Amalgame semble être le
mot d'ordre dans la presse, chez les candidats, et même dans le
public : on assimile en effet les faits reprochés à François
Fillon et ceux imputés à Richard Ferrand. Vous remuez le tout et
vous en sortez des demandes de démission dans un contexte de vote
d'une loi de moralisation!
Une
remarque quand même: Ferrand n'était pas député en 2011, les
faits concernant les Mutuelles de Bretagne se situaient donc dans la
sphère privée !
Pas grand chose à dire
sur les faits ,d'un côté des années de gros salaires pour un
travail de Pénélope pour l'instant non décrit, de l'autre 4 à 5
mois de travail réel pour le fils Ferrand, dans la circonscription,
et payé au Smic.
Que les parents qui n'ont
jamais fait bosser leur progéniture , que ce soit pour de l'argent
de poche, des missions ponctuelles, ou du travail de remplacement...
Souvent peu ou mal payé, lui jettent la première pierre !
Pour les Mutuelles de
Bretagne, même si le montage paraît biscornu, peut-on sérieusement
reprocher à une structure associative ou privée de choisir après
appel d'offres le projet le moins coûteux ?
Pour que les choses
soient claires et nettes, il faudrait préciser l'écart entre
l'offre retenue et celle venant immédiatement après: histoire de
vérifier si l'offre orésentée et retenue résultait d'une fuite de
la direction permettant le positionnement au prix le plus bas, ou
d'une offre cohérente vraiment chiffrée sans avantage informatif.
D'ailleurs le comité de
consultation des offres dans l'entreprise Mutuelles de Bretagne
devrait livrer ses informations sur l'opération en cause pour
clarifier le débat. Curieusement personne ne propose cela et
aucun journaliste ne soulève la question !
A en croire la plupart
des polémistes et même une partie du public, l'entreprise
brestoise se devait de rejeter l'offre la moins chère puisqu'elle
provenait de l'épouse du directeur général. Ben voyons !Autrement
dit il fallait choisir un projet plus cher quitte à faire payer ce
choix aux sociétaires par la hausse des cotisations ! Les
conseilleurs prouvent une fois de plus qu'ils ne sont pas les payeurs
( pour ne pas dire qu'ils ont de la merde dans les neurones). Ils
n'ont donc rien compris au souci des collectifs dont le but est de
faire baisser le coût de fonctionnement et de rendre ainsi service
aux adhérents.
Tant que toutes les
informations ne sont pas clairement données on ne peut pas accuser
gratuitement quelqu'un. Personnellement, et si Ferrand n'a rien à
cacher, je me demande pourquoi il ne dit pas les choses en toute
transparence car en se taisant il alimente la rumeur contre lui ! Quant à ceux qui demandent son départ après avoir soutenu Fillon, la décence commanderait qu'ils se taisent !
Je veux bien admettre que
les électeurs en ont assez des abus des élus, mais reprocher à un
élu des faits relevant de sa vie professionnelle, avant son
élection en tant que député, paraît quand même pour le moins
excessif !
Car se pose alors la
question de savoir comment définir les limites pour être certain
qu'un quidam, ne faisant pas de politique aujourd'hui, se révèle
irréprochable s'il se présente 10 ans plus tard !
Moraliser signifierait
donc que chaque français soit concerné, mais dans le pays de
cocagne du «faites ce que je dis mais pas ce que je fais» la
moindre loi allant dans ce sens verrait une levée de boucliers du
peuple, criant à l'atteinte aux libertés ... Des manifestations
s'organiseraient, pires encore qu'au moment de la loi sur le Mariage
pour tous !
Ne perdons pas de vue que
dans un appel d'offres il peut y avoir une fuite, commise ou subie à
son insu par le lanceur de l'offre, qui donne un avantage à l'un des
candidats, mais très souvent il y a entente des candidats entre eux.
Ils s'arrangent pour être à tour de rôle le moins cher mais en
pratiquant des prix ( d'entente donc) bien largement au dessus des
prix normaux . Un business lucratif qui s'épanouit tant dans le
public que dans le privé. En cause l'inefficacité des complexes
procédures qui s'appuient sur des considération virtuelles et non
sur la réalité (du terrain et de l'âme humaine). Résultat des
procédures à n'en plus finir qui gênent réellement le
fonctionnement des collectivités territoriales et surtout qui
génèrent un gaspillage de fonds publics au lieu de préserver cet
argent.
Quant aux gros contrats
internationaux: tout le monde le sait la corruption règne ! Vous y
croyez vous à l'annulation par la France du contrat de vente de sous
marins au Brésil sous prétexte que ce contrat est lié à la
corruption ?
Lol ! Autant dire à
Trump, par exemple, désolé on vous refile le contrat parce que nous
avons triché pour l'obtenir, faites bosser vos gars aux USA, nous
on va mettre au chômage les 5000 ouvriers qui devaient fabriquer ces
sous marins, ça leur apprendra !
Pour aller encore plus
loin imaginez que l'on interdise purement et simplement à chaque
français de faire travailler des membres de sa famille. Autant que
le Pays mette la clef sous la porte !
Ainsi un député
n'aurait pas le droit de faire travailler sa propre épouse ou ses
enfants et en cas d'infraction son exclusion de l'assemblée serait
automatique. Là applaudissements du public !
La transposition de ce
texte pour les français interdirait à un commerçant de faire
travailler son épouse, ses enfants ou ses cousins. En cas
d'infraction mise en liquidation de l'entreprise.
Ce serait la révolution
dans le pays!
Dans les commerces qui
manipulent des espèces et des chèques on préfère faire confiance
à sa femme ou à ses enfants qu'à un étranger, ce qui est
légitime. Vu la complexité des formalités d'embauche, employer sa
femme ou ses enfants dans une entreprise individuelle ne pose aucun
problème: la présence d'un conjoint collaborateur est quasiment un
usage et aucun client ne trouve cela choquant
Dans une entreprise
agricole, travailler en famille est un gage d'efficacité on se
répartit les tâches le soir pendant le repas, ou le matin avant
d'aller aux champs si la météo a bougé au dernier moment. Et puis
la famille n'est pas avare de son temps: elle ne connait pas les
heures supplémentaires !
Il faut rappeler que
beaucoup de petites entreprises ne tiennent le coup que parce que
leurs dirigeants ne comptent pas leur temps (en clair ne sont même
pas au niveau du Smic, loin de là !), par conséquent si du jour au
lendemain elles devaient embaucher des étrangers payés normalement,
ce serait la faillite assurée à bref délai.
Mais même pour les élus,
avoir un assistant de sa famille ( je parle bien entendu de travail
effectif) est quand même sécurisant car on fait confiance à
quelqu'un de sa famille pour le respect des instructions données, là
où un assistant, fan de son député mais aussi idéologue converti,
peut faire parler son idéologie personnelle en éludant la parole
du patron-député !
Et un membre de la
famille fera peut-être plus facilement des démarches ou visites de
politesse, là où un assistant se retrancherait derrière son statut
ou les termes de son contrat au sens strict.
La Loi en préparation
est encore une belle connerie: certes un député n'embauchera ni sa
femme, ni ses enfants, ni ses frères ou soeurs....Et après ? Les
députés sont malins, et certains font déjà bosser la femme d'un
de leurs collègues ou ses enfants, ou alors les élus ne se
marieront pas.... Dans de pareils cas, elle servira à quoi la Loi,
hein ? A part à nous faire rire !
De plus, empêcher
quelqu'un de travailler parce qu'il est le parent du patron est en
fait une discrimination, une violation du principe d'égalité. En
principe le conseil constitutionnel devrait rejeter le texte.
Voter une loi pour
faire changer la mentalité des gens est totalement utopique: on
change les gens ou plutôt on les modèle par l'éducation pas par la
Loi !
Ce qu'il faudrait
faire, c'est empêcher le mauvais usage de l'argent public. La cause
est donc l'argent et en supprimant la cause on supprime les dérapages
constatés, c'est aussi simple que cela !
Il suffit donc de
supprimer l'agent versé actuellement aux élus et de tout faire
gérer en direct par l'assemblée: les contrats de travail des
assistants, le statut de l'assistant, proposer à l'élu soit de
choisir parmi des listes de personnes volontaires (et compétentes),
soit de désigner des collaborateurs, ou pourquoi pas les deux. Ainsi
pas un Euro ne serait versé à l'élu et seraient résolus le
problème du travail fictif, et le gaspillage de fonds publics (des
élus paient près de 4800€ à un collaborateur privilégié, et
1500€. aux autres).. L'assemblée ferait donc des économies en
limitant les collaborateurs à 3 par élu (permanent en
circonscription, permanent à l'assemblée et un polyvalent), et en
plafonnant les salaires à 2500€ ( il n'y aurait plus les salaires
abusivement majorés pour les «copains»).
La généralisation de ce
principe permettrait de remplacer les allocations controversées que
sont l'IRFM et autres indemnités... Par la gratuité (paiement
direct par l'assemblée). Quand le client d'une banque fait trop
«chauffer la carte» on la lui retire ou on bloque les paiements. Il
faut faire la même chose avec les députés et sénateurs: donner la
gratuité (c'est déjà le cas pour les transports, les abonnements
portables, internet etc...) avec des limites d'usage, et cesser de
leur donner de l'argent à dépenses selon leur bon plaisir ! Quand
on soumet quelqu'un en permanence à la tentation de l'argent
facile, tôt ou tard il finit par craquer, surtout quand jamais on ne
lui demande de comptes !
Alors, même équipement
informatique à chacun, gratuité des transports, gratuité des
collaborateurs, gratuité du bureau et du lit à l'assemblée,
gratuité des fournitures de bureau, des frais de courrier du
téléphone, mais location prix coûtant de la permanence de
circonscription (qui serait propriété de l'assemblée et passerait
d'un député à l'autre selon les élections)... Plus besoin de
verser en plus du salaire les15000€ comme aujourd'hui (c'est de
l'argent de poche déguisé et défiscalisé, moins les salaires des
assistants ) le salaire de 8000€ suffira amplement !
Il est frappant de
voir la propension française à pondre des textes totalement
déconnectés de la réalité, et dont les effets sont inverses à
ceux recherchés (on a même entendu un député dire que les
problèmes disparaitraient si les députés étaient correctement
payés: 270000€ annuels sont insuffisants... Alors il veut combien
le Monsieur 400000€ ??? ). Il est trop simple de déterminer la
cause d'un problème pour ensuite supprimer ce problème en
supprimant la cause !
Cela dit la raison de
ces pratiques incohérentes tient au fait que les élus décident
directement de leur propre salaire et des indemnités qu'ils
s'auto-attribuent... Tout cela parce que théoriquement ils
représentent le peuple . Ben voyons être juge et partie c'est très
pratique!
Si c'est au patron de
décider, ce serait donc au peuple de voter par référendum les
salaires et indemnités des élus et je pense que ma proposition de
gratuité décrite ci-dessus avec un salaire très convenable,
passerait sans problème !