Grèce-France: même
combat !
Oui il y a une grande
similitude entre la crise grecque et nos problèmes d'élevage: dans
les deux cas l'aide est un remède d'urgence, totalement inutile pour
résoudre le problème puisqu'il ne s'attaque pas aux causes !
En Grèce on aide l'Etat
à payer ses dettes bancaires, donc à ne pas causer de préjudice
aux banques des Etats prêteurs, et on exige en contrepartie la
baisse des retraites, salaires et traitements et la hausse des
impôts. Le peuple souffre, l'économie ralentit (et maintenant se
meurt )... Résultat probable: une nouvelle aide à prévoir!
La véritable aide aurait
consisté à aider le pays à se réformer :
pourquoi augmenter des
impôts qui ne rentrent pas ?
Pourquoi maintenir une
injustice sociale qui donne à 10% des retraités 40% du total des
pensions?
Pourquoi bloquer
l'activité en aidant les banques, au lieu de la relancer en aidant
directement la population ?
ET NOS ELEVEURS ?
Nos éleveurs malgré
leur travail ne gagnent rien et même perdent de l'argent. On les
aide en urgence de 600 millions pour payer les arriérés, soulager
leurs charges sociales, étaler les impôts. En même temps on
demande aux banques d'étaler certains des prêts pour diminuer les
échéances.
Finalement on maintient
le système en place ( avec trop de faillites les banques finiraient
par se fragiliser, et nous devrions importer massivement pour
nourrir les français). Mais tout ce qui représente des délais de
paiement n'efface pas les dettes et ne résout pas le problème de
revenus car le système fait que le prix d'achat est inférieur au
coût de production, c'est donc le système qu'il faut adapter !
Si les éleveurs perdent
de l'argent c'est parce que les filières ont évolué vers un
contexte mixte où distributeurs,abattoirs et ateliers de découpe,
transporteurs, se répartissent, selon leur puissance respective dans
un lieu déterminé, la plus grosse part de marge. Dans ce contexte
intervient également la pression internationale ( pays qui ont subi
la crise et deviennent compétitifs en main d'oeuvre) , tout comme la
pression du consommateur qui sous celle du fisc français dépense de
moins en moins.
La solution consiste bien
entendu à mettre en place un système permettant aux éleveurs de
gagner leur vie tout en payant leurs charges. Payer à leur place ne
sera jamais une solution durable !
Faire ce dernier choix
dans l'urgence on peut l'admettre, mais répéter l'opération à
chaque crise est un gaspillage, si aucune mesure de modification
n'est mise en chantier.
Force est de constater
qu'aucun gouvernement n'a fait ce qu'il fallait depuis des décennies
!
Personne en effet n'a, ni
n'aura, le courage politique de tout remettre à plat: en fait de
tout casser !
La production intensive
est une hérésie car est bien plus chère que la production à
petite échelle et diversifiée. Mais dans ce cas que devient
l'investissement réalisé ? Qui va le payer si on change de système
? Ceux qui sont engagés ne peuvent pas revenir en arrière (sauf en
payant toutes leurs dettes en bloc) sinon ils sautent, et après eux
les banques.
La vente directe est une
des solutions car on n'a pas besoin de produire beaucoup et, en
vendant au prix d'une grande surface, donc sans intermédiaires, on
gagne très bien sa vie!
Sincèrement vous voyez
un politique expliquer aux distributeurs qu'ils vont être taxés et
que les fonds publics vont aider les circuits directs alimentaires et
priver les Hypers de clients dans ces rayons?
Revers de la médaille
selon certains: ce serait amorcer un exode urbain pour créer les
exploitations nécessaires (donc créer plein d'emplois). Oui je
comprends car qui voudrait vraiment devenir un vulgaire plouc, loin
de son portable , de son informatique, dehors par tous les temps et
les sabots dans la boue et le fumier ?
Je plaisante.....! De
nos jours les conditions sont bien meilleures et on fait de la
production mais aussi de la transformation, et du commerce. Travail
polyvalent, et enrichissant à tous points de vue, avec cerise sur le
gâteau un temps pour les loisirs !
Si cela se produisait on
verrait alors les distributeurs manifester et leurs actionnaires ne
veulent surtout pas changer ( sinon leurs actions fondraient avec le
développement du commerce direct)
On pourrait aussi
s'attaquer au problème de l'énergie (dans le transport en premier
lieu) en autorisant les gens à rouler sans essence ni gas oil. Mais
vous voyez un politique qui accepterait de voir disparaître de ses
recettes la TIPP ? Non évidemment, c'est pourquoi on maintient le
système d'un port très cher...
Voilà pourtant un moyen
de faire baisser le coût final et de permettre aux producteurs de
récupérer une partie de ce gain en hausse de leur prix de vente .
Cela ne changerait rien au prix final ni aux marges des
intermédiaires. Mine de rien en effet il y a transport pour livrer
des aliments, des fournitures, des pièces , au producteur, il y en a
du producteur à la coopérative, il y en a de la coopérative à
l'abattoir puis/ou à l'usine de traitement, puis de nouveau de cette
usine à un atelier de transformation et/ou vers une centrale
d'achat, enfin de cette centrale vers le magasin....
Il ne faut pas perdre
de vue que la nature humaine étant ce qu'elle est, j'ai le souvenir
pas si lointain de l'époque où les producteurs (en général et pas
seulement dans l'alimentaire) tiraient parti de leur position de
force pour dicter leur loi aux distributeurs. Ils allaient parfois
jusqu'au refus de vente, Edouard Leclerc (le père) l'explique très
bien dans son livre «Combat pour la distribution».
Aujourd'hui la vapeur
est renversée et ce sont les distributeurs regroupés et les
centrales d'achats qui font la loi !
La difficulté d'une
réforme est précisément de faire en sorte que personne ne puisse
tirer parti d'une position dominante. C'est la raison pour laquelle
les dirigeants ne font rien dans ce sens: c'est trop compliqué pour
de petites têtes, et impossible quand on gère toujours dans
l'urgence et sans prendre le moindre délai pour réfléchir !
Agriculture en France, ou
crise grecque: des aides gaspillées, des aides inadaptées, un
système à bout de souffle, totalement incohérent, et contre
l'évolution des choses et de la vie quotidienne.
Tous les systèmes de
réseaux sont devenus obsolètes du jour où l'usager supplémentaire
paie une fortune pour y entrer. Les techniques connues en 2015
permettent les mêmes services à un coût insignifiant. Il est donc
criminel de maintenir un système «réseau»contre l'intérêt des
populations et pour celui d'une infime minorité financière.
En fait la révolution
politique a permis la liberté de penser, mais on nous refuse la
révolution énergétique car elle signifierait la liberté d'agir,
et dans ce cas personne n'est contrôlable,! C'est pourquoi les
politiques s'allient aux financiers et aux grandes entreprises pour
maintenir l'asservissement économique des populations.
L'appât du gain et du
pouvoir à court terme efface totalement de leur esprit les risques
de ce comportement qui peut, à terme, signifier la disparition de
l'homme, après d'épouvantables catastrophes tant humaines que
climatiques.
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