vendredi 24 juin 2016

BREXIT, OU COMMENT PLANTER L' EUROPE DANS LA CRISE !

Ils ont choisi et quittent l'Europe ! Mais ce n'est pas pour tout de suite et il y en a au moins pour deux ans de procédure. Et encore, à la condition que les élus d'outre manche ne fassent pas traîner les choses ! Et on peut leur faire confiance pour négocier âprement et récupérer encore plus d'avantages qu'ils n'en ont aujourd'hui .
 A moins qu'ils ne fassent le «coup de la France»: souvenez vous la France a voté contre le traité de Maastricht et les parlementaires se sont empressés de faire le contraire et d'approuver le traité, ce qui revient à dire «électeurs vous êtes des cons, heureusement nous sommes intelligents, et là pour rattraper vos conneries». C'est un peu le remake de la pub «Le bon sens près de chez vous (sous entendu les clients sont des beaufs) !»
Pour la France la question portait sur un traité et pas sur l'adhésion. Le traité ayant été négocié par les politiques élus, le vote français était un désaveu du texte négocié donc des politiques. Logiquement il eût fallu soit une renégociation du texte, soit la démission des politiques. Les élus qui avaient signé se refusaient à démissionner et ont préféré passer outre la décision populaire, ignorant avec superbe le désaveu dont ils avaient fait l'objet !
Pour les britanniques la question portait sur l'adhésion et pas sur un traité. Les politiques ne pourront pas faire machine arrière (ce serait la révolution). Mais ils pourront faire durer la procédure de départ et les institutions européennes vont souffrir de devoir continuer avec un pays qui annonce son départ mais continue à bénéficier des aides.
Les opinions publiques du continent vont hurler leur incompréhension et de fortes tensions politiques apparaîtront... Pourquoi pas une crise ?
Le royaume uni va donc quitter l'Europe et aura du mal à y entrer de nouveau si les électeurs changent d'avis, pour moi le délai est d'au moins 15 à 20 ans, mais il n'est pas certain que ce changement arrive, sauf éclatement du royaume, pas du tout impossible !

Tous les politiques au pouvoir dans le monde affichent une mine abattue et regrettent ce vote, alors que les extrémistes sont aux anges, pourquoi ?

Extrémistes: Le peuple retrouve le pouvoir face à la bureaucratie européenne, illégitime car non élue. Le peuple crie la préférence nationale pour que la gestion du pays soit en faveur des citoyens et non en faveur de certains européens (référence aux grecs et autres pays fortement aidés). Le peuple excédé au quotidien par l'afflux de migrants réclamait une certaine rigueur aux frontières mais avait l'impression d'être non entendu par les politiques. Le peuple pense que l'économie est forte et continuera sans changements à commercer avec le continent. Le peuple a en fait  profité de ce référendum pour sanctionner la politique exercée.

Dirigeants au pouvoir: Le pays va devoir renégocier un tas d'accords de commerce (notamment avec la Chine et les USA et l'Europe). Les frontières vont être rétablies et les droits de douane avec ! Le pays risque de perdre énormément d'emplois (fuite annoncée de grandes entreprises) et sa place de N°1 européen de la finance. Le pays risque de voir sa monnaie attaquée et sa dette en Euros ou en Dollars va grimper à un niveau astronomique. Le pays quitte l'Europe et va être privé des avantages liés à l'adhésion (relations entre Etats). Avec le rétablissement des frontières, les ressortissants vont devoir passer par le système des passeports pour se déplacer en Europe et recourir aux cartes de travail etc...
En fait c'est un discours pour faire peur, un peu comme on parlait des communistes avant l'élection de la gauche en France: Le communiste était «l'homme au couteau entre les dents». Mais on a vu que non !

Les conséquences vont être terribles pour les autres Etats européens et pour la vie quotidienne des anglais.

Le déplacement des britanniques dans le monde va être compliqué avec le rétablissement des frontières, des visas, passeports, et cartes de travail.
La chute de la Livre va faire grimper le prix des objets et des importations anglaises, tout sera plus cher là-bas, pour un certain temps, et le pouvoir d'achat va fondre en impactant surtout les plus pauvres ! Des troubles sociaux sont à prévoir !
Résultat: moins d'importations de France et d'Europe et plus de Chine et des pays émergents. Nos entreprises françaises vont perdre un de leurs gros clients (nouvelle vague de licenciements?).
Les élites et les jeunes auront intérêt à quitter le pays pour gagner correctement leur vie ( phénomène vérifié en Espagne et au Portugal, un peu en France). Parallèlement les français et européens qui travaillent là-bas ne pourront plus y rester ou n'y trouveront aucun intérêt.
Les expatriés qui touchent une retraite en livres, sur le continent, vont voir leur pouvoir d'achat s'effondrer avec la Livre, et risquent en même temps de devoir s'assurer en mutuelle: la sécu anglaise ne pouvant plus payer la sécu française pour leurs soins.
Le marché immobilier français va enregistrer une baisse des achats anglais et plus d'offres de vente (ceux qui ne pourront plus séjourner vont devoir vendre, à moins de trouver un travail d'appoint).
Le départ des Anglais va provoquer une régression de l'activité économique locale. Parallèlement l'écart entre la Livre et l'Euro va faire chuter le tourisme en France.
Les grandes entreprises mondiales vont se positionner sur un autre pays anglophone pour installer leur tête de pont en Europe (Irlande, ou Ecosse après son indépendance ? ), d'où le sourire actuel des Irlandais et la probable demande de réunification avec l'Irlande du Nord, d'où l'empressement de l'Ecosse à faire son référendum (L'europe est souhaitée par les écossais mais il faut se dire que le pétrole de mer du Nord est chez eux !).
Les bas salaires liés à la Livre dévaluée vont faire de l'Angleterre une terre de choix pour délocaliser les productions (ce serait comme si le dollar tombait à 0.8€ . On achèterait tout américain). Beaucoup d'entreprises vont s'y rendre, du coup l'Angleterre n'importera pas ce qui sera fabriqué sur place et les salariés regagneront un peu de pouvoir d'achat, mais pas tout de suite.
La France et les autres Européens vont du coup perdre des sites de production et plein d'emplois. Les importations d'Angleterre vont augmenter car moins chères que nos fabrications (sauf droits de douane).Et probablement la place financière de la City va redorer son blason, à terme, avec l'afflux des investisseurs.
Mais Avant d'en arriver là les anglais vont souffrir car, oui, il y aura du travail mais il n'y aura plus assez de travailleurs. Il faudra recourir à l'immigration en masse (qui acceptera de bas salaires) pour faire tourner les usines. Les autochtones n'apprécierons pas cette conséquence de leur vote !
La frontière Anglaise qui était en France va retourner sur la côte anglaise. Le problème des camps de migrants va donc quitter les ports français qui n'en peuvent plus. Mais les anglais n'auront pas de problèmes puisqu'ils seront demandeurs de main-d'oeuvre !
La sortie de l'Europe va soulager le pays de 6 milliards d'Euros (Le royaume uni contribuait pour 17 milliards et recevait 11 de subventions) . Ces 6 milliards seront utiles soyez-en sûrs !
Mais il faudra que les autres contributeurs paient à l'Europe ce que les Anglais vont économiser, et cela va coûter à la France au moins 1 Milliard et peut-être 2 (donc hausse de la fiscalité chez nous). Car soyons lucides: il est difficile d'imaginer que les bénéficiaires des aides acceptent qu'on les leur baisse !
A l'international, et je parle des pays européens, seule l'armée française intervient dans les conflits. Quelques membres de la communauté aident matériellement ou financièrement la France, dont l'Angleterre. La perte de ce partenaire va elle aussi renchérir les interventions (contribuables mettez donc la main à la poche !).
L'Angleterre, vu sa puissance économique, restera une pièce mondiale importante et on ne pourra pas ignorer son existence. Résultat il faudra toujours l'inviter et subir ses exigences alors même qu'elle ne sera plus dans l'Europe. De plus libéré des contraintes de Bruxelles, cet encombrant partenaire sera encore plus exigeant que maintenant, car à chaque négociation les européens empêtrés auront toujours plus à perdre que lui !

En fait le Brexit est surtout un handicap pour l'Europe. Les britanniques vont certes souffrir pendant un temps puis repartir de plus belle avec une croissance démente.
Mais nous, les continentaux, allons être les victimes économiques de ce choix alors que la grande Bretagne se met dans la position d'un pays à monnaie fortement dévaluée ce qui va booster sa croissance à nos dépens ! Sa dette va grimper mais uniquement si elle est libellée en Euros ou en Dollars, Si elle est en Livres cela ne changera rien pour le royaume, en revanche les prêteurs seront alors perdants. Les seuls bénéficiaires sur le continent sont les débiteurs en livres qui verront leur dette fondre (cas d'Eurotunnel). De plus les pays opposants à l'Europe vont se dire qu'ils peuvent partir ( sauf s'ils ont beaucoup d'aides) et même les régions riches de certains pays vont y penser très fort, et pourquoi pas chercher à devenir autonomes !

Bon, d'accord ! Les institutions vont réagir, Ouais ! Mais vu les habitudes prises, et le trou abyssal entre les technocrates et les dirigeants des Etats membres, puis entre ces dirigeants et les peuples, les réactions seront trop tardives et inadaptées... Comme d'habitude !
Gardons à l'esprit qu'aucun dirigeant n'a la moindre once de courage politique, ni le sens de l'intérêt général, seule la réélection compte à ses yeux !
Un homme proche des gens, appréhendant la globalité des problèmes, osant des actions efficaces en intégrant une dose d'humanité, et trouvant des solutions équitables, apparaîtrait comme le Messie . Malheureusement il y a belle lurette que l'on ne voit plus de miracles en ce bas monde !

La France qui avait quasiment échappé à la crise va, par le vote des anglais, s'y trouver jusqu'au cou ! Et là, il faudra se résoudre à faire des vrais sacrifices !
Je vais de nouveau écrire à Hollande pour le décider à faire usage du potentiel de milliards qui annulerait pour la France les conséquences du Brexit et boosterait la croissance en réduisant le chômage en quelques mois. Mais voilà, il faudrait sacrifier EDF et AREVA.
Alors l'envie de se faire réélire sera-t-elle plus forte que la peur de sacrifier deux grandes entreprises ( pas de suite, mais progressivement en 10 à 15 ans) ?
Nous le saurons assez vite !


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