GOUVERNEMENT DE CAMPAGNE ?

Intéressantes discussions des spécialistes sur le remaniement ministériel imminent.  Il apparaît qu'un premier ministre doit avoir des qualités;

- avoir la cote dans la majorité parlementaire,

- avoir la cote dans l'opinion publique,

- savoir arbitrer entre les ministres ( = prendre rapidement des décisions, et de bonnes décisions)

-  cela va de soi, la confiance du président.

- et bien entendu, être cuirassé pour résister aux attaques, venues ou à venir, de tous bords politiques et savoir gérer d'éventuelles "affaires" nouvelles.

Les ministres sont des rôles secondaires, le premier ministre est capital en tant que coach des ministres d'autant qu'il reste 18 mois avant les élections.

Quelle tristesse que notre "démocratie" moderne !  Car si je comprends bien l'idée aujourd'hui est de faire un gouvernement de campagne pour préparer la prochaine candidature du président actuel à sa propre succession !

Les 18 mois qui restent vont donc concentrer toutes les ressources humaines du gouvernement et de l'UMP, pour présenter le candidat dans la meilleure position possible au premier tour. Mais pour cela il va falloir se battre contre les opposants:

- les naturels, ceux de gauche classiques;

- les extraordinaires, comprenez les extrémistes, de droite* comme de gauche,

- les lutteurs "intestins",  entre  courants de la majorité  et  entre majorité et  centristes.

Un sacré boulot pour le gouvernement remanié qui va donc gérer le pays de façon prudente pour éviter des vagues à l'intérieur comme à l'international qui gêneraient la préparation de la campagne .

Et quand on connaît  le caractère impitoyable du milieu politique (même entre "amis"), on imagine le peu de temps qu'il reste pour le travail effectif de gestion.

Je dénonce une fois de plus l'aberration de notre système que même les commentateurs trouvent "normal".  Dans le contexte actuel il paraît plus logique que les dirigeants fassent le maximum pour le pays et le bien-être de la population, au lieu de s'occuper de garder le pouvoir ! ...... Mais en vieillissant la démocratie a dérapé, et dérapé encore, et a remis en selle une "noblesse" de fait: l'élite des élus, qui surfe sur les privilèges et monte une farouche garde pour empêcher quiconque de pénétrer sa caste.  Non sans se battre en interne de façon incessante pour le pouvoir (de la circonscription à la présidence), à tel point qu'on croit revoir les guerres seigneuriales médiévales entre barons, comtes  et autres ducs ou princes qui n'ont que faire de la piétaille électorale sauf pour en tirer parti lors d'une bataille. 

De plus la "démocratie" ne donne aucune légitimité aux élus puisque si la référence prise est absolue et non relative, il est facile de calculer que le vainqueur ne représente au mieux que 20% des électeurs....  Electeurs qui ne sont qu'une partie de la population ..... On est donc bien comme en monarchie où une élite gouvernait. Ce qui a changé c'est  "l'habillage démocratique".... Nous ne sommes pas en démocratie puisque les faits démentent les dires.

Bien entendu on pourrait rétablir la vraie démocratie, assez facilement d'ailleurs, mais nos politiques y sont très opposés car le pouvoir risquerait de devenir incontrôlable pour eux. Quoi qu'il en soit il faudra bientôt autre chose, sinon ça va péter très fort et surtout n'importe comment !

L'incohérence règne au sommet de façon de plus en plus flagrante, alors préparons un nouveau régime plus en adéquation avec les aspirations. J'y travaille mais il n'est pas évident de trouver un régime satisfaisant pour la majorité, qui soit efficace et en même temps non contraignant,. Le préalable serait d' atteindre un haut niveau de sociabilité individuelle  ( malheureusement la décadence est vertigineuse sur ce point précis). Je vous  reparlerai bientôt de tout cela!

* Une petite remarque sur le Front National dont l'origine a été étudiée avec soin par nos reporters-fureteurs.  Le nom viendrait du fait que Jean-marie Le Pen, en créant le parti, a voulu se battre contre tous ceux qui  voulaient gérer  le pays de façon absurde à ses yeux, d'où le nom de FRONT national pour faire front.... Mais en fait il y avait aussi la prémonition qu'avec l'âge il allait perdre ses cheveux et voir sa chevelure reculer,  Jean-marie Le Pen, toujours en avant dans le parti, montrait à tous cette partie de sa personne, de plus en plus visible, et c'est donc son propre front qui est devenu  national !

Désormais avec sa fille en activité il serait question de changer le nom du parti pour bien marquer le fait que sa fille est le nouveau leader légitime: la formation pourrait devenir MARINE NATIONAL !

Sans "E" à national sans quoi beaucoup feraient un sacré "foin", ce serait quand même le pompom !