Emmanuel Macron ne s'est pas exprimé
sur le grand débat en raison de l'incendie de Notre Dame. Je
profite de ce différé pour une comparaison ….. Qui permet de
poser des questions!
Je compare en effet le
Pays et ses institutions à ce Monument..... Après l'incendie, la
structure a tenu mais les dégâts sont considérables.... De même
après l'incendie allumé par les Gilets Jaunes, les structures ont
tenu, mais le Président, flèche de nos institutions, résistera-t-il
mieux que ne l'a fait la flèche de la cathédrale? Car si le grand
débat a maîtrisé l'incendie, que va-t-il se passer ensuite?
Tout dépend de ce que
va dire Emmanuel Macron et ce ne sera pas facile pour lui puisque le
Grand Débat n'en était pas un.
Il a été d'abord un
défouloir qui exprimait le ras-le-bol sur un tas de sujets:
pouvoir d'achat en baisse avec explosion des prix (surtout ceux pour
lesquels les pouvoirs publics ont leur mot à dire comme énergie,
carburant etc...), impact négatif de la hausse de la CSG, mesures
très mal perçues comme baisse de 5€ des APL, loi alimentation qui
provoque la hausse des prix (sans retour aux producteurs),
interdiction de faire des promos (revenant à une hausse des prix),
injustice fiscale, inefficacité crasse des élus (d'où le rejet de
toute forme de représentation), souci de l'écologie et peur de
l'avenir, demande de services publics...
Il a été pour
beaucoup l'occasion du remake des «Cahiers de Doléances»
d'avant la Révolution, sur des mesures précises, mais il est
difficile à la fois de baisser des impôts, et d'augmenter les
services publics ... Toutes les demandes positives (plus de services
et moins d'impôts) butent en effet sur leur financement .
Des solutions ciblées
ont été proposées mais ces idées se heurtent toujours à la
réalité des chiffres. Rétablir l'ISF rapporterait au mieux 3 ou 4
milliards mais cette somme est notoirement insuffisante pour tout
faire: la France est dans la dèche et veut même vendre Aéroports
de Paris pour 10 milliards, rien que pour combler notre retard en
recherches dans le numérique et l'intelligence artificielle....
Alors croire que les quelques milliards de l'ISF vont soudainement
mettre les français aux anges avec tous les services publics
présents dans le moindre hameau isolé, est une vue de
l'esprit...... Dans un pays au PIB relativement stable dès qu'on
avantage à un endroit, nécessairement on pénalise à un autre. La
marge de manœuvre pour ce type de mesures se situe à un très
faible pourcentage. Ces mesures peuvent catalyser une dynamique
présente mais en aucun cas être la solution d'un problème.
Quant au RIC, symbole du
rejet de la représentativité, il serait trop lourd comme procédure
et à organiser concrètement, et l'argument de l'ochlocratie va
certainement ressortir.
Dans un Pays où tout
va mal, l'organisation déplorable et catastrophique mise en
place a été développée et complexifiée, officiellement sous
prétexte de simplifier: on a créé des régions plus grandes en
conservant en double tous les postes, aujourd'hui on parle de créer
des conseillers territoriaux, alors qu'on a déjà des parlements
régionaux et des conseils départementaux.... L'Etat a délégué
des compétences aux régions et départements, sans l'argent
nécessaire pour agir, et baissé les dotations aux communes. Malgré
tout l'argent manque alors où est-il?... Plus grave cette
décentralisation apparente s'accompagne d'une centralisation locale
encore plus dévastatrice car les communautés de Communes créent
des «baronnies». Les petites communes deviennent les parents
pauvres, perdent des compétences et le travail qu'elles faisaient ne
l'est plus par la communauté débordée, et là encore des postes
sont en double ou en triple. C'est la porte ouverte au gaspillage de
fonds publics par des investissements à tour de bras dans des
bâtiments communautaires supplémentaires alors que toutes les
communes sont équipées de Mairies et Salles. Une débauche
d'investissements a lieu dans des dépenses plutôt inutiles mais on
ne nous montre à la TV que la poignée de communes (pas plus d'une
dizaine en France) qui fait vraiment le boulot et prend des mesures
efficaces pour le bien-être de la population. De la gestion
communautaire des terres, au pari de l'énergie citoyenne (Côtes
d'Armor), du village aux maisons écologiques (Ille et Vilaine) aux
villages luttant contre le chômage par création d' entreprises à
but d'emploi etc.... Dix efficaces sur 36000 c'est ridicule même si
cela fait naître l'espoir: d'autres pourront copier, de nouvelles
initiatives apparaîtront.... Mais comme on dit «Y'a du boulot!»
Le pays souffre de
cette organisation dont le seul but a été à chaque fois de ménager
les susceptibilités des élus, et jamais de penser à l'intérêt
général. Comme quoi en politique on parvient à tout prix à
préserver les postes inutiles, sans même chercher à former les
dirigeants à une nouvelle façon de gérer le pays: l'élection est
une chose mais la compétence en gestion en est une autre. Cette
représentativité est la pire des choses pour la démocratie, d'où
la décadence avérée au fil du temps. Les politiques n'ont pas vu
le ridicule de leurs discours sur le changement (préconisé pour la
population) alors qu'ils sont les plus farouches défenseurs de
l'immobilisme (en ce qui les concerne).... C'est l'éternel
recommencement du «faites ce que je dis mais pas ce que je fais».
Très peu de
contributions ont présenté une vision globale des choses et des
solutions. Personnellement j'ai la conviction d'avoir fait ce travail
de cohérence et ce que je présente tient la route. La grande
difficulté est de passer de l'organisation actuelle vers ce que je
préconise. Paradoxalement le problème n'est pas au niveau des
institutions mais au niveau financier, car la transition pour les
financements sociaux prendrait plusieurs années. Que faire pendant
ce temps pour les problèmes du quotidien, là est le souci même si
j'ai une solution!
Alors que va dire Mr
Macron? Mystère! S'il parvient à faire une synthèse de toutes
les contradiction je dis chapeau. Mais c'est impossible de satisfaire
une demande et son contraire. Ménager la chèvre et le chou en
abordant les sujets brûlants (exprimant le ras-le-bol des français)
est une façon de répondre à la majorité, mais il n'a pas de
solutions autres que de poursuivre ses réformes, ou de les stopper
pour faire plaisir. Or remettre le Pays dans une dette accrue (baisse
massive des impôts sans recettes de compensations) le mènerait
vers de grandes difficultés (en Europe, à l'international) que ce
soit en politique et en économie...
Je pense que la
solution de fond pour satisfaire les français est l'annonce
d'une mesure phare qui répond à toutes les attentes (c'est
d'ailleurs ce que j'ai proposé dans ma contribution). Il s'agit de
pérenniser le grand débat en l'organisant différemment (dès lors
plus besoin du RIC). Un grand débat permanent permettant à chaque
citoyen de proposer une loi, un texte, une mesure, à condition
qu'elle soit cohérente, d'alerter sur une anomalie ou un
dysfonctionnement. Chaque contribution étant déposée à
l'Assemblée via les députés, les récoltant dans leurs
permanences, puis examinées par des commissions chargées de trier
les propositions et de remettre en forme les textes intéressants
avant de les soumettre à un vote. Ce serait un pas décisif vers ce
que l'on appelle la démocratie participative, et une premier étape
vers la démocratie directe (A terme les élus ne serviraient qu'à
remettre en forme les textes des citoyens, le vote décisif revenant
au peuple directement. Le gouvernement se chargeant d'appliquer les
lois dictées par le peuple et sous son contrôle permanent. Cela
n'est qu'une description sommaire, en plus on peut facilement tout
encadrer pour éviter l'Ochlocratie et les demandes fantaisistes, on
peut facilement donner les compétences selon le sujet traité à
différents groupes d'élaboration des textes, et on peut aussi
facilement contrôler grâce à la règle de transparence,
essentielle en démocratie mais très peu usitée. La même pratique
au niveau local générerait dans le Pays des milliards
d'économies....)
La deuxième solution,
financière cette fois pour gérer la transition sociale consiste
à faire venir l'argent de l'extérieur au lieu de taxer les
français. On a déjà commencé avec la taxe des GAFA. Sachez que
les fonds de pension américains, actionnaires de nos entreprises,
font la même chose puisqu'ils gèrent nos entreprises pour payer les
retraites de leurs compatriotes (au détriment de l'emploi chez nous
quand le bénéfice n'est pas au niveau escompté). J'ai un plan
imparable au niveau de l'énergie pour faire venir en masse les
entreprises chez nous et l'argent ainsi récolté permettrait la
transition entre le nouveau régime social et l'actuel. Je ne parle
pas en l'air car on a vu que le gaz et le pétrole de schiste ont
fait baisser le coût de l'énergie, pas de beaucoup mais assez pour
provoquer des délocalisations massives d'entreprises aux USA. Mon
plan ferait baisser le coût du KW électrique en France à quelques
centimes.... Imaginez l'arrivée massive qui en résulterait (donc la
disparition du chômage).... Le phénomène durerait assez longtemps
pour faire la transition sociale, car inévitablement les autres
copieraient. C'est pour cette raison que je n'en parle pas car nous
sommes assez nuls en France sur l'innovation: généralement on
invente, les décisionnaires n'y croient pas, et finalement on
rachète à prix d'or à l'étranger, 10 ou 20 ans après, ce qui
aurait fait la fortune du pays.
Je pense que ma
contribution est passée à la trappe, et que malheureusement rien de
ce que je viens d'écrire ne sera repris (même effleuré) par le
Président.
Alors les paris sont
ouverts sur la teneur du discours.... Rendez vous devant votre TV
pour écouter Emmanuel Macron!
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