Macron a mobilisé petit
à petit des inconnus pour valorise le travail et l'action de ces
bonnes volontés, face à l'immobilisme et à la temporisation
régnant depuis quasiment 40 ans dans le milieu des dirigeants. La
nouveauté a été de faire élaborer par des groupes de travail
toute la liste des actions à entreprendre pour améliorer la
situation du pays, avec un regroupement par thèmes, puis
l'extraction de lignes directrices constituant un programme. C'est
ce qui a fait dire aux cadres du mouvement qu'ils se mettaient à
la disposition des participants pour diffuser les idées ainsi
générées au lieu de décréter des mesures sans consultation de la
base.
En clair et
schématiquement, Macron a mis en place une Démocratie fonctionnant
dans le bon sens de la base vers le sommet , avec un sommet exécutant
les volontés de la base. Pas étonnant qu'un énorme mouvement ait
approuvé cette façon de faire.
Les figures politiques
sceptiques n'y ont pas cru, forts de leur expérience de la relation
U-N (Utilisation-Notoriété) qui déclenche l'utilisation (=le
Vote) en faveur des candidats les plus connus (=Notoriété).
Oubliant que si cette relation est une base en comportement
commercial d'achat, elle repose sur la notion de stabilité de
l'offre. Ainsi un nouveau produit ( par exemple une énième lessive)
comparable aux autres, n'a que peu de chances de se positionner en
bonne place d'utilisation (grosses ventes sur le marché)car figurer
dans les trois premiers en notoriété ( gage du déclenchement
massif des achats) nécessite d'énormes dépenses de publicité qui
font alors grimper le prix. (donc freine les ventes). En revanche un
produit apportant une innovation réelle (et pas une fausse
innovation consistant en un simple terme de marketing) va
immédiatement se positionner en tête de la notoriété et
l'utilisation suit inévitablement si le prix est cohérent.
Face aux vieux briscards
de la politique, Macron a sorti l'arme imparable d'un retour vers une
pratique réelle de la Démocratie. Arme imparable car les élus de
la Vème, trop habitués à l'adhésion des électeurs au programme
imposé par le leader, auquel les votants avaient seulement le droit
d'adhérer sans jamais le remettre en cause, sont si empêtrés dans
ce comportement routinier depuis des décennies qu'ils sont
incapables de réagir.vu leur âge et surtout de s'adapter à une
pratique nouvelle totalement opposée à la leur !
Cette pratique, les
discours de ces élus la présentaient comme démocratique alors
qu'elle était en fait dictatoriale puisqu'imposée par un seul
homme: Le Chef ! Il y a de quoi se demander si les élus avaient
(et ont) vraiment tous leurs neurones en fonction pour croire qu'ils
agissaient en démocrates !
Cela dit le pas dans
le bon sens fait par Macron est-il le premier d'une longue série
annonçant la vraie démocratie ? Rien n'est moins sûr !
Un premier accroc déjà
aux législatives où parmi les 577 candidats investis Macron a
délibérément sacrifié sur l'autel des alliances politiques une
partie des candidats inconnus. Il fallait récompenser les alliés du
Modem en retirant les candidats En Marche, faire la même chose vis à
vis de certains socialistes ralliés, tout comme avec une frange
venue des Républicains.
Ce premier accroc a
généré de grosses déceptions parmi les militants, mais les
votants ne sont pas impactés seuls les militants de la première
heure le sont.
C'est à l'usage que l'on
verra si la nouveauté apportée se confirme: une assemblée
qui répercute dans les textes les souhaits des militants et des
électeurs et surtout qui les vote rapidement ces textes pour faire
bouger les choses!
Si la politique à
l'ancienne reprenait le dessus, avec une tendance à l'inertie, et
des textes plus imposés au peuple que venant de lui, les partisans
de Macron seraient si déçus et si écoeurés d'avoir été trompés
à ce point, que d'importants troubles pourraient en résulter avec,
pourquoi pas, le cataclysme possible d'une dérive vers les
extrêmes, ou l'établissement durable d'une anarchie complète et
l'apparition de nombreuses zones de non-droit.
Il est probable que les
nouveaux élus ont conscience qu'ils ne peuvent pas échouer ce qui
est déjà une bonne chose. Maintenant accepteront-ils d'aller un peu
plus loin vers la Démocratie ? La question est posée nous jugerons
sur pièces : WAIT AND SEE !
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