mercredi 24 octobre 2012

À LA BONNE VÔTRE !


Les invités de “C” dans l’air ont parlé des médecins, de leurs problèmes, de l’organisation des soins en France, du dépassement justifié des honoraires, du montant des acets à revaloriser, de l’interventon des mutuelles, du gaspillage .... Mais quasiment pas des patients !
C’est vrai que faire des années d’études pour soigner ses contemporains, avec la responsabilité qui va avec, et être rémunéré à 23,00€  la consultation, c’est à dire à peu de choses près ce que coûte une coupe homme chez un coiffeur, on peut se poser des questions !
Mais apparemment un des problèmes  de la non réévaluation des honoraires est lié au fait que l’assurance maladie est privée de ressources qui devraient lui revenir comme les taxes sur l’alcool, sur le tabac, certaines cotisations dues par l’Etat etc..... Au minimum 20 milliards selon les invités présents. 
Tout le monde était d’accord pour dire que le souci n’était pas le travail des médecins mais le remboursement  de leurs honoraires par l’assurance maladie !
Ce qui m’a interpellé c’est le gaspillage en “actes inutiles”, un gaspillage qui friserait les 50 milliards !
Mais les grands oubliés sont finalement les patients car en définitive ce sont eux qui paient par le biais des cotisations.... Ils sont toujours absents des négociations, on leur impose des “accords” entre poltiques, médecins , assurance maladie et mutuelles, qui généralement aboutissent à des déremboursements ou des hausses déguisées, et on ne se souvient d’eux qu’au moment de payer seulement !
On a imposé le “médecin référent” une ânerie inventée par un médecin pour soi-disant éviter que les assurés multiplient les consultations de façon abusive. Mais aussi pour garantir au patient qu’il serait le bénéficiaire d’un suivi particulier et de qualité par un thérapeuthe le connaissant parfaitement . Ce phénomène de consultations multiples existait, certes, mais très peu, car depuis on voit bien que le dispositif n’a en rien fait baisser le trou de la sécu ! 
Quant à la meilleure qualité des soins... PIPEAU !  D’abord parce qu’à forece de voir les mêmes personnes il s’instaure une sorte de routine, le médecin est moins attentif  là où un autre praticien avec un oeil neuf voit des choses passées inaperçues pour le référent. 
Sachant l’importance du médecin référent l’assuré social a mûrement réfléchi avant de le choisir, car c’est normalement pour une très longue période, et il est difficile ensuite de changer . Les patients ont donc joué le jeu, et leur choix renforce l’idée que le ”contrat” entre le malade et son médecin est “intuitu personae” c’est à dire en fonction de la qualité de la personne choisie.
Cela veut dire que c’est le type de relations où le choix d’une personne résulte de la confiance qu’elle inspire. Et en matière de médecine on hésite à confier sa santé à quelqu’un qui ne vous inspire pas confiance.
 On voit immédiatement “l’arnaque” intellectuelle du dispositif car les médecins n’ont pas joué le jeu. Le caractère “intuitu personae” a été bafoué car une fois la clientèle captive, on a vu chez certains se multiplier ou défiler les remplaçants (qui eux n’ont jamais été choisis par les patients). Désolé, mais dans ces conditions le patient devrait avoir le droit de changer de référent si le référent choisi est aux “abonnés absents”.
De la même façon la médecine “libérale” refuse la transparence. Au football on juge les joueurs sur pièces, on les évalue on sait qui vaut quoi. En médecine il est interdit de faire la moindre différence entre deux praticiens ! C’est totalement anormal car il y a des bons et des moins bons comme partout !  Alors s’il faut payer des dépassements d’honoraires, pour une opération délicate par exemple,  j’aime autant les verser à quelqu’un de réellement compétent, pas à quelqu’un qui vit sur une réputation peut-être usurpée ou trop ancienne !
Il y a des moments où il faut savoir ce qu’on veut La balle est dans le camp des médecins:
Ou bien ils reconnaissent officiellement des différences de niveau et donc les dépassements d’honoraires sont justifiés et admis par l’Assurance Maladie, mais la contrepartie est l’acceptation de leur part d’une évaluation sans concession du monde médical. 
Ou bien ils refusent l’évaluation et sont tous réputés de même niveau, et alors il faut refuser les dépassements d’honoraires. À terme cela aboutit à une fonctionnarisation de tout le personnel médical.
Mais je crois que l’homme étant ce qu’il est, même avec une cote affichée rien ne garantirait la réalité des compétences ( on a vu en domaine financier les dérapages des agences de notation qui ont donné des triple “A” aux établissemnts ayant généré la crise américaine puis mondiale) . Et puis qui ferait l’évaluation ?

Les médecins refusent actuellement de prendre le risque d’être évalués... Est-ce à dire qu’ils se sentent incompétents ?
Une chose est certaine: malgré de longues études, ils sont incapables de faire la part des choses en présence de symptômes étranges. 
Je ne leur jette pas la pierre sur ce point car  avec la multiplication des spécialités pharmaceutiques, avec l’explosion des additifs alimentaires (dans l’industrie agro alimentaire, et la plupart du temps sans étude des conséquences à long terme ) , il faudrait qu’ils maîtrisent totalement la chimie alimentaire et pharmaceutique et les inter-actions des produits, sans compter celles avec tous les produits actifs en vente libre  en parapharmacie, compléments alimentaires, voire même cosmétiques ....  Même un ordinateur géant n’arriverait pas à y voir clair !
Il en résulte des diagnostics faussés, donc des examens multiples, et des dépenses inutiles pour la sécu (consultations, radios, Irm  ou autres Scanner, Analyses biologiques etc...).

Il faudrait peut-être revoir le système de santé !
Dans l’armée un général occupe un poste de général et une planton fait son boulot de planton. Mais en médecine  c’est le général qui fait le boulot du 2ème classe !
Des infirmières compétentes pourraient opérer un premier tri, tout en intervenant immédiatement, en dirigeant les cas douteux vers le médecin qui remplirait son rôle véritable. Et puis pour plein de choses anodines, faut-il nécessairement payer une consultation ? Comme pour un renouvellement d’ordonnance ?
Ce système existe déjà dans les écoles où une infirmière est à demeurs dans l’établissement, je me suis laissé dire que la médecine du travail prenait le même chemin, pourquoi ne pas sauter le pas pour les consultations généralistes.
Cela serait absolument sans danger aucun si en parallèle on exigeait que chaque assuré social  fasse une visite annuelle de contrôle de façon systématique, mais chez un médecin dans ce cas, même s’il ne se sent pas malade. Cette méthode plus préventive que curative, couplée avec le travail des infirmières ( moins chères qu’un médecin) devrait être bénéfique pour les patients, l’assurance maladie et les médecins. Je dis les médecins car évidemment ils n’auraient plus intérêt à rester généralistes mais à devenir spécialistes or précisément nous manquons de spécialistes et il nous faut faire appel à l’étranger !
Le drame dans notre pays c’est que si dans de multiples secteurs on a mis en place la méthode préventive de la révision ou de l’entretien périodique, mais qu’on est toujours en matière de santé “à l’attente de la casse pour réparer”. 
Et cela est dû au fait que la “réparation” est chimique, comprenez administration de médicaments ! Or la mise en place d’une santé préventive ferait chuter immédiatement le C.A. des laboratoires.... Comme ils ont noyauté le monde médical, l’Assurance Maladie, et partie du monde politique (au point de lui faire acheter 93 millions de doses de vaccins H1N1  en pariant sur la peur de l’épidémie) vous comprendrez qu’ils s’opposent à tout changement qui modifie à la baisse le pactole dont ils se goinfrent....Sur le dos des cotisants !

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