Les dernières manifestations et contre-manifestations montrent une fois de plus , certes la mobilisation contre le phénomène mais surtout les profondes erreurs des militants qui se trompent de cible.
Les agriculteurs n'étant qu'un maillon d'une chaîne, rien ne sert d'accabler une profession qui se débat tant bien que mal pour survivre, et dont certains font des efforts réels d'amélioration (au plan environnemental).
D'autre part les manifestants eux-mêmes polluent autant, sinon plus, que les gens qu'ils incriminent, et ils feraient bien de "balayer devant leur porte". Il est vrai que c'est plus simple d'accuser les autres !
J'ai bien entendu des preuves de ce que j'avance, et même des solutions, simples et peu coûteuses !
LE PROBLÈME :
1/les algues vertes résultent d'un taux élevé de nitrates;
2/ d'où viennent ces nitrates, qui les rejette?
3/ pourquoi ces rejets?
4/ quelles solutions en dehors du traitement symptomatique consistant à les ramasser, et des manifestations sans effet direct?
de 1/ à 2/ Il y a quand même "Un gros bémol."
Les cultivateurs malgré les efforts entrepris sont une source de nitrates, de plus les "brebis galeuses" de la profession n'ont pas cherché à modifier quoi que ce soit!
Cependant si du jour au lendemain il n'y avait plus un seul cultivateur, cela ne résoudrait pas le problème pour autant car il y a d'autres sources de nitrates aussi importantes et totalement zappées et l'action doit être entreprise dans plusieurs directions:
Les manifestants eux-mêmes sont-il certains de ne rien rejeter ?
Rien n'est moins sûr:
- les surfaces cumulées des jardins particuliers dépassent sans doute les surfaces cultivées (je parle des zones envahies par les algues).
-Pour ces jardins il est facile de vérifier le tonnage vendu d'engrais et produits de traitement dans les magasins spécialisés.... Je connais assez peu de jardinires qui désherbent uniquement à la main (c'est tellement plus pratique avec des produits!), j'en connais encore moins qui protègent leurs plantes par associations évitant ainsi le recours chimique, et il y en a encore moins qui installent des plantes attractives pour les insectes prédateurs de fléaux. Quant à ceux qui sont sensibilisés, fabriquent et utilisent leur propre compost, affectent 1 M2 de leur jardin pour élever du lombric, récoltent l'eau de pluie pour arroser, et se cassent le dos pour désherber à la main etc..... Ils ne sont malheureusement pas assez nombreux!
Pour en revenir aux rejets, les jardiniers amateurs "oublient" leur contribution au problème. Sont-ils prêts à arrêter tout traitement et l'utilisation de tout engrais (sauf maison) ?
-autre souce importante l'eau "potable" et la pluie!
Les procès médiatisés sur les fournitures "d'eau potable" dans les côtes d'Armor ont fait état de 200 mg de nitrates par litre ! Qu'en est-il aujourd'hui ?
Vous pensez bien que si malgré les efforts (je doute quand même de leur existence) des compagnies des eaux il n'est pas possible de descendre en dessous de 200 mg pour l'eau livrée, on ne peut pas espérer ensuite que cette eau une fois usée et augmentée des déjections humaines, des multiples savons et détergents, (sans parler des médicaments qui ne peuvent pas être neutralisés par les sattions et polluent plus sournoisement en provoquant des mutations génétiques de la faune); donc on ne peut pas espérer disais-je que l'eau une fois rejetée et traitée soit en dessous de 200 mg par litre.
Pour la pluie il est évident que la suppression des talus dans les années 60 et 70, permet un ruissellement important qui aggrave les problèmes. Et en plus du ruissellement il y a l''infiltration. Sont concernés les jardins privés tout comme les champs cultivés.
- les locaux le savent mieux que moi car ils connaissent les lieux: il peut en plus y avoir des rejets industriels actifs. Voir sur place selon les entreprises implantées.
Alors si on ajoute les différentes composantes ( apport humain sur l'eau potable hors normes, apport humain par les actions privées en jardins, apport des cultures par ruissellement de pluie et infiltration des surplus épandus, éventuels apports industriels) il n'est pas impossible que l'eau aboutissant en mer présente des taux doublés par rapport à l'eau livrée dans les ménages, on passerait ainsi de 200 mg par litre à 400 mg par litre ! Et cela à longueur d'année ! Je le dis rapidement: n'oublions pas également dans les eaux rejetées celles des systèmes autonomes non reliés au tout-à-l'égoût (ce ne sont que des eaux infiltrées).
Pour donner une idée sur 10000 familles (de 4 personnes par exemple), et ce n'est qu'une très faible partie de la population du 22, en comptant 200 m3 d'eau consommée par an et par famille on obtient 2 millions de M3 de rejets ce qui représente quand même 5500 M3 par jour !
3/ pourquoi ces rejets ? Pistes de solutions simples.
Facile on l'a vu de supprimer la pollution des personnes privées, elles peuvent arrêter du jour au lendemain, cela dépend de leur seule volonté et c'est une première partie du problème qui serait réglée.
Décisions de justice à l'appui les usagers peuvent manifester devant le siège des compagnies de eaux et exiger des traitements adéquats, sans hausse du prix de l'eau, puisque ces compagnies se sont engagées en signant leur contrat à livrer de l'eau avec un taux inférieur à 50 mg de nitrates par litre. Ce prélèvement de nitrates "à la source" règlerait déjà une deuxième partie du problème. D'ailleurs j'encourage les usagers à ne payer que le prix de l'eau la moins chère en France,après avis recommandé, et à mettre le complément sous séquestre, en attendant que l'eau livrée soit effectivement dans les normes. La compagnie n'osera jamais couper le robinet sinon ce serait couper son chiffre d'Affaires.... Il faut donc une action groupée des usagers.
Même chose pour les rejets industriels, des manifestations sur site.
Reste la cmposante concernant les cultivateurs. Et là le problème n'est pas simple car, certains l'ont prouvé, ils font de leur mieux pour améliorer la situation, mais ce mieux ne peut pas agir immédiatement c'est évident, surtout en présence des "brebis galeuses " de la profession qui ne font rien ! Mais ce mieux se traduirait dans les faits si les trois sources de nitrates évoquées ci-dessus étaient réglées elles aussi ( jardins privés, compagnies des eaux, entreprises industrielles)!
Il est quand même notoire que le monde agricole est pris dans un étau entre d'un côté le marché et de l'autre les banques et les fournisseurs.
Le marché exige des productions, en volume, en calibre précis et en aspect visuel précis, ce qui nécessite le recours aux produits de traitement fort chers! Mais sans respect des conditions de livraison l'acheteur refuse les produits ! Donc plus d'argent pour l'agriculteur qui est souvent endetté!
À cette contrainte d'utilisation des produits s'ajoute la pression des banques pour les prêts en cours, qui ne laissent pas le choix: pour rembourser il faut accepter les obligations du marché et continuer les traitements.
Finalement la pollution due au volet agricole est planifiée par les trois complices que sont les acheteurs, les banques, les fournisseurs de produits! Ce sont eux les véritables responsables des algues vertes !
4/ la solution spécifique du volet"agricole" de la pollution:
Pour les acteurs qui ont la volonté de changer, et qui ont essayé de le faire, il faut permettre d'aller plus loin. Et aller plus loin signifie dire non au acheteurs sur les questions d'aspect, calibrage, quantité. Mieux vaut un produit moins beau, plus petit ou biscornu mais plus sain, qu'un produit bourré de produits cancérigènes.
Alors dire "non aux acheteurs" c'est aussi dire "non au fournisseur de produits", les deux vont de pair . Mais la vente devenant une action plus aléatoire, il faut le temps de chercher des filières (bio ou agriculture raisonnée), s'organiser différemment et cela peut demander du temps !
Or le banquier ne connait pas le temps et va exiger les remboursements !
Voilà le noeud de l'histoire !
Pour rendre tout possible il faut résoudre le problème de la dette, le changement ne tient qu'à cela !
Les populations se mobilisent pour une centaine de millions d'Euros pour le Téléthon, se mobilisent pour les restos du coeur, et plein d'autres causes, il existe même sur internet des appels à l'aide d'artistes pour financer un album, un livre, un film....... Rien de plus simple donc que de mettre en place une "association d'aide au changement écologique" dont les cotisations libres des membres, seraient affectées au remboursement anticipé des prêts bancaires des cultivateurs sous condition que ces derniers s'engagent à respecter quelques obligations (à déterminer) et à être contrôlés sur ce point. Moyennant quoi ils deviennent partenaires de l'association qu'ils remboursent, sans intérêts, dans un délai acceptable pour eux. L'argent remboursé servant ensuite soit à rembourser les memebres, soit à aider d'autres exploitations etc...
Il est important de ne pas prendre d'intérêts! Les banques ne pourraient pas dire qu'il y a concurrence déloyale, ou action commerciale travestie.
Nous gagnerions tous en qualité de l'environnement, en qualité de la production les agriculteurs en qualité de vie et ils trouveraient certainement des débouchés à leur productionparmi les cotisants de l'association d'aide (on peut pourquoi pas envisager un remboursement en nature (en produits de l'exploitation)..
Je suis persuadé que les familles pourraient contribuer selon leurs moyens entre 10 et 100 Euros, et les entreprises de tourisme, selon leur taille entre 100 et 1000 Euros ou plus. Je pense en outre que les collectivités publiques (communes et département) participeraient à cette action via des subventions.
Les idées sont lancées, maintenant aux intéressés sur place de prendre le problème à bras-le-corps ou de continuer à subir en comptant sur les pouvoirs publics, démunis pour agir sur la cause réelle exposée, et qui n'auront comme "armes" que la taxation (en impôts locaux pour faire face aux dépenses croissantes d'enlèvement, stockage et traitement), et la répression (amendes), sans aucun impact positif sur le problème.
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