vendredi 5 octobre 2012

DU "JEU DE VILAINS" AU "JEU MONDIAL" !


Intéressante l’émission d’Yves Calvi sur la 5 . On y apprend que 600000 joueurs français sont en difficulté pour cause d’addiction  et que 200000 d’entre eux sont en situation grave. On nous expose le problème résultant de l’ouverture en ligne 24 h sur 24 (chacun joue de chez soi) alors que les jeux classiques n’accueillent les joueurs qu’à des heures déterminées ! Autre gros problème: avec la crise les gens les plus démunis se raccrochent à l’espoir de gain et s’enfoncent de plus en plus dans les difficultés!
On nous a expliqué que la France essaie de réguler les paris pour “moraliser”,mais il y a plus de 2500 sites illégaux (en . com) agissant chez nous et basés à l’étranger ! Les jeux en ligne agréés ( en . fr ) sont déjà taxés à 50% du produit brut des jeux, on peut difficilement faire plus, et puis décourager les opérateurs français fait fuir les paris vers l’étranger, sans garanties pour les parieurs, et surtout cela prive l’Etat français de taxes précieuses !
De l’ordre de 500 millions d’Euros les taxes !  Et avec en plus la française des jeux et le PMU on grimpe à plusieurs milliards !
Toujours pour “moraliser” , on interdit en France les paris sur ce qui n’est pas en rapport direct avec le résultat. Par exemple  paris sur le nombre de cartons jaunes ou rouges, sur le nombre de “petits ponts” réalisés, le nombre de “hors-jeu” etc...
Gros problème: on parie sur toute la planète, et notamment sur les événements français, donc la tentation est grande pour certains “acteurs” d’influer sur le résultat en arrangeant des rencontres, même s’ils se trouvent en Asie ou dans les pays de l’Est, et même s’ils n’ont strictement aucun intérêt direct dans la rencontre ( à part le pari lui-même)! L’exemple donné sur le championnat albanais où en première division les joueurs ont un salaire de 1000,00€  à 2000,00€ par mois , montre clairement que de gros versements en cash (10000,00€  pour un seul match par exemple) peuvent conduire certains acteurs à quelques “maladresses” pendant une partie.  Et que sont 10000,00€  pour quelqu’un qui brasse des milliards ?
Anecdote british celle-là: on a vu dans un match non conforme aux résultats escomptés par les bookmakers,  une imprévisible coupure de courant qui a mis fin à la rencontre avant l’heure !
Le souhait est donc bien entendu la mise en place de normes mondiales pour éviter les dérapages. Vu la vitesse des négociations à l’international, nos petits enfants ont le temps d’être ruinés avant qu’une mesure symbolique ne soit  effectivement installée !
Bien entendu l’occasion de ce débat a été l’affaire du Handball à Montpellier et les intervenants ont rappelé que les joueurs n’ont pas le droit de parier, ni leur entourage  ( qui peut en effet détenir des informations  précieuses de nature à les favoriser par rapport à la masse des parieurs).

Mais de façon étrange, le jeu le plus pratiqué de la planète, celui pour lequel il n’y a aucun garde fou,  n’a même pas été cité: je parle bien évidemment de la Bourse !
D’accord il y a quelques petits épargnants qui investissent sagement, pour seulement le dividende et les allègements fiscaux , ceux là ne spéculent pas !
Mais il y a une grosse masse de “parieurs” qui jonglent avec les  actions, en achetant ou vendant à découvert, pariant sur une hausse ou une baisse à venir, qui poussent même jusqu’à jouer sur des options, ou se risquent sur le marché des matières premières. Le but est purement spéculatif et ces jeux sont totalement déconnectés de la réalité du terrain !.....
Et dans ce monde là de jeu, curieusement, on est très loin de taxer jusqu’à “50% du produit brut des jeux”, en fait on ne taxe quasiment rien ! On est également (copinage ou lobbying sans doute) très favorable à ce que les joueurs du terrain (entreprises et dirigeants) jouent directement, ainsi que leur entourage, alors qu’ils sont en position  “d’initiés” et de “joueurs du terrain”. Mais pour sauver la face on a pénalisé le “délit d’initié”. Quant on sait que ces paris en bourse font ou défont une fortune éventuellement sur une seule opération, que les principaux dirigeants sont souvent des tricheurs, la seule conclusion est de constater, une fois de plus, la “dérive mafieuse “ de l’économie déjà dénoncée dans des articles précédents.
Cerise sur le gâteau en la matière,  l’émission d’Arte “Finance Noire” a remarquablement  exposé  les tenants et aboutissants de la crise mondiale, résultat de la gourmandise financière de dirigeants véreux que j’assimile à des mafieux (sinon dans l’origine su moins dans le comportement). 
Selon le système de la “boule de neige” ces hommes ont mis en place aux USA des prêts hypothécaires sans apports, en finançant 99% des maisons, en maquillant quelquefois  les données à la signature, et en faisant cela avec des gens pauvres incapables de rembourser.
L’afflux de tout cet argent , a relancé immédiatement le marché immobilier dont les prix ont décollé ! Les promoteurs ont “emballé” ces prêts toxiques dans des packs financiers avec leur label, obtenant au passage la note maximale “AAA” des agences de notation, et ont ainsi attiré les investisseurs étrangers qui ont investi “les yeux fermés” motivés par l’appât du gain ( pas de prêt réel à consentir, pas de paperasserie, pas de risques avec le  “AAA” ). Facile alors d’attendre que cela grimpe et de revendre avec bénéfices. Cela dit nos banques européennes ne sont pas des “saintes” et  ont seulement trouvé plus malins qu’elles !
Mais problème: pour que cette arnaque fonctionne il faut que le mouvement continue. Alors les promoteurs sachant que les clients ne peuvent pas rembourser tirent parti de la hausse de l’immobilier : “ vous avez du mal à rembourser ? Ce n’est pas grave. Votre maison de 100000 $  vaut aujourd’hui 120000 $ . On vous fait donc une nouvelle hypothèque de 20000 $ ! “  Ainsi ce nouveau prêt sert à payer les échéances du premier et on peut encore inonder le marché de prêts toxiques complémentaires à répétition, tout en continuant à en faire souscrire de nouveaux à des personnes de plus en plus pauvres. 
Et pendant ce temps là le marché immobilier monte, la bourse monte (les titres toxiques aussi, noyés parmi les autres), c’est l’euphorie..... Jusqu’au jour où on ne peut plus vendre de nouveauxc prêts.... La pompe s’arrête alors, les détenteurs de titres vendent (les promoteurs les premiers, laissant les problèmes à tout le reste du monde), parallèlement à cela la bulle des prix immobiliers  se dégonfle avec les saisies en masse et les ventes aux enchères. Les “dirigeants toxiques” ont fait jouer leur parachute doré et c’est  alors aux Etats de se dépatouiller et de payer la casse ! 

Pour éviter l’effondrement bancaire mondial  on sauve ces entreprises à coups de milliards (financés par les contribuables). Une fois retapées, les banques sont prêtes à recommencer une autre partie identique !
Précision  importante : les dirigeants toxiques noyautent le monde politique en arrosant les candidats de subventions pour les élections (autorisé aux USA), et parmi ces dirigeants certains ont même des postes de ministres et s’ingénient à faire voter des lois favorables à leurs “affaires” tout en faisant sauter “les verrous” mis en place par  des politiques précédentes. 
Plus grave: ce monde de la finance, et l’émission citait la banque Goldman Sachs, est présent dans la plupart des pays occidentaux, il y place ses membres qui agissent de concert, occupent des postes “clé”, et le nombre des pontes européens de ce type est impressionnant !
Cela explique qu’en dépit des déclarations au moment du sauvetage effectif des banques, les politiques n’aient rien fait en matière de lois de régulation. Il y a bien eu quelques mesures de contrôle installées, mais elles étaient valable jusqu’au remboursement.  Tous les établissements se sont donc empressés de rembourser très vite les milliards publics pour continuer “à l’abri des regards”.
Cette rapidité à rembourser “sous régime de contrôle” en dit long sur la “pompe à fric”  bancaire et son rendement hallucinant hors de toute surveillance.
Comme le disait en substance un intervenant à l’émission, on est passé maintenant au stade supérieur où on s’arroge le droit de faire n’importe quoi pour gagner beauxoup d’argent, tout en faisant supporter le risque à la collectivité puisque  si échec il y a c’est le contribuable qui paie !
Cela s’appelle individualisation des résultats, et socialisation des pertes !

Avec internet et la diffusion mondiale des informations, la répétition de ces actes malhonnêtes à l’échelle des plus hautes instances économiques (banque et finance mondiales) , avec la complicité passive des politiques ( dénoncer et dire, c’est bien ! Mais agir et faire voter un texte c’est mieux  ! ), ne peut que faire monter la colère des populations d’autant qu’on leur demande de payer la casse.
Cela nous promet non pas une révolution massive, c’est dépassé,  mais une “guérilla sociale” dirigée contre d’une part les “parrains” qui manipulent l’opinion publique et d’autre part le monde politique qui n’est que le “bras armé” de ces gens. 
Sur 7 milliards d’humains il finira par y avoir des désepérés qui joueront les kamikazes comme le font certains islamistes. Mais tout est agencé et officiellement ces “tyrans-dictateurs-parrains “ économiques ne sont responsables de rien, ce qui n’empêche pas que des noms soient régulièrement cités  !
Et je parie même qu’ils ne comprendraient pas pourquoi on leur veut du mal alors qu’ils orchestrent la misère le malheur et la déchéance de centaines de millions de personnes sur la planète. De plus, toute agression ou velléité d’agression à leur encontre mettrait aussitôt l’arsenal des institutions à leur disposition (justice, police notamment ).
La meilleure action reste donc celle qui les frapperait au portefeuille, le maillon faible de ces gens (je ne parle évidemment pas de taxation), en réduisant progressivement les bénéfices de leurs gigantesques groupes par des actions d’équipement individuel déjà entamées à petite échelle. Mais ce n’est pas le propos ici de décrire toutes les possibilités.
Ce ne serait que justice que ces malfaisants vivent un jour ce qu’ils font subir aux autres !  
Bien que les choses soient déjà en route,  il sera très difficile d’avoir l’appui des politiques (sous forme de textes votés, ou sous forme de subventions) parce que ces politiques (de quelque parti qu’ils soient) sont en majorité dans “l’autre camp”.  Ils ne sont même pas capables de participer à l’effort de la population pendant la crise (déjà dénoncé dans nombre de mes articles) et  refusent  de voter les textes cohérents, équitables et justifiés  réclamés depuis des décennies par des organismes comme “Que Choisir”. Cela donne une idée de leur égocentrisme de classe privilégiée,  de leur “soumission” aux véritables patrons, et de l’ampleur de la tâche s’il faut agir sans leur soutien !
Mais les paysans vietnamiens ont tenu des années durant la France, puis les USA, en échec, et ont réussi à les faire partir, alors ...... Tous les espoirs sont permis !

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