dimanche 25 octobre 2015

BESANCENOT NON SUIVI ....CAR MAUVAISES SOLUTIONS !

Prestation très intéressante d'Olivier Besancenot chez Ruquier Samedi 24.
Il a peu été repris . Mais Lea Salamé a eu raison d'opposer la hausse permanente des salaires de 2,4% par an entre 1986 et 2007 a son affirmation du contraire. En effet si la moyenne française a augmenté ainsi c'est que les salaires qui ont effectivement baissé étaient minoritaires. Quant aux salaires des dirigeants qui ont explosé, c'est vrai, des hausses de 100% sur quelques individus, même gagnant deux millions par an, ne peuvent suffire a provoquer une hausse en pourcentage sur tout le pays ( plus de 20 millions de travailleurs).
Cela dit Besancenot a raison lorsqu'il dit que les salaires n'ont pas augmenté pour permettre le service de gros dividendes aux actionnaires. Et ces actionnaires sont le plus souvent des fonds de pension étrangers qui financent ainsi leurs retraites par capitalisation, ce ne sont pas du tout les pékins moyens locaux qui possèdent quelques titres qui profitent de la manne. Cet argent sorti du pays est une exportation de richesse qui n'est pas recyclée en France et manque cruellement à notre économie.
Le bémol étant que les entreprises concernées sont essentiellement de très grands groupes. J'ai fait le calcul sur le CAC 40 en cumulant les bénéfices et les bonnes années on dépasse les 100 Milliards. Sur toutes les entreprises cotées ce sont régulièrement 300 milliards au moins qui en partie s'évaporent, et ce chiffre est vraiment un minimum !
Là où je ne suis pas d'accord avec Besancenot c'est quand il propose d'augmenter les salaires pour baisser les bénéfices. Je préfère l'augmentation du pouvoir d'achat à celle des salaires ce qui n'est pas pareil. En clair il s'agit de baisser les prix de vente ( donc diminuer les bénéfices) mais au profit de la collectivité de tous les acheteurs. Si vous suivez mon raisonnement et si 180 milliards sont ainsi non prélevés par baisse des tarifs ( soyons raisonnables on en laisse encore 120 aux entreprises), alors la répartition de cette somme entre tous les français équivaut à 3000 Euros par an de pouvoir d'achat supplémentaire par personne ( je compte 60 millions de français). Certes ce n'est qu'une moyenne mais convenez que les plus démunis y trouveraient leur compte avec les baisses significatives sur de nombreux produits de base ( 100 Euros de gain sur l'électricité par logement, 80 à 100 sur le carburant par véhicule, donc baisse du coût du transport, des coûts de fabrication partout, dont en alimentaire etc...).
On pourrait très bien y parvenir par un blocage des prix car je doute que les entreprises baissent spontanément leurs tarifs !
Je reviens au sujet de la soirée:
Comme le disaient les deux chroniqueurs qui globalement adhéraient aux propos et analyses de Besancenot, comment se fait-il que les électeurs ne suivent pas ?

1/ Je dirais d'abord la peur:
en dépit des affirmations populaires sur le terrain, à propos de la nécessité de changer les choses, les français conçoivent le changement comme une mesure concernant les autres mais surtout pas eux ! Dans ce contexte il est impossible de modifier quoi que ce soit car nul ne veut perdre son privilège, son avantage acquis ( même s'il ne se justifie plus) etc.... Les politiques se font alors élire pour avoir bien parlé, bien annoncé mais, une fois élus, sans agir ou le moins possible afin de conserver le pouvoir.
Les français savent très bien que, toujours, une «réforme» a pour effet de restreindre les avantages, augmenter les cotisations, créer des contraintes... Ressentant une possibilité de voir leur situation empirer ils n'en veulent pas ! Mais en éternels râleurs qu'ils sont ils n'hésitent pas à faire plier les gouvernements par d'immenses mouvements de contestation. Les problèmes non résolus s'accumulent et peu de choses évoluent ! Du coup, les politiques temporisent et, sentant proche leur éjection, passent la patate chaude au camp adverse  pour l'obliger à agir, ce qui leur permet de retrouver rapidement le pouvoir vu le mécontentement généré. Le pouvoir pour le pouvoir sans vraiment gouverner, coûte très cher au Pays et tout se  fait sur le dos et le porte monnaie des populations ! Le problème des retraites soulevé dès les années 80 n'a ainsi jamais été réellement traité, et d'autres exemples sont nombreux !

2/ La deuxième chose est l'absence de solutions indolores:
Besancenot dénonce beaucoup, il a raison de le faire, mais il ne propose rien de concret ou du moins rien qui ne permette de réformer sans susciter de crainte de l'avenir chez une majorité de français.
En particulier sa solution de faire représenter à l'assemblée toutes les couches de la population, est une proposition intellectuellement satisfaisante mais inefficace sur le plan pratique. Les contestations du terrain se retrouveraient dans l'assemblée et il serait quasiment impossible d'obtenir une majorité sur quelque texte que ce soit: le pays serait paralysé !
Augmenter les salaires par ponction sur les bénéfices, sans bloquer les prix, serait générer une flambée des prix (transmise d'une entreprise à l'autre ,semblable à un jeu de dominos qui bascule)comme après les événements de Mai 68 (il fallait bien récupérer la hausse brutale des coûts de production pour maintenir les marges). Mais un gouvernement qui plafonnerait les marges serait taxé de totalitaire ! Ce"la dit j'ai d'autres idées ...

3/ La troisième chose est le constat d'inutilité
Ce n'est pas un secret, la France est la championne des lois. Chaque problème et hop on vote une loi ! De plus les ministres à l'égo démesuré veulent laisser leur nom à un texte, et on vote d'autant plus ! Le problème est que trop de lois tuent la Loi et que par dessus le marché les lois ne sont pas appliquées en vertu du principe franco-français déjà exprimé plus haut: le changement et les lois c'est pour les autres pas pour moi !
Ecoeurés, les français finissent par douter de leurs représentants et regardent ailleurs. Déçus de la droite ils ont surmonté leur peur de «l'homme au couteau entre les dents» et ont voté à gauche en 81. Pour finalement se rendre compte qu'après quelques mesures prises, la gauche tombait dans les travers de la droite. S'est amorcé alors un va-et-vient Gauche-Droite assorti de cohabitations. Mais toujours la déception en dépit d'une profusion de promesses genre «cette fois on va le faire»!
Le français ne peut qu'être déçu puisqu' il réclame du changement, sentant confusément que le pays ne va pas, tout en refusant ce changement par peur de réformes qui pourraient lui nuire à titre personnel. N'acceptant pas cette contradiction qui l'habite, et même la niant, l'électeur trouve une issue en accusant les politiques : on trouve dans l'autre un bouc-émissaire rendu responsable de la carence mentale de l'électeur..
Gauche et droite n'ayant rien donné d'acceptable à leurs yeux, les électeurs se détournent du vote et les abstentions grimpent : ils se sentent réellement inutiles !
Et les politiques qui s'agitent en tous sens et les submergent de discours et déclarations confortent les français dans ce rejet du monde des élus !
Mais voilà que surgit un troisième Larron qui parle clair, dit les mêmes âneries que les grands partis ou pire, mais qui propose une solution indolore: «C'est la faute des autres»!
Bingo ! Evident: c'est de la faute de la droite et de la gauche, c'est de la faute de l'Europe, c'est de la faute des étrangers.... Enfin quelqu'un qui dit la vérité pensent beaucoup!
C'est ainsi que l'absence d'introspection, l'absence d'auto critique personnelle, le refus de voir ses propres contradictions, conduit l'électorat à envisager le plus abominable choix politique qui soit !

ALORS QUE FAIRE ?
La solution passe par un préalable incontournable de validation du vote Blanc en tant que suffrage exprimé. Il faut donc un vote massif des électeurs, vote blanc, pour faire comprendre aux partis principaux qu'ils sont à côté de la plaque et que réellement il faut prendre de vraies mesures, mais aussi donner un minimum de pouvoir d'action  aux électeurs. Avec la reconnaissance du vote Blanc, la règle des 12,5% des suffrages, pourquoi pas des 10%, permettrait d'exclure d'une élection un candidat dont on ne veut pas ( et à la limite tous les candidats).
Avec cette arme en leur possession les électeurs se sentiraient plus concernés et avec au moins un moyen de devenir utiles en contrant les manoeuvres des partis pour verrouiller les candidatures localement et limiter ensuite toute opposition nationale , à défaut de la museler. Ce faisant les vainqueurs d'une élection ont alors le champ libre au parlement, mais alors on n'est plus dans une démocratie mais une «minocratie» car c'est une minorité qui a confisqué le pouvoir à son profit !

Ce préalable ne suffit pas il faut une véritable révolution mentale du peuple! POur y parvenir un  travail de pédagogie énorme nécessitera des années d'efforts , de dialogues, et surtout des bénévoles motivés pour rendre possible cette évolution vers un citoyen responsable et réellement évolué, donc civilisé au sens noble du terme. Aui fera ce travail, les educateurs ? Les Parents ? Je ne sais pas, mais sans cela nous ne parviendrons à rien ! La solution n'est pas politique ou institutionnelle, elle est avant tout éducative !

Je ne doute pas de l' intelligence des députés, sénateurs et autres élus ou dirigeants, mais il serait salutaire pour eux de prendre conscience que leur égocentrisme de classe et leurs querelles intestines, les poussent à occulter l'intérêt général , privilégier leur minable intérêt personnel, tout en menant le pays à une catastrophe humaine.
Je disais à propos de DSK qu'il gouvernait non plus au pif mais à la bite et au cul ! Mais là, avec La Pine en Mer, nous irions droit vers une guerre civile et des massacres entre français d'origines différentes, et ce serait la fin de notre Douce France !



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