lundi 27 juillet 2015

Grèce puis France Agricole: Kif-Kif.!

Grèce-France: même combat !
Oui il y a une grande similitude entre la crise grecque et nos problèmes d'élevage: dans les deux cas l'aide est un remède d'urgence, totalement inutile pour résoudre le problème puisqu'il ne s'attaque pas aux causes !
En Grèce on aide l'Etat à payer ses dettes bancaires, donc à ne pas causer de préjudice aux banques des Etats prêteurs, et on exige en contrepartie la baisse des retraites, salaires et traitements et la hausse des impôts. Le peuple souffre, l'économie ralentit (et maintenant se meurt )... Résultat probable: une nouvelle aide à prévoir!
La véritable aide aurait consisté à aider le pays à se réformer :
pourquoi augmenter des impôts qui ne rentrent pas ?
Pourquoi maintenir une injustice sociale qui donne à 10% des retraités 40% du total des pensions?
Pourquoi bloquer l'activité en aidant les banques, au lieu de la relancer en aidant directement la population ?

ET NOS ELEVEURS ?
Nos éleveurs malgré leur travail ne gagnent rien et même perdent de l'argent. On les aide en urgence de 600 millions pour payer les arriérés, soulager leurs charges sociales, étaler les impôts. En même temps on demande aux banques d'étaler certains des prêts pour diminuer les échéances.
Finalement on maintient le système en place ( avec trop de faillites les banques finiraient par se fragiliser, et nous devrions importer massivement pour nourrir les français). Mais tout ce qui représente des délais de paiement n'efface pas les dettes et ne résout pas le problème de revenus car le système fait que le prix d'achat est inférieur au coût de production, c'est donc le système qu'il faut adapter !
Si les éleveurs perdent de l'argent c'est parce que les filières ont évolué vers un contexte mixte où distributeurs,abattoirs et ateliers de découpe, transporteurs, se répartissent, selon leur puissance respective dans un lieu déterminé, la plus grosse part de marge. Dans ce contexte intervient également la pression internationale ( pays qui ont subi la crise et deviennent compétitifs en main d'oeuvre) , tout comme la pression du consommateur qui sous celle du fisc français dépense de moins en moins.
La solution consiste bien entendu à mettre en place un système permettant aux éleveurs de gagner leur vie tout en payant leurs charges. Payer à leur place ne sera jamais une solution durable !
Faire ce dernier choix dans l'urgence on peut l'admettre, mais répéter l'opération à chaque crise est un gaspillage, si aucune mesure de modification n'est mise en chantier.
Force est de constater qu'aucun gouvernement n'a fait ce qu'il fallait depuis des décennies !
Personne en effet n'a, ni n'aura, le courage politique de tout remettre à plat: en fait de tout casser !
La production intensive est une hérésie car est bien plus chère que la production à petite échelle et diversifiée. Mais dans ce cas que devient l'investissement réalisé ? Qui va le payer si on change de système ? Ceux qui sont engagés ne peuvent pas revenir en arrière (sauf en payant toutes leurs dettes en bloc) sinon ils sautent, et après eux les banques.
La vente directe est une des solutions car on n'a pas besoin de produire beaucoup et, en vendant au prix d'une grande surface, donc sans intermédiaires, on gagne très bien sa vie!
Sincèrement vous voyez un politique expliquer aux distributeurs qu'ils vont être taxés et que les fonds publics vont aider les circuits directs alimentaires et priver les Hypers de clients dans ces rayons?
Revers de la médaille selon certains: ce serait amorcer un exode urbain pour créer les exploitations nécessaires (donc créer plein d'emplois). Oui je comprends car qui voudrait vraiment devenir un vulgaire plouc, loin de son portable , de son informatique, dehors par tous les temps et les sabots dans la boue et le fumier ?
Je plaisante.....! De nos jours les conditions sont bien meilleures et on fait de la production mais aussi de la transformation, et du commerce. Travail polyvalent, et enrichissant à tous points de vue, avec cerise sur le gâteau un temps pour les loisirs !
Si cela se produisait on verrait alors les distributeurs manifester et leurs actionnaires ne veulent surtout pas changer ( sinon leurs actions fondraient avec le développement du commerce direct)
On pourrait aussi s'attaquer au problème de l'énergie (dans le transport en premier lieu) en autorisant les gens à rouler sans essence ni gas oil. Mais vous voyez un politique qui accepterait de voir disparaître de ses recettes la TIPP ? Non évidemment, c'est pourquoi on maintient le système d'un port très cher...
Voilà pourtant un moyen de faire baisser le coût final et de permettre aux producteurs de récupérer une partie de ce gain en hausse de leur prix de vente . Cela ne changerait rien au prix final ni aux marges des intermédiaires. Mine de rien en effet il y a transport pour livrer des aliments, des fournitures, des pièces , au producteur, il y en a du producteur à la coopérative, il y en a de la coopérative à l'abattoir puis/ou à l'usine de traitement, puis de nouveau de cette usine à un atelier de transformation et/ou vers une centrale d'achat, enfin de cette centrale vers le magasin....

Il ne faut pas perdre de vue que la nature humaine étant ce qu'elle est, j'ai le souvenir pas si lointain de l'époque où les producteurs (en général et pas seulement dans l'alimentaire) tiraient parti de leur position de force pour dicter leur loi aux distributeurs. Ils allaient parfois jusqu'au refus de vente, Edouard Leclerc (le père) l'explique très bien dans son livre «Combat pour la distribution».
Aujourd'hui la vapeur est renversée et ce sont les distributeurs regroupés et les centrales d'achats qui font la loi !
La difficulté d'une réforme est précisément de faire en sorte que personne ne puisse tirer parti d'une position dominante. C'est la raison pour laquelle les dirigeants ne font rien dans ce sens: c'est trop compliqué pour de petites têtes, et impossible quand on gère toujours dans l'urgence et sans prendre le moindre délai pour réfléchir !

Agriculture en France, ou crise grecque: des aides gaspillées, des aides inadaptées, un système à bout de souffle, totalement incohérent, et contre l'évolution des choses et de la vie quotidienne.
Tous les systèmes de réseaux sont devenus obsolètes du jour où l'usager supplémentaire paie une fortune pour y entrer. Les techniques connues en 2015 permettent les mêmes services à un coût insignifiant. Il est donc criminel de maintenir un système «réseau»contre l'intérêt des populations et pour celui d'une infime minorité financière.

En fait la révolution politique a permis la liberté de penser, mais on nous refuse la révolution énergétique car elle signifierait la liberté d'agir, et dans ce cas personne n'est contrôlable,! C'est pourquoi les politiques s'allient aux financiers et aux grandes entreprises pour maintenir l'asservissement économique des populations.

L'appât du gain et du pouvoir à court terme efface totalement de leur esprit les risques de ce comportement qui peut, à terme, signifier la disparition de l'homme, après d'épouvantables catastrophes tant humaines que climatiques.

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