QUELQUES EXEMPLES : CM-CIC, CM seul, AFFAIRE KERVIEL: NOUVEL ANGLE
Beau reportage à la
télé, et édifiant sur les pratiques douteuses du Crédit Mutuel et
du CIC. Une belle organisation pratique de la fraude fiscale: sans le
moindre déplacement des personnes à l'étranger on propose aux
clients riches de déposer en France ou à Monaco avec évacuation
des fonds vers la Suisse et la banque PASCHE (filiale commune du
Crédit Mutuel et du CIC) au moyen de simples jeux d'écritures.
Aucun risque douanier à craindre et aucun contrôle possible sur des
transferts effectués électroniquement !
Le reportage s'intéresse
à la fois au mécanisme de transfert et aux clients-fraudeurs. Les
journalistes ont la conviction d'avoir identifié quelques personnes
cachées derrière les codes ( noms d'écrivains et poètes
célèbres).
On voit également que
les salariés de la banque Pasche à Monaco ont été licenciés pour
faute après avoir signalé des dépôts douteux. Ils ont cependant
l'obligation légale de signaler à la hiérarchie les possibles
tentatives de blanchiment d'argent. Etrange cette hiérarchie des
banques qui licencie les employés faisant correctement leur travail
!
On a également la
sensation en voyant le documentaire que les enquêteurs s'intéressent
plus aux clients fraudeurs qu'à la banque qui organise la fraude.
Protègerait-on tout ce monde là en haut lieu ?????
En y réfléchissant,
il est pourtant évident que bloquer l'organisation bien huilée en
place obligerait les fraudeurs en puissance a des prises de risques
et, fatalement, il y aurait beaucoup moins de fraude.
J'ai
évoqué dans plusieurs articles passés la mafiosisation des
sociétés dites modernes, de façon souterraine et rampante dans les
économies, avec la
bénédiction ?, la complicité ?, l'incompétence? ( cerclez les
mentions utiles. Merci ! ) des
politiques et hauts fonctionnaires.
Je
prends la liberté de relayer une info venant du site «les victimes
du Crédit Mutuel»
qui explique comment la banque prélèverait abusivement sur le
compte de ses clients, quelques centimes additionnels indus. Cela n'a
l'air de rien mais ces centimes ( intérêts débiteurs par exemple),
personne ne les remarque ! Et à 50 opérations par caisse et par
jour ,sur 1500 agences cela pourrait faire en un an des sommes
considérables bel et bien volées !
LA
BANQUE C'EST PAS DU JOLI JOLI POUR UN PILIER DE L'ECONOMIE QUI
DEVRAIT ETRE EXEMPLAIRE ET INSPIRER CONFIANCE !
AFFAIRE
KERVIEL: Des points essentiels jamais abordés,POURQUOI ?
J'ai attentivement
regardé la télé Jeudi sur le sujet, pour essayer de trouver ce qui
avait pu m'échapper auparavant: comment les faits ont-ils pu être
qualifiés du terme «fraude» et donner lieu à une action pénale ?
Rien, Nada, Nothing
! On a travesti un problème ordinaire de contrat de travail en délit
alors que celui-ci n'existe pas! Et le reportage explique très
clairement ce qui se passe dans ce travail de dingue consistant à
faire gagner des milliards à son employeur, au détriment de la
santé mentale du travailleur ou plutôt de l'esclave dans sa cage
dorée !
Avez
vous déjà observé un joueur de Casino sur sa machine ?
Au début, prudent,
il hésite, a peur d'une fausse manoeuvre qui lui ferait perdre de
l'argent par une forte non désirée! Il tâtonne pour maîtriser les
commandes sans erreur. Etrange: on gagne souvent au début ! Un
sourire éclaire le visage à chaque petit gain, le joueur repart
bénéficiaire, se vante d'avoir tout compris et promet de gagner
tout le temps ! Au fil du temps il s'enhardit, ose des mises
ponctuelles exagérées (vu ses moyens)... Et ça marche: il gagne !
La routine s'installe, il tape comme un forcené sur les boutons de
jeu ( on dirait presque un singe de laboratoire qui tape sur des
touches pour faire tomber sa friandise ). Il couvre ses positions
négatives en injectant des billets ( jusqu'à la faillite du jour
où les billets manquent) car il le sait, fatalement la machine va
«donner», il la connait si bien cela crée des liens !. Et voilà,
il sourit: «j'ai les jeux !» . Et la machine de tourner et
retourner, 20 Jeux, 45 jeux, 200 jeux, et les pièces qui s'empilent,
s'empilent … «Super 100000 pièces». Sur une machine à 1 centime
c'est quand même 1000 euros ! Mais je rêve ! Il n'encaisse pas, non
il continue à jouer plus gros pour faire péter le Jackpot. Ainsi
de 75, 100 ou 125 pièces à chaque coup, et fort de la réserve
obtenue, le joueur se lance et investit par 500 pièces ( même à 1
centime la pièce cela fait 5 Euros le coup, toutes les 3 secondes en
moyenne, soit 100 Euros la minute si on ne gagne pas ). L'ambiance de
la Salle le baigne dans une atmosphère particulière quasi
virtuelle: une bulle où se perd la notion de l'argent, après tout
ce ne sont que des jetons !.... Il perd, et perd, et perd encore, en
trépignant, protestant, accusant la machine de tricherie, mais au
hasard de coups gagnants croit qu'il a enfin retrouvé le feeling et
que la machine va de nouveau donner donner et donner encore plus !
Hélas il a perdu et part enragé de voir la machine le maltraiter à
ce point. Il en veut à la terre entière...! Mais ce n'est que
partie remise: «demain il fera jour» ! Il reviendra pour mater
cette machine infernale qui finira par ne plus lui résister !
L'addiction est là, la terrible addiction du joueur, qu'il nie
évidemment, mais qui a terme va le détruire !
Ce
que je viens de décrire est exactement ce que vit un trader comme
Kerviel. Sauf que le trader joue avec l'argent de la banque ( ou
plutôt des déposants). Mais l'addiction aux ordis et au jeu du
marché boursier, lui fait perdre la notion de l'argent et il engage
des sommes de plus en plus fortes jusqu'à obtenir, croit-il, le
record mondial de gains et parader comme le font toutes les stars !
Un
trader explique dans le film que le débutant s'initie en passant des
ordres de couverture, chaque opération étant couverte par
l'opération inverse ,et c'est la différence de quelques centimes
qui constitue le gain. Sur des milliers de titres ces centimes
deviennent des sommes conséquentes ! Et un trader à ce stade est en
capacité de rapporter 10000 Euros par jour à la banque.
Avec
l'habitude, on passe de besogneux timoré à professionnel émancipé
et à l'égo assez costaud . Les traders en confiance pratiquent le
«Spiel» c'est à dire des opérations sans couverture, donc
beaucoup plus risquées: on tombe là dans le jeu pur et dur
avec une addiction bien réelle ! . En principe c'est interdit mais
la banque le tolère et couvre chaque jour s'il le faut les
marges négatives (dans la mesure où il en ressort rapidement un
gain conséquent). C'est là le point crucial et très ambigu du
contrat le Spiel est en principe interdit mais est toléré. En
fait les primes énormes versées aux traders et à leurs chefs, sur
les gains réalisés dans l'exercice du Spiel, transforment dans les
faits le terme «toléré» en «encouragé» On apprend que
Kerviel spécialiste du Spiel avait parfois besoin de couvertures en
millions d'Euros ! Dans sa meilleure année Kerviel a dépassé le
milliard de gains dans l'année: on est très loin des 10000 Euros
par jour !
A
ce stade Kerviel est, pour moi, en pleine addiction, a perdu la
notion de l'argent, il joue comme à un jeu vidéo pour battre un
record en ayant totalement perdu son sens pratique, et le phénomène
d'addiction est prépondérant dans son comportement.. Cela l'a
conduit à passer des ordres ahurissants engageant la banque pour
plus de 50 milliards. Confiant dans la pertinence de ses montages il
était tranquillement en week-end à Deauville, avec la certitude
qu'il allait casser la baraque dès le Lundi !
C'est
là que la banque intervient, sans vérifier la cohérence des
opérations ni le contenu des ordres, la hiérarchie a paniqué
devant le montant et a littéralement perdu son sang froid !
Conclusion un financier n'aura jamais les couilles d'un commando en
mission périlleuse et devant un gros problème il abandonnera son
poste et son matériel: cela s'appelle une vente en panique en
laissant volontairement des plumes, c'est à dire une perte. Ces gens
là ne sont pas dignes de confiance !
Kerviel
a donc commis une faute sur les procédures et violé le lien de
subordination du contrat de travail. Circonstance atténuante, déjà
expliquée, la banque encourage ces violations de contrat qui
rapportent énormément de bénéfices , et récompense les
contrevenants par des primes astronomiques ! L'employeur étant
responsable civilement des faits et gestes de ses employés doit
assumer leurs erreurs et fautes, c'est à lui de les surveiller et de
les contrôler. Mais ce contrôle n'est pas fait parce que
précisément on encourage le Spiel. L'employeur est donc responsable
car il encourage les violations de contrat en les payant grassement
tout en les interdisant sur le papier: faudrait savoir c'que vous
voulez les mecs !
IL
Reste pour l'employeur mécontent à licencier le salarié pour faute
professionnelle. C'est son droit, tout comme il peut demander
réparation au civil. Nous ne sommes donc pas du tout dans le pénal
! Personnellement je pense qu'il y a aussi un problème psychologique
d'addiction ( encouragé par l'employeur ) et qui relève de la
médecine. Il ne peut pas s'agir d'un problème pénal et je ne
comprends pas pourquoi les défenseurs de Kerviel n'ont pas orienté
la défense dans ce sens. Ou alors ce n'est pas un contrat de
travail qui lie les traders à la banque?
La
banque parle de fraude, or il n'y a eu aucun bénéfice pour Kerviel
et je reprends la définition que vous trouvez dans Wikipedia:
En droit
français,
la fraude en matière civile ne se démarque guère de la fraude
pénale. Il s'agit d'un acte qui a été réalisé en utilisant des
moyens déloyaux destinés
à
surprendre un consentement, à
obtenir un avantage matériel ou moral indu ou
réalisé avec l'intention d'échapper à l'exécution des Lois.
Vous
voyez il n'y a eu aucun avantage matériel ou moral indu qui a pu
guider Kerviel dans la démarche .On revient à la maladie
d'addiction au jeu dont il souffre et qui a généré son
comportement extrême.
En
pleine crise bancaire mondiale, Kerviel est tombé à point nommé
pour porter le chapeau et tout a été organisé pour cela:
Les
bandes d'enregistrement effacées (un enregistreur qui se coupe
en l'absence de son puis se remet en routeau moindre bruit ne manque
pas une phrase complète mais au plus quelques syllabes);
les
mails de la boîte de Kerviel ont été effacés au départ comme
à l'arrivée (gommant les preuves que la hiérarchie savait);
L'équipe
complète de Kerviel a été licenciée avec des indemnités
«parapluie doré» et tous ses membres ont témoigné contre lui
(très suspect de donner 7 ans de salaire à quelqu'un qu'on vire et
dont en principe on n'est pas satisfait ! )
On
voit là le point faible de la justice: face à une coalition voulant
sa perte et qui maquille les preuves et achète les témoins, un
homme seul, même de bonne foi, n'a aucune chance !
Alors
messieurs, à quand les boites noires sur les ordis pour empêcher
d'effacer les preuves et permettre des enquêtes de police efficaces?
ON
PEUT S'ETONNER AUSSI DE L'ABSENCE DE CONTRôLE SUR LA PERTE REELLE:
pourquoi la banque n'aurait-elle pas menti ?
Première
remarque: c'est la banque qui a fait les pertes en vendant les 50
milliards à la hâte et en faisant baisser les cours de plus de 6% à
cette occasion. Mais personne ne nous a parlé de l'évolution des
cours entre la réalisation des ordres de Kerviel et la revente par
la banque . Et s'ils avaient grimpé de 10% ?
Deuxième
remarque: Comme chacun le sait on n'a perdu ou gagné que lorsque la
transaction est réalisée. Tant qu'aucun ordre n'est passé la perte
ou le gain ne sont que potentiels. En opérant à sa place la Banque
a elle-même matérialisé la perte qu'elle attribue à Kerviel.
Il
fallait laisser Kerviel, habitué du marché, dénouer les positions
( QUITTE à LE SURVEILLER ) pour pouvoir affirmer que la perte était
de son fait. Peut-être aurait il gagné de l'argent au lieu de
perdre les 4,9 milliards perdus par ses remplaçants? Pour traiter
de ce problème une expertise aurait dû enregistrer chaque ordre de
Kerviel et analyser les opérations bâclées des remplaçants de
Kerviel qui ont vendu à la hâte et si vite, qu'ils ont fait baisser
fortement les cours en raison des quantités mises sur le marché....
D'où la perte, inévitable, avec cette pratique de débutant !
Pourquoi
des pertes venues d'ailleurs n'auraient-elles pas été greffées sur
les opérations de Kerviel ? Avec la technique c'est très possible
! Je rappelle le contexte international venu des USA et le bouillon
pris par les banques françaises victimes des titres toxiques
américains vendus avec la bénédiction des agences de notation qui
avaient classé ce papier AAA . Et là c'est une fraude car les
agences connaissaient ces titres, elles ont même participé à leur
élaboration. Pour masquer ses bourdes aux USA la Société Générale
aurait pu infiltrer des titres perdants dans les ordres de Kerviel !
Je
pense que Kerviel, victime d'addiction encouragée par sa banque, a
pété les plombs en voulant battre des records. Cela ne fait pas de
lui un fraudeur au sens pénal car il n'en a retiré aucun bénéfice
personnel ce qui renvoie à une faute très atténuée sous la
responsabilité de l'employeur. Un problème de droit du travail pas
un problème pénal. Le préjudioce n'a jamais été prouvé du
moins sur le montant exact et des preuves ont été soustraiotes à
la justice. Une fois de plus le doute n'a pas profité à l'accusé
et la morale de la fable s'impose à moi: «selon que vous serez
puissant ou misérable, la justice vous rendra blanc ou noir»!
C'est
dans de telles affaires que l'on se rend compte que la justice fout
le camp, se trouve à la botte de lobbies, sous influence politique,
et la dernière roue de la charrette démocratique alors qu'elle
devrait être le premier poste du budget d'un pays ! Mais chaque
peuple n'a que ce qu'il mérite, c'est à lui de bouger les choses !
Finalement
merci Interne ! Sans ce moyen de communication un tas d'événements
ne seraient pas mis sur la place publique et on aurait toujours
l'image de la banque, rigoureuse, honnête, courageuse, qui aide ses
clients, et sert de pilier à l'économie.
Au
lieu de cela c'est l'inverse ! Les banques sont forcément les plus
gros fraudeurs (l'argent s'y trouve toujours), elles sont au coeur du
blanchiment, leur sport favori est d'assassiner les clients de frais
ahurissants ( un scandale de plus en France car les législateurs
sont complices en ne votant pas de texte), elles refusent des prêts
( c'est pourtant leur métier de base). Leurs bénéfices se font par
les frais et par les traders. Il faut virer ces mastodontes néfastes
qui provoquent les crises et appellent ensuite l'Etat à leur
secours, tout en faisant voter récemment une loi qui les autorise à
ponctionner les comptes de dépôt de leurs clients en cas de
faillite. Fuyez ces pièges et ouvrez un compte Nickel à peu de
frais chez un buraliste en 5 minutes !
Le
financement crowd funding va bientôt concurrencer sérieusement les
prêts bancaires, et là on revient aux fondamentaux du crédit! Les
banques associatives ( Clubs 1901 ) sont aussi une solution ( c'est
une idée personnelle pour du crédit local et pas cher pour les
membres de l'association uniquement. Sans les obligations d'une
banque classique). J'espère que l'exemple du compte Nickel va donner
la vie à d'autres entreprises semblables.
Et
si mon livre politique (e-book à sortir) a de l'impact, les quelques
mesures que je souhaite voir prendre couperaient définitivement la
spéculation boursière obligeant les banques à faire leur métier
de base ou à mourir !