vendredi 27 mai 2016

FRAIS BANCAIRES: INCOHERENCE LEGISLATIVE !

Vous pouvez voir le texte original et les liens sur economie.gouv.fr . Je n'invente rien !

COSTAUD LE LEGISLATEUR ! IL VEUT
Contribuer à clarifier les tarifs bancaires
Plafonner les frais bancaires applicables
Instituer un relevé périodique des frais prélevés

SUPER ! ET CONCRETEMENT çA DONNE QUOI ?

1/ Un comparateur public des tarifs bancaires
Ben Ouais ! Comme ça on constate l'entente sur le marché: seuls deux ou trois établissements se distinguent par quelques euros de moins que la masse des autres !
2/ Les particuliers sont informés des frais d'incidents dans le relevé mensuel
Génial, on le sait déjà vu les courriers préalables !
3/Plafonnement des frais de gestion des comptes inactifs
Là, il fallait oser y penser: pas de gestion, donc pas de frais, mais on les maintient quand même car vous occasionnez un manque à gagner à la banque en évitant le risque d'avoir des incidents ! A quand les frais sur le livret «A» inactif ?
4/ DECOUVERTS
a/Plafonnement des commissions d'intervention en cas de dépassement de découvert à 8€ par intervention et 80€ par mois. 20€ pour les personnes fragiles ( voir plus bas au 5/ c ).
Personne n'atteint ces plafonds car l'interdiction bancaire tombe avant ! Cela dit, belle régression par rapport à la jurisprudence de la Cour de Cassation !
b/Plafonnement pour les rejets de chèques ou de prélèvements à 30€ par chèque de moins de 50€, 50€ pour les chèques supérieurs à 50€ et 20€ pour les prélèvements, virements ou autres moyens de paiement).
Même remarque que celle du paragraphe précédent. Et puis 10 chèques rejetés ce sont 80€ au titre des commissions, sans compter les 500€ pour 10 rejets à 50€, et sans parler du taux majoré sur le découvert ! A moins de le faire exprès ( 10 chèques le même jour) personne n'arrive à un tel niveau sauf si le banquier est saoûl, laxiste, ou absent en permanence! Généralement l'interdiction arrive au premier rejet ou au deuxième !
5/ TRANSPARENCE ET PROTECTION
a/ En plus des informations dans le relevé mensuel, obligation faite à la banque de faire un relevé annuel DETAILLé des frais perçus au titre de la gestion du compte.
Superbe ! Cela ne change rien pour le client qui, quoi qu'il arrive, paiera !
b/ La Loi crée une dénomination commune des principaux frais et services bancaires (obligatoire pour toutes les banques), assortie de l'obligation de notifier dans le relevé mensuel les frais liés aux irrégularités et incidents (déjà mentionné au 2/ plus haut).
Magnifique pour les banques: elles ont beau jeu de dire «c'est la Loi qui nous l'impose», et boum !Les facturations se retrouvent les mêmes quasiment partout On a ainsi légalisé cette pratique abusive !
c/ La Loi impose aux banques une offre spécifique pour limiter les frais en cas d'incidents. Offre limitée aux personnes en fragilité financière.
Là c'est une chose cohérente, mais de portée très limitée car c'est la banque qui définit si vous êtes ou non dans les critères d'attribution. Et les personnes concernées n'ont pas les moyens de faire un procès même si elles ont raison, et pas non plus les moyens d'attendre des mois ou des années pour pouvoir vivre au quotidien décemment !

Des obligations qui n'en sont pas vraiment pour les banques, une présomption de culpabilité des clients en difficulté, donc une répression confirmée (après une brève période cohérente avant ces Lois). En fait sous un bel habillage on essaie de donner à des textes rétrogrades l'apparence du progrès, et même on enfonce le clou en affirmant que les lourdes obligations à la charge des banques doivent être compensées par l'octroi d'un petit, tout petit avantage: la facturation de la tenue de compte.

JE VAIS OSER LA VANNE: CETTE LOI QUELLE CONNERIE !

Je rappelle que nous sommes sous un gouvernement de Gauche ! La preuve est ainsi faite que la couleur politique ne change rien car les lois sont toujours en faveur des puissants qui ont les moyens de les dicter aux pantins qui les font, ces fameuses Lois: un Lobby parvient toujours à ses fins !
Désormais les frais sur incidents deviennent légaux, et les frais de tenue de compte vont encore priver les modestes d'un pouvoir d'achat précieux en ces temps de crise. Mais pas d'inquiétude, en haut lieu tout va mieux on nous le dit sans arrêt !

JE SUIS EN COLERE!
Si on considère que chaque français en âge de le faire a ouvert un seul compte, le minimum est donc de 40 millions de comptes dans le pays (en fait il y en a beaucoup plus, en moyenne quasiment 2 comptes par personnes avec les livrets, les PEA, les PEL, Codevi etc...)). Maintenant multipliez ce chiffre par 50€ pour avoir une idée (fourchette basse) du cadeau fait aux banques et vous trouvez le minimum de 2 milliards.
En échange de ce somptueux cadeau, rien, nada, pas la moindre obligation réelle qui aide le client, mais une régression.
Si vous n'avez pas d'argent, vous menacer de frais astronomiques ne changera rien à votre situation et c'est même l'inverse car les frais vous mettent fréquemment en dépassement de découvert et génèrent alors des nouveaux frais majorés et catastrophiques. Le législateur marche sur la tête car en légalisant ces frais en faveur des banques il instaure la présomption de culpabilité à l'égard des clients ( la présomption d'innocence n'est valable qu'au pénal pour les terroristes qui tuent, les criminels, les voleurs, les dealers, les violeurs et autres malfaisants). Dans le civil on est toujours présumé coupable !
C'est malheureusement une évolution constante: on cherche à rendre les choses automatiques pour éviter l'intervention de la justice. Car la justice est coûteuse, lente, et la faire intervenir empêche ceux qui le veulent de gagner de l'argent facilement. Vous le vérifiez tous les jours avec les PV de stationnement, puis les contrôles de vitesse ( même si on usurpe votre plaque minéralogique), mais EDF, Orange et consorts vous facturent aussi des frais de retard si votre facture n'est pas arrivée à temps ( on vous rend responsable du délai d'acheminement du courrier ou du délai d'encaissement par le sous traitant, pourtant un paiement est le moment où le chèque est fait ! Pire, pendant les inondations facturation par Orange de frais de retard alors que les factures étaient sous l'eau). Tout va dans ce sens ! C'est NUL de CHEZ NUL !
Quand on fait référence à la devise «Egalité» ou «Fraternité» je ris devant l'incohérence avec la réalité, mais je suis également honteux de voir ces termes bafoués par nos propres dirigeants qui poussent à leur suppression de fait par leur comportement !
Car l'introduction de la fraternité consisterait non pas à présumer de la culpabilité systématique, mais à ne sanctionner que les personnes agissant délibérément.

SI vous n'avez pas d'argent pour payer EDF, alors que vous êtes déjà en dépassement de durée de découvert (sans avoir dépassé le montant de découvert autorisé), et alors que vous devez recevoir une allocation ou votre salaire de mi-temps. Votre choix est d'anticiper en faisant un chèque pour éviter les 40€ de pénalité d'EDF ou bien de payer le courrier (cher) qui vous annonce que la loi oblige la banque à vous signaler que vous êtes à découvert depuis plus que les 15 jours autorisés et que ce courrier vous sera facturé 15€, tout en vous invitant à étudier une solution avec votre conseiller. On vous précise aussi que régulièrement (chaque quinzaine je crois) vous recevrez automatiquement un courrier facturé si le découvert persiste...
Un peu débile non? Parce que si vous avez un revolving (plus cher qu'un découvert) vous pouvez jouer sur ce compte pour respecter les autorisations de durée du compte chèque. Je dis débile parce que si on vous interdit un découvert permanent sur le compte chèque pourquoi autorise-t-on ce découvert permanent sur le revolving ? Autant autoriser un découvert permanent sur le compte normal quitte à majorer le taux du découvert, c'est d'une logique élémentaire. Mais la culture française du «pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué» est une réelle tare des entreprises et des administrations. On s'ingénie en fait à emmerder le monde et à facturer cet emmerdement créé beaucoup plus cher que la normale: Encore et toujours l'appât du gain !

C'est facile à vérifier:
en période de crise de plus en plus de gens sont en difficulté et les frais bancaires cumulés font exploser les bénéfices des banques qui ne font plus leur métier de prêteur: Pourquoi prendre des risques et prêter à des taux peu intéressants alors qu'on génère un rendement délirant avec les frais bancaires sur incidents ?

Du Concret, et je simplifie les chiffres pour faciliter les calculs!
Vous avez une autorisation de 1500 € de découvert pendant 15 jours consécutifs seulement, au taux de 12%. Si vous dépassez le montant le taux est majoré à 15%. Mais ce dépassement est une tolérance seulement car la banque a le droit de rejeter le chèque ce qui signifie interdiction bancaire !
Tant que vous tenez la durée, et mettons 1000Euros de découvert par exemple, vous payez au titre du découvert 60€ par an ( 1000€ à 12% pendant 6 mois) soit 5€ par mois, c'est acceptable. Insuffisant pour les banques d'où les inventions de nouveaux frais pour faire du chiffre.
Vous montez à 1500€ de découvert et quelques centimes et cela dure un mois. Là le taux passe à 15% et le mois vous coûte alors en intérêts 18,75€ (1500€ à 15% soit 225€ à diviser par 12), mais vous allez payer aussi 15€de courrier pour dépassement de durée. Or ces 15€vous font passer à 1515€de découvert : Vous êtes donc en dépassement de montant ce qui coûtera un chouïa de plus en intérêtsn et votre prochain chèque de 20€ d'essence va être rejeté, ce qui va vous être facturé à 8€de commission d'intervention plus 30€ de frais de rejet avec possible interdiction bancaire ( plus les éventuelles amendes).
Pour les personnes «à la limite» il peut très bien arriver que les frais vous fassent basculer soit dans le dépassement de durée, soit dans le dépassement de montant et dans les deux cas cela génère des facturations au profit de la banque.
Pourquoi ce système injuste est-il une régression?
Parce que la Cour de Cassation avait jugé que l'évaluation d'un Taux effectif global s'analysait en cumulant tous les frais liés à une opération et en rapportant ce total au montant de l'opération considérée. Ainsi elle analysait les commissions d'intervention et autres facturations comme des suppléments de taux qui étaient censés être inclus dans le taux majoré du découvert.
Or clairement il existe un taux d'usure à ne pas dépasser et l'inclusion des frais dans le taux faisait exploser le taux bien au delà de l'usure !
Si par exemple vous faites un chèque de 10€ qui vous met en dépassement, vous allez payer 15% par an (sur tout le découvert) mais sur le chèque lui même vous avez les 8€ d'intervention . Et 8€ sur 10€ c'est déjà du 80% instantané ! Le record d'usure est pulvérisé ! Et je n'en parle même pas si c'est ce chèque qui génère le courrier payant, car là on passe à 23€de frais pour 10€de paiement !

Pour empêcher la justice de faire perdre de l'argent aux banques, les assemblées, sous la pression du lobby bancaire, ont donc voté les nouvelles dispositions en vigueur.
Revers de la médaille pour les dirigeants politiques, les banques qui se gavent en frais facturés refusent de prêter de l'argent donc de relancer l'économie (finalement refusent de faire leur métier de base), comme en plus elles ont arraché les frais de tenue de compte, le coût cumulé de ces règles réduit le pouvoir d'achat de la population et donc amplifie le marasme économique. Bien entendu les dirigeants politiques qui ne peuvent pas dans ces conditions stopper le chômage vont y laisser leur mandat, mais les banques ont ce qu'elles voulaient: l'explosion de leurs bénéfices ! Peu importe pour elles que de nouveaux élus s'installent, elles manipuleront ces pantins comme les précédents!
Cerise sur le gâteau pour les banques, tous les bénéfices ne génèrent aucun impôt en faveur de l'Etat, suivez mon regard vers le Luxembourg, Panama ou ailleurs …..
Pourtant lors de la crise mondiale les banques ont su pleurer pour que les Etats les protègent de la faillite Je ne peux pas m'empêcher de penser à DEXIA renflouée par les milliards de la France et qui, en gage de reconnaissance, a proposé aux collectivités territoriales des prêts dits «toxiques» qui ont coûté très cher aux collectivités et finalement aux contribuables par des augmentations constantes des impôts locaux !

MAIS ALORS QUE FAIRE ?
Pour éviter les problèmes, ouvrir un revolving sans en abuser. Mais la banque n'est pas obligée de le faire, surtout si vous avez des difficultés. Malgré le taux élevé de ces crédits cela peut être rentable car on peut éviter les frais de courriers ou les majorations de taux et vivre au quotidien sans stress ni angoisse du chèque EDF , de la coupure, ou du risque de ne plus avoir de téléphone... En cas de découvert, le 14ème jour vous faites un virement du revolving pour repasser en positif, et deux jours après vous faites le virement en sens inverse et vous repartez pour encore 15 jours. Mais encore une fois attention à la spirale si vous entrez dans l'engrenage du revolving sans discernement car une fois le revolving au plafond, et avec le compte chèque dans le même état, la catastrophe est proche ! Surtout refusez le virement automatique du revolving vers le compte (pour combler en permanence le découvert) et optez pour le virement ponctuel à votre initiative.

Autre système possible: fuyez votre banque !
Quelques banques sont un peu moins chères et avec de petits avantages, dans ma région c'est la BTP et la MACIF,. Consultez le comparateur public pour voir ce qui est le mieux chez vous. En fait ces petits avantages tiennent au fait que ces établissements ne sont pas connus, c'est à mon avis temporaire mais vous pouvez en profiter deux ou trois ans avant que l'entente générale ne se remette en place !
N'espérez rien des banques en ligne, qui exigent un certain niveau de revenu ( Principe d'égalité de tous battu en brèche), et surtout qui sont les filiales des banques classiques!
En fait la solution pratique d'aujourd'hui est la carte SILVER qui coûte 20€ dans n'importe quel tabac, c'est bien moins cher qu'une banque, et en procédant par virements vous évitez les frais. Car l'entreprise n'est pas réellement une banque et donc ne prête pas, elle fonctionne avec le prix des cartes et avec les commissions prises sur les versements et les retraits. Mais c'est toujours mieux qu'une interdiction bancaire ou que le système légal réservé aux personnes à fragilité financière.

L'AVENIR ?
Je pense que le système associatif et le système D vont mettre en place des banques petites et locales, qui pourront même prêter de petites sommes (découverts faibles). Elles ne seront pas illégales dans la mesure où elles seront des structures à but non lucratif, elles n'investiront que dans le cadre de leur objet social ou d'oeuvres caritatives. Dans un tel projet les intérêts seraient dérisoires par rapport à ceux des banques actuelles mais il faudrait payer une adhésion au club. Quant aux brebis galeuses, elles se feraient exclure sans pitié!
Ce n'est pas pour tout de suite mais on va y arriver ! J'attends déjà de grosses manifs (si les actionnaires des chaînes les osent) quand les supermarchés participatifs vont ouvrir avec des prix à 40% moins chers que la grande distribution. Et c'est pour cette année ! La contrepartie c'est que les clients inscrits donnent 3h par mois de travail gratuit pour pouvoir faire leurs courses. L'entreprise économise ainsi une énorme masse salariale.
C'est intéressant mais la même chose en associatif donnerait des prix inférieurs de 50% à 60% à ceux de la grande distribution.
Pour l'heure Uber, Bla-Bla Car, ou les gens qui louent une de leurs chambres ou même leur appartement pendant un jour ou deux font concurrence à des entreprises, certes, mais s'ouvrent la possibilité de vivre mieux. Les Systèmes d'Echanges Locaux vont dans le même sens et, si les membres sont cohérents ,vous échangez des heures de travail contre d'autres, et ces services ne vous coûtent qu'un peu de temps . En prime vous ne payez pas de TVA ! On revient donc au système ancien de l'entraide !
Nos dirigeants politiques qui ne font rien par peur de ne plus être élus, et se laissent corrompre (sauf une poignée) pour voter des lois en faveur des lobbies économiques, donc contre les intérêts de la population, sont aussi coupés totalement de la réalité et totalement inconscients de la nécessité de mesures , minuscules à leurs yeux, qui soulageraient la vie quotidienne de tous dans une proportion insoupçonnée.
Tant pis pour eux s'ils ne savent ni gérer ni anticiper les évolutions. Tels l'âne de Buridan ils vont crever de ne rien faire pour les populations qu'ils doivent représenter. Je ne les plaindrai don pas !
J'aspire au retour de la démocratie directe, c'est très imparfait,c'est vrai, mais au moins quand on fait une connerie on ne s'en prend qu'à soi. Il est très désagréable de subir les conneries des autres (en plus il n'y a que cela !). Ce ne serait donc pas pire de laisser les gens se gérer eux-mêmes!







vendredi 6 mai 2016

PROMESSES... ET TRAVAIL : I HAD A DREAM !

Une pétition circule pour protester contre les salaires abusifs de certains patrons. Il y est réclamé l'application de la promesse de Hollande de rester dans le rapport de salaire de 1 à 20 entre le moins payé et le plus payé de l'entreprise. J'emploie à dessein le terme mieux payé car le patron n'est pas nécessairement le mieux payé: il n'est pas rare que certains employés gagnent plus que lui !
L'esemple des footballers est facile: Ibrahimovic gagne58,5 millions d »'Euros par an (dont 20 millions de salaire) alors que son patron Laurent Blanc , gagne 6 Millions. Face à ces chiffres je dirais que le PDG de Peugeot est un «petit joueur»!
Un styliste renommé sur qui repose le succès commercial d'une collection, donc la survie de l'entreprise peut gagner beaucoup plus que le patron, même remarque pour un «nez» dans la parfumerie de luxe etc...

Ce serait socialement préférable que la grille des salaires dans une entreprise corresponde au rapport de 1 à 20, ou même moins, pourquoi pas ! Mais malheureusement, ni l'argument de la promesse électorale, ni l'analyse proposée dans la pétition ne peuvent servir de point d'appui pour une action dans ce sens, car la réalité du terrain n'est pas prise en compte.

Les politiques ne sont que des parleurs, par conséquent ils évitent au maximum d'agir et leurs promesses n'engagent que «ceux qui les écoutent» .Alors quand le candidat d'un grand parti de gouvernement ose promettre une chose pareille c'est que le niveau de nos élites est tombé bien bas, plus bas encore que leur niveau dans les sondages.
Ce qui est grave c'est que ces propos sont repris par une partie de la population qui à force de les répéter finit par y croire ! Nous sommes théoriquement dans un pays de liberté et en principe une démocratie, il résulte qu'en contexte libéral l'Etat ne peut pas se substituer aux personnes physiques ou morales et faire de l'ingérence dans leur vie privée (de citoyen et d'entreprise) à moins d' en assumer financièrement les conséquences.
Exemple chiffré:
Je prends l'exemple d'un patron gagnant 5,4 millions par an, soit un peu plus que le PDG de Peugeot ( 5,2 Millions en fait) ceci pour faciliter les calculs. En face le salarié de base est au SMIC de 1500 Euros par mois ou 18000 par an.
Donnée de base 5,4 millions c'est 300 fois le SMIC de 18000 Euros.
Pour obtenir l'échelle de 1 à 20 on peut, soit faire monter le salaire de base à 1/20 de 5,4 millions c'est à dire à 270000 Euros par an pour chaque ouvrier, soit plafonner le plus haut salaire à 360000 Euros par an ( 20 fois les 18000 Euros de base).
Dans les deux cas c'est impossible. Chaque ouvrier étant payé 270000 Euros par an vous imaginez facilement le prix des voitures ( la 108 la moins chère serait affichée au moins à 45000 Euros). En deux mois la marque fait faillite ! L'Etat devrait faire face a un pays entier de chômeurs mais n'aurait plus de recettes fiscales ( sauf pendant un mois ou deux) donc devrait recourir à des emprunts internationaux (augmentant la dette) pour pouvoir payer tout ce monde, les industriels délocaliseraient et très vite le pays serait insolvable !
Dans le deuxième cas plus personne ne voudrait diriger une grande entreprise à ce niveau de salaire. Les entreprises à l'abandon risqueraient le rachat et, à défaut, les concurrents s'en donneraient à coeur joie pour faire disparaître ces entités affaiblies et non réactives. Il est en effet évident que si le plus gros salaire était limité les salaires des cadres supérieurs seraient aussi en baisse et que nos élites techniques et commerciales fuiraient par partir sous d'autres cieux!
Ce n'est donc pas réaliste, ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire !

La pétition ignore également une donnée fondamentale du terrain que je vous livre sous forme d'un exemple:
Un commerçant ayant ouvert son magasin en nom personnel démarre lentement et gagne moins que le SMIC la première année. Mais son activité augmente peu à peu et il finit par gagner 10 fois le SMIC au bout de 3 ans . Il ouvre alors un second magasin puis un troisième et finit par créer, toujours en nom personnel, une petite chaîne qui s'étend géographiquement: en 10 ans il a atteint 100 fois le SMIC. Mais, d'un coup, la mode change et l'activité porteuse ralentit sensiblement, le chiffre plonge, il doit céder ses plus mauvais points de vente et licencier du personnel. Que s'est-il passé ?
Les employés, exemplaires, ont fait leur métier le mieux du monde, ce n'est donc pas leur travail excellent qui a permis au patron de gagner 100 fois le SMIC. Aucun lien n'existe entre la qualité du travail et le revenu du patron. La réalité est plus terre-à-terre: Le patron gagne beaucoup d'argent si, et seulement si, il vend à beaucoup de clients. Le facteur prix est déterminant, même si d'autres éléments interviennent, comme la psychologie ( image de la marque dans l'esprit de l'acheteur), la composition (ingrédients ou matière utilisée: plastique, ou métal, ou etc...),les qualités physiques de l'objet , l'esthétique, les fonctions annexes, les qualités ergonomiques et le confort etc...
De très bons ouvriers peuvent fabriquer un objet mal conçu, qui ne se vendra pas pour cette raison et que les clients bouderont . Parallèlement de très bons vendeurs ne vendront que très difficilement un produit qui ne plait pas !
Si un commerçant finit par crever le plafond de 20 fois le SMIC, comment justifier le fait de bloquer son bénéfice personnel en raison d'un rapport de 1 à 20 ? Et qui hériterait de l'argent? Car les employés sont déjà intéressés. Un Etat qui bloquerait ainsi le bénéfice d'un commerçant friserait le totalitarisme !
Si le commerçant est en société, alors oui ,il peut bloquer son salaire dans une échelle de 1 à 20, mais c'est alors une hypocrisie car il touchera quand même les dividendes de sa société ce qui ne changera rien au montant gagné !

J'ai volontairement pris cet exemple d'un commerçant car même dans un groupe de production comme un constructeur automobile, la bonne marche dépend des clients et de leurs achats, le travail des ouvriers n'est pas la condition essentielle de la réussite. Ce qui compte c'est de vendre, On le constate avec par exemple Airbus, ou les chantiers navals de Saint Nazaire, on vend d'abord et on fabrique après. Les ouvriers ont beau être considérés comme parmi les meilleurs de la planète, dans les moments creux, les chantiers navals ont frôlé la disparition faute de clients !
Un dirigeant comme le PDG de Peugeot a toujours une partie de sa rémunération indexée sur les résultats, il ne perçoit pas qu'un salaire au sens strict du terme. Dans ce contexte il est bon de rappeler que le groupe Peugeot a vendu en 2015 2973000 véhicules dans le monde. Si le PDG était payé à 2 Euros par véhicule vendu il gagnerait 5,94 millions d'Euros, or il en gagne 5,2 millions!
Il faut remettre les choses dans leur contexte et dire que Peugeot qui a augmenté ses ventes de 1,2% en 2015 a réalisé 1,2 milliards d'Euros de bénéfice Net. Si vous divisez ce bénéfice net par le nombre de véhicules vous trouvez 4036 Euros de net par véhicule, pas mal non ?
Peugeot a décidé de donner une prime de 2000 Euros à chaque salarié, un bon encouragement quand même ! Rappel il y a 184107 salariés dans le groupe Peugeot (Monde) à 2000 Euros cela fait la coquette somme de 368,3 millions d'Euros. Sans cette prime, le bénéfice Net dépasserait 1,5 Milliards.
Le revenu du PDG est dérisoire face au bénéfice du groupe. Baisser ce revenu n'aurait pas d'impact sur l'entreprise sauf de faire partir les cadres et faire plaisir à quelques personnes avant le crash de l'entreprise.
Sauf grosse erreur de ma part, ce qui intéresse les salariés c'est de garantir leur emploi avant tout et de voir augmenter leur rémunération dans le temps si cela est possible. Dans ces conditions il faut chercher des clients et garantir que ces clients vont continuer à acheter la marque.
La solution me paraît évidente, reste à savoir si les syndicats vont pousser ce pion, et là j'en doute:4036 Euros par véhicule ce n'est pas rien et, pour la protection de l'emploi, la prudence voudrait que le prix public des modèles soit baissé en moyenne de 2000 Euros par véhicule en favorisant les petites et moyennes gammes. Inévitablement la clientèle affluerait et la marge plus faible serait compensée par des ventes en hausse (et globalement le bénéfice augmenterait ).
Je vous donne l'exemple de la 108 affichée12850 Euros. La prendriez-vous à 10500 Euros ?
Et celui de la 308 GT à 31150 Euros, vous laisseriez-vous tenter à 29850 Euros ?
Mais les syndicats préfèrent se battre sur des acquis, protéger leurs droits de façon rigide, au risque de tout perdre en mettant l'entreprise en difficulté par leurs grèves, surtout en période difficile...

La protection de l'emploi par une pression sur la direction dans le but de faire baisser les prix n'est pas dans leur ADN, mais ce sont pourtant bien les clients qui les font vivre ! Sans clients il n'y a ni ouvriers, ni patrons ! Vous y croyez vous à des syndicats qui feraient grève pour réclamer une baisse du prix des voitures ? Ce serait pourtant terriblement efficace, ils auraient l'opinion pour eux, donc en plus un fort soutien.
Mais j'oubliais, c'est vrai nous sommes en France !

Cela dit si toutes les entreprises françaises agissaient ainsi (jetez un coup d'oeil sur le cumul de tous les bénéfices des entreprises cotées en Bourse ), les prix chuteraient de façon significative ( avec ne serait-ce que 200 milliards utilisés pour les baisses de prix, sur les 400 Milliards estimés de bénéfices), un énorme coup de fouet pour la croissance, d'abord à l'exportation puis dans le pays grâce à un bond significatif du pouvoir d'achat de chaque citoyen.
Mais les acteurs économiques qui ont le sens de l'intérêt général ne sont pas légion et comme les élus ne poussent pas dans la bonne direction..... Il ne se passe rien/
I HAD A DREAM ! Pourtant on n'a jamais été si près de le réaliser sur le plan des possibilités, et en même temps si loin sur le plan des mentalités ….. !