Nouveau délire énarque,
qui crée une «complification» de notre système fiscal, aux frais
des entreprises (on les surcharge de paperasserie en les empêchant
de faire leur métier et en les rendant responsables), et surtout qui
donne de faux espoirs aux contribuables, puisque cette retenue à la
source n'est pas un versement définitif comme on pouvait l'espérer,
puisque les déclarations annuelles sont maintenues !
Bref le «progrès
annoncé» de la mesure n'apporte strictement rien sauf aux milliers
de fonctionnaires qui, n'ayant plus de boulot, seront payés à ne
rien faire: on appelle cela de nouvelles missions, mais c'est un
gaspillage de plus des fonds publics !
LES POINTS SUR LES
«i»:
Remarques préalables: on
instaure ce système en France sous prétexte que nos voisins
européens l'ont fait, mais sans se poser la question de la
pertinence (quand les voisins font des conneries rien ne vous oblige
à faire les mêmes), et surtout en s'ingéniant à mettre en place
des mesures pratiques qui retirent tout intérêt au système
franco-français.
1/ L'impôt sera payé
sur le revenu sans décalage de date (argument principal). Sauf
que la mensualisation de la grande majorité des salariés et
fonctionnaires gommait ce décalage. En cas de revenus en hausse le
contribuable payait un petit solde, et en cas de baisse on lui
remboursait quelques Euros. Aucun changement donc dans le nouveau
système puisque la déclaration annuelle sera toujours obligatoire.
2/ L'état encaissera
immédiatement l'impôt. Mauvais argument en ce qui concerne les
mensualisés, en revanche recevable pour les indépendants..... Mais
casse-tête pour déterminer l'impôt de ces derniers en raison de
leurs revenus qui fluctuent sans arrêt dans la plupart des cas !
3/ L'impôt évitera à
l'administration l'emploi de milliers de fonctionnaires. Exact
mais il n'y aura aucune économie pour le budget de l'Etat car on
continuera à payer ces fonctionnaires pour du travail inutile,
différent de leur métier actuel.
4/ L'impôt générera
des économies car les frais pratiques de recouvrement (hors
frais de personnel) seront assumés par les entreprises. Exact mais
cet argent sera dilapidé comme d'hab et la compétitivité des
entreprises sera sérieusement mise à mal !
5/ Les entreprises
devront récolter le prélèvement à la source comme elles
récoltent déjà la TVA, les cotisations sociales etc.... Une source
énorme de soucis car les patrons feront, sans le vouloir, de
l'ingérence dans la vie privée des employés et pourront s'en
servir le cas échéant (voir liste non exhaustive en fin de
paragraphe)... Rien n'est prévu en cas d'indélicatesse d'un patron
(je pressens des fraudes étrangères, quelle aubaine! Comme celles à
la TVA qui coûtent 10 milliards par an au trésor sans que l'on
fasse quoi que ce soit pour enrayer le phénomène), rien n'est prévu
en cas de redressement ou de liquidation judiciaire. Malgré les
années de préparation on est en fait dans l'improvisation totale.
Liste des difficultés:
Quid des employés à
patrons et contrats multiples ?
Les conjoints à revenus
différents vont avoir un taux moyen de nature à informer le chef
d'entreprise: sur la situation du couple (incitation à ne pas
augmenter le salaire???), mais aussi sur les autres revenus du
couple, son train de vie, sur le nombre de parts, sur les crédits d'impôts... Un comble
dans un contexte de lutte contre la commercialisation des données
personnelles par les réseaux sociaux ! En cas de problème le
salarié ira naturellement interroger son patron qui n'est en fait que
l'exécutant, alors que l'interlocuteur est l'Adminstration fiscale:
facteur de conflits supplémentaires surtout en cas d'erreur.
L'entreprise va devoir investir en informatique, recourir à des
fiscalistes, externaliser la paye pour éviter des erreurs (mais
l'administration rend le chef d'entreprise, pourtant seulement
exécutant, totalement responsable avec de lourdes amendes à la
clef). Ce sera donc du temps perdu, une lourde charge d'entreprise,
et du temps en moins à consacrer au métier et aux clients: bref une
perte de compétitivité.... Comme pour casser la fragile reprise
actuelle!
6/ Effrayée par
l'idée de laisser échapper un peu d'impôt, l'administration
maintient la déclaration annuelle pour ne pas oublier de taxer les
revenus annexes non connus par l'employeur comme les revenus
d'actions, les placements divers, mais aussi pour prendre en compte
les crédits d'impôts, les exonérations, les parts supplémentaires
liées aux enfants etc... Etc...
Finalement on met le
bazar pour rien, seulement pour diffuser auprès d'acteurs non
publics les données personnelles des contribuables jusqu'ici
strictement privées et confidentielles, en obligeant les
contribuables à faire encore plus de déclarations contraignantes,
tout en laissant les privilégiés échapper vraiment à l'impôt
pour des milliards (on l'a vu avec les rentrées fiscales des fraudeurs repentis).... Cela va se passer sans aucune économie à la clef au
niveau de l'Etat, en compliquant la fiscalité sur le revenu par
l'arrivée d'un intermédiaire de plus, l'entreprise, et en grevant
la compétitivité des entreprises.
7/Tout ça pour quoi?
Environ 75 milliards. Une
somme significative certes, mais minime dans un budget d'Etat de
l'ordre de 400 milliards et qui va créer un bouleversement énorme
dans le quotidien des français. Il y avait mieux à faire que de
risquer l'impopularité du gouvernement qui a d'autres réformes (
impératives celles-là ) à mener. Une impopularité inévitable
qui résultera de ce fiasco que j'annonce dès aujourd'hui !
L'idée de retenue à
la source est liée à celle d'impôt libératoire et c'est ce qui a
séduit le public lorsque l'on en a parlé au départ. Mais
l'administration s'est ensuite ravisée en mesurant le caractère
inquisitoire des formulaires sur les situations personnelles, et en craignant de perdre le contrôle sur une grande masse de la
population! Elle a voulu simplifier par une retenue à la source,
sans renoncer à l'inquisition qui est sa raison d'être depuis des
lustres: deux choses totalement contradictoires donc inconciliables
en pratique.
Les solutions sont
pourtant simples:
1/ soit rendre
obligatoire la mensualisation des salariés, fonctionnaires, et
assimilés, en proposant aux indépendants une contribution mensuelle
volontaire avantageuse . Avec à la clef des rentrées régulières
étalées sur l'année (un des buts de l'administration). Dans ce
contexte la régularisation annuelle intervient avec la déclaration
annuelle;
2/ soit individualiser
la retenue à la source en facilitant sa perception par un simple
calcul de pourcentage (comme pour les charges sociales ou la CSG).
L'imposition définitive relevant de la déclaration de revenus,
celle-ci reprenant alors les données du couple, les enfants, les
revenus annexes, les crédits d'impôts etc.... Avec pour seul
interlocuteur l'administration fiscale.
Vous l'avez compris
dans un tel système pas mal de contribuables des classes moyennes et
supérieures paient plus que nécessaire au moment de la retenue (les
abattements liés à la famille n'étant pas considérée), mais la
situation se régularise lors de la déclaration de revenus. Je
suggérerais dans ce système de faire deux déclarations
semestrielles avec l'éventualité de deux remboursements par le
fisc. L'Etat aurait alors plus d'argent qu'il n'en faut et ce serait
d'autant moins à emprunter pour la dette: en quelque sorte un
emprunt gratuit auprès de la population et qui ne toucherait que les
plus hauts revenus (les smicards ne seraient pas impactés ).
3/ MIEUX, passer
à une fiscalité simplissime à cotisation uniquement individuelle
en pourcentage. Quitte à redistribuer via les Allocations familiales
et autres structures de l'argent supplémentaire au cas par cas. La
devise «fraternité» retrouverait ainsi un peu de son sens!
MAIS ON NE PEUT PAS
DEMANDER A DES ENARQUES DE FAIRE SIMPLE ET EFFICACE..... SINON CELA
SE SAURAIT !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire