâce aux financements extérieurs, et c'est la perte de ces ressources qui a généré de gros problèmes aux grecs de l'époque. Ce que je préconise touche à l'énergie mais les dirigeants français ( politiques comme économiques) manquent d'audace, d'initiative, et sont plutôt résistants au changement, préférant attendre et voir … C'est pourquoi notre pays régresse internationalement car il doit payer au prix fort à des étrangers, les bonnes idées de ses citoyens, idées dans lesquelles personne n'a cru La carte à puce inventée par Moreno en 1974 a failli disparaître car aucune banque n'en voulait... A méditer!.
Ce financement repose sur un profond changement de pratiques en matière d'énergie notamment par la disparition des «major companies» remplacées localement par des générateurs individuels.... Vous comprenez donc l'opposition à la fois des lobbies, toutes énergies confondues, et des élus qui sont aux ordres de ces grands groupes (et parfois à leur tête). Mais l'avantage des installations individuelles (quasi gratuites en frais de fonctionnement) est que l'on peut agir et les installer soi-même, puis aider des voisins à s'équiper, et faciliter ainsi de proche en proche une transition en douceur avec des pertes d'emplois très lentes et progressives dans les grandes entreprises, et sans dégâts économiques et financiers.
Mais voilà nous sommes en France, pays champion de la résistance au changement!

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